Vincent Masingue, ancien joueur de Hyères Toulon Var Basket, prend la parole

Vincent Masingue, ancien joueur de Hyères Toulon Var Basket, prend la parole
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Il y a quelques jours, les basketteurs de Hyéro-Toulon ont été sacrés champions de de 3ème division avec un ticket pour la Pro B. « Bang Bang » Masingue était aux premières loges pour assister aux succès de club fétiche.

Quelle est votre réaction après cette saison de HTV ?

C’est complètement inattendu. Le club tenait le coup. C’est un peu la magie du sport… et beaucoup de Jean-Louis Borg (le coach, NDLR). On lui doit cette surperformance. Il est un amoureux du club depuis des décennies. Son arrivée a fait beaucoup de bien et ça veut dire quelque chose.

Vous êtes vice-président du club : cette victoire est-elle un peu la vôtre ?

Certainement pas! Ce n’est pas de ma faute. J’avais pris la présidence du club un peu contraint et forcé la saison précédente. C’était une question de survie. Il n’y avait plus personne à la tête du club, un trou de 400 000 euros à combler. Avec William et Aurélie Dumas, nous nous sommes battus pour que HTV ne disparaisse pas. Une fois la situation calmée, j’ai passé la main à l’actuel président Mathieu Perrymond. Il a su faire venir une nouvelle équipe, une nouvelle organisation. Il a une bonne vision, je pense. Nous avons ceci en commun : penser que le basket a aussi un rôle social, éducatif. J’en ai profité.

En fait, vous avez commencé à jouer au basket assez tard, à 13 ans…

C’est vrai. Et ce qui me motivait à l’époque, c’était un match. J’ai vu l’AS Chatou devenir champion de N1 à l’époque. Une ambiance aussi animée que lors de la victoire du HTV. J’ai vu le bonheur, même momentané, que cela procure aux gens. J’ai pensé que ce serait peut-être une bonne idée de faire ça. (des rires).

Vous avez passé cinq années à HTV en tant que joueur : quels sont vos plus beaux souvenirs ?

La saison 2008, à mon arrivée, a été exceptionnelle.

Je me souviens particulièrement de la Semaine des As. Il y avait là aussi une ambiance folle, de la dramaturgie… Il y a une culture basket dans la région, c’est particulièrement vrai à Hyères.

Est-ce pour cela que vous avez signé avec HTV ?

Pas vraiment. Il s’agit plutôt d’un véritable choix de vie. Un besoin de se rapprocher de la mer…

D’où vient cette nécessité ?

Il y a quelques mois, j’ai eu une blessure. Cela m’a fermé les portes de l’équipe de France alors qu’elle m’était accessible à ce moment-là. J’ai donc commencé à planifier ma vie après le basket-ball. J’avais 30 ans et j’ai découvert les livres de Bernard Moitessier. Il est écrivain-navigateur. Cela m’a donné envie de découvrir le monde, de voyager en bateau, de vivre près de la mer.

C’est d’ailleurs ce que vous avez fait une fois votre carrière sportive terminée en 2012…

Je me suis d’abord entraîné pour atteindre cet objectif. J’ai passé des diplômes de skipper, j’ai appris à bricoler, à m’adapter… Je me suis préparé pendant de nombreux mois, comme un athlète avant une compétition. Je suis parti sur un catamaran en 2014. L’expérience a finalement duré trois ans et demi. Je suis passée d’une vie sportive où l’on est ultra protégé, entouré, où chacun fait tout pour vous, à une autonomie complète.

Qu’est-ce que cela vous a apporté ? J’ai simplement découvert un nouveau monde. Je suis allé aux Antilles, au Panama, aux Marquises, à Tahiti… Voyager en bateau est l’éloge de la lenteur. On s’éclate. La beauté, la générosité de la nature… Et, en même temps, toutes les conséquences de l’humain sur elle. Pollution plastique, manque de ressources, changement climatique. C’est une véritable gifle.

Comment s’est passé le retour ?

C’était violent aussi (des rires).

A mon retour, j’ai eu l’opportunité de travailler dans la transition énergétique. Mais c’était dans le bâtiment. Un peu trop loin de la mer donc… L’opportunité se présente alors de travailler dans le domaine du bateau et de la voile. C’était beaucoup plus conforme à mes envies ! Je développe notamment la vente et la location de bateaux électriques. Pour moi, il est logique de profiter de la mer avec le moins d’impact possible. En nautisme, on est encore loin d’une prise de conscience écologique mais elle arrive !

Vous naviguez toujours ?

Évidemment, c’est plus qu’un plaisir. C’est un besoin vital et viscéral.

Et c’est l’avantage de vivre ici. En moins de 45 minutes de mer, vous vous retrouvez dans un autre monde, vous vous évadez. La mer a un vrai pouvoir calmant mais j’aime aussi son côté sauvage, parfois violent.

Envie de repartir ?

Mon premier voyage m’a complètement changé. Alors oui, c’est encore un rêve. Et je souhaite aussi transmettre cette éducation à mon fils qui a 7 ans. Adaptation, débrouillardise, éveil à la nature…

Expresso bio

31 janvier 1976 : naissance à Saint-Martin-d’Hères (Isère).

1993-2012 : joue notamment à Levallois, Pau-Ortez, Nancy et l’Asvel.

2007-2011 : pivot du HTV.

2014 : départ en catamaran pour un long voyage de trois ans et demi.

2020 : se lance dans la location de bateaux, notamment électriques.

2022-2023 : devient président de HTV avant de passer la main à Mathieu Perrymond.

Cela reste entre nous

Qu’est-ce qui vous met de bonne humeur le matin ?

Le soleil. Je pense que j’en ai autant besoin que la mer. Jaune et bleu, comme pour le HTV.

…et de mauvaise humeur ?

La grisaille. C’est vital pour moi de voir du bleu dans le ciel et sous mes pieds !

 
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