En matière d’accidents du travail, la France est un mauvais élève, avec deux décès chaque jour. Ministre du Travail Catherine Vautrin rassemble les organismes de prévention le 29 avril avant, sans doute, les annonces du Premier ministre dans les semaines à venir.
Derrière ces accidents, il y a des vies, des familles. RTL a rencontré Johanna, une femme qui a perdu son mari dans un accident du travail. Le 3 avril 2020, son mari Alexandre travaillait depuis trois ans dans une laverie industrielle en Ile-de-France comme technicien de maintenance lorsque l’accident s’est produit.
« La gendarmerie a frappé à la porte pour m’informer qu’Alexandre avait eu un accident et que malheureusement les secours n’avaient pas réussi à le réanimer », raconte-t-elle. Et je n’en sais plus. J’avais cette sensation que mon corps brûlait de l’intérieur. Nous avons eu deux enfants, mon fils de 4 ans à l’époque et ma fille de 4 mois. Comment voulez-vous qu’ils soient construits ? J’ai découvert plus tard qu’il était en fait tombé dans un sèche-linge et le sèche-linge a redémarré.
Johanna est convaincue que cet accident aurait pu être évité grâce à davantage de prévention. « La sécurité, la prévention, elles n’existaient absolument pas », déplore-t-elle. Alexandre m’a toujours dit : “mais tu ne te rends pas compte, je peux tomber, je peux me faire mal”. « Je pense que la plupart des Français ignorent complètement les risques que l’on prend au travail », assure-t-elle. La plupart des accidents du travail mortels peuvent être évités grâce à la prévention..»
L’entreprise d’Alexandre ne fut pas condamnée. L’enquête de la police judiciaire a été classée sans suite ; même aujourd’hui, la responsabilité pénale n’a pas été établie. Impossible de savoir si c’est Alexandre qui a oublié d’activer le mécanisme de sécurité ou s’il y a eu une défaillance de la part de l’entreprise. L’inspection du travail a néanmoins rouvert une enquête en février. Le procureur de Melun doit rendre ses conclusions dans les prochaines semaines.
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