« Je ne savais pas que c’était interdit… » Il s’est adressé à la police pour signaler un vol, il a fini en prison pour avoir recours à la prostitution

« Je ne savais pas que c’était interdit… » Il s’est adressé à la police pour signaler un vol, il a fini en prison pour avoir recours à la prostitution
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l’essentiel
Un sexagénaire originaire du Gers a été reconnu coupable par le tribunal de police d’Auch, ce vendredi 26 avril, pour avoir « demandé des services sexuels rémunérés » à une escort girl. Une jeune femme en situation précaire qu’il a accueillie gratuitement sous son toit, et à qui il impute le vol de caméras. Récit de l’audience.

En poussant les portes de la brigade de gendarmerie de Gimont le 14 février pour porter plainte pour vol, Philippe* ne s’attendait certainement pas à comparaître ce vendredi 26 avril devant le tribunal de police d’Auch. Qui est compétent pour juger les infractions pénales les moins graves : les contraventions routières.

Accédant difficilement au barreau, le prévenu, au dos voûté par l’âge, est accusé, entre janvier et mars de cette année, d’avoir « obtenu, en échange d’une rémunération ou de l’apport d’un avantage en nature, des relations à caractère sexuel ». de la part d’une personne se livrant à la prostitution ».

«Je ne savais pas que c’était interdit», glisse l’accusé à la lecture des faits reprochés au président. Un stratagème pour dédouaner ou de l’honnêteté pure et simple ? « Personne n’est censé ignorer la loi, ce n’est donc pas une excuse », insiste une vingtaine de minutes plus tard, lors du réquisitoire, le procureur de la République.

Hébergement gratuit… pour les services sexuels

Revenons aux faits. Le 14 février, Philippe, 67 ans, a porté plainte suite à la disparition de trois de ses caméras, d’une valeur de « 4 000 à 5 000 euros » estime-t-il. Un préjudice financier mais surtout moral important. « Il y a 4 000 images dedans : de ma famille, d’animaux… » regrette le Gersois devant le tribunal de police.

Mais en allant voir la police, le sexagénaire a déjà un suspect en ligne de mire. Il hébergeait sous son toit une femme prénommée Jade*, accompagnée de son petit ami.

D’où la connaît-il ? Jade est une escort girl. Philippe a fait cette rencontre il y a 5 ans. Depuis, les Gersois lui demandent « de temps en temps » des prestations sexuelles payantes. Du jour au lendemain, la jeune femme et son compagnon se retrouvent sans abri. Le retraité leur offrira l’hospitalité. Mais la cohabitation ne durera pas. Juste un mois. L’animateur demande au couple de quitter leur domicile, affirmant que « la partie la plus dure de l’hiver était terminée ».

Peu de temps après, le prévenu constate que trois de ses caméras ont disparu… Il décide alors de contacter Jade pour avoir un début d’explication. En vain… De son côté, la gendarmerie mène des investigations et organise un « tapis ». Philippe « identifie formellement » l’escorte.

Client régulier

La procédure est ensuite transmise au commissariat d’Auch, qui entendra Jade, en audience libre, le 21 mars. La jeune femme reconnaît ses pratiques. Elle explique « qu’elle se prostitue pour subvenir à ses besoins, sans que son partenaire le sache ». Quant à Philippe, elle confie qu’il est « un de ses premiers clients » et que le sexagénaire « la sollicite régulièrement ». L’un des points de rendez-vous, entre l’accusé et la victime, se situe à Auch, sur le parking Diderot, en ville basse.

D’ici là, les propos tenus par la jeune femme suivent ceux du Gersois. Certaines divergences apparaîtront sur les termes du « contrat » d’hébergement. Jade, qui n’était pas présente ce vendredi à l’audience », a indiqué que vous (Philippe) aviez initialement proposé de l’héberger gratuitement. Finalement, selon elle, il s’est avéré qu’en échange de ce loyer gratuit, elle devait vous faire une fellation presque tous les deux jours”, explique le président du tribunal. “Ce n’est pas vrai”, conteste l’homme de 67 ans.

Le tribunal de police juge les infractions pénales les moins graves : les contraventions.
Illustration DDM – Sébastien Lapeyrère

Concernant la plainte ? La jeune femme nie tout vol. Elle donne une autre explication à la police. Le retraité lui aurait proposé de lui offrir un de ses appareils. « Un cadeau » en guise de compensation financière pour ses services sexuels. L’homme de 67 ans a même conduit le couple au Cash 31 pour faire expertiser l’appareil. Des propos vérifiés par la police et corroborés ce vendredi à la barre par les Gersois. L’escort girl a finalement échangé cet appareil contre de la cocaïne et de l’héroïne auprès d’un dealer.

200 euros d’amende

Mais ce n’est pas la question. La plainte pour vol déposée par Philippe a également été classée sans suite. Au grand désarroi des Gersois, qui, au lieu d’obtenir réparation, ont été reconnus coupables ce vendredi par le tribunal de police d’Auch d’avoir recouru à la prostitution.

« Pourquoi est-ce réprimé ? Parce que c’est abuser de la vulnérabilité d’une jeune fille qui, dans ce cas, n’a pas trouvé d’autres moyens pour subvenir à ses besoins. Les clients profitent et exploitent cette vulnérabilité », explique au prévenu lors de son réquisitoire la procureure Clémence Meyer.

Le président du tribunal a donc condamné le sexagénaire, au casier judiciaire jusqu’alors vierge, à 200 euros d’amende. Une peine clémente : cela peut grimper jusqu’à 1.500 euros.

 
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