Aujourd’hui, il est de plus en plus complexe de trouver un logement à la fois abordable et décent dans les rues de Bruxelles. La ville traverse une véritable crise du logement, qui trouve entre autres ses origines dans les politiques mises en œuvre au cours des dernières décennies. Elles ont été réalisées dans le but de favoriser la spéculation immobilière [1] et ainsi permettre la gentrification [2] programmés dans des quartiers historiquement populaires. Par conséquent, les prix de l’immobilier et les loyers à Bruxelles ont grimpé en flèche ces trente dernières années.
En effet, entre 1987 et 2017, le prix moyen d’une maison à Bruxelles a été multiplié par 8, tandis que celui d’une commune comme Ixelles a été multiplié par 12,2. On retrouve également des communes comme Schaerbeek, Saint-Josse-Ten-Noode et Saint-Gilles qui ont vu leurs prix moyens augmenter par 10. Molenbeek-Saint-Jean, Bruxelles-Ville et Forest ont vu leurs loyers augmenter respectivement de 8,5, 8,1 et 7,7. Ainsi, le prix d’une maison à Saint-Gilles coûte « seulement » 37 000 euros il y a trente ans, contre 400 000 en 2017. De plus, les prix ont sans aucun doute considérablement augmenté depuis 2017, date à laquelle l’étude a été achevée.
Cette hausse impressionnante des prix de l’immobilier cache une hausse tout aussi importante du prix des loyers bruxellois. Bref, il est devenu de plus en plus difficile de devenir propriétaire à Bruxelles mais aussi de payer un loyer abordable dans un cadre décent.
Derrière ces chiffres se cachent des processus d’exclusion progressive des classes populaires des centres urbains. Ca forte hausse des prix des ménages à Bruxelles depuis le début des années 1980 a eu pour effet d’inciter certaines populations aisées à acquérir de l’immobilier dans des quartiers où les prix avaient moins augmenté. En investissant dans l’immobilier dans ces quartiers, ces nouvelles populations ont produit des phénomènes de gentrification et contribué à une hausse des prix. Ce fut le cas dans des communes comme Saint-Gilles mais aussi plus actuellement à Anderlecht ou Molenbeek.
Face à cette crise, les groupes mobilisés pour un meilleur droit au logement réclament une baisse des loyers bruxellois ainsi qu’un plafonnement des prix des ménages. Ils réclament également une augmentation du nombre de logements sociaux et une augmentation de la fiscalité des propriétaires, c’est-à-dire des propriétaires qui louent leurs biens.
Sources :
- Statistiques Belgique : Prix de l’immobilier
Source: Stuut.info
