« On considère que seules les personnes dangereuses et celles en crise grave doivent être hospitalisées »

« On considère que seules les personnes dangereuses et celles en crise grave doivent être hospitalisées »
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Le Maine Libre : Vous étudiez l’histoire de la psychiatrie depuis ses origines au XIXème sièclee siècle. Comment est-on arrivé à une telle crise dans la Sarthe ?

Hervé Guillemain : « Les raisons sont à la fois géographiques et politiques. Dans les années 1960, la notion de « bons » soins évolue. Le patient ne doit plus être isolé mais rester intégré à la communauté. L’idée est que l’hôpital soit réservé aux personnes en crise et en danger. D’autres patients peuvent être soignés à domicile ou dans des structures alternatives, qu’il faudra construire : des dispensaires, puis à la fin des années 1980, des centres médico-psychologiques (CMP). »

Mais en attendant, la demande explose…

« À partir des années 1970, la file d’attente active s’est effectivement élargie. Les hôpitaux psychiatriques commencent à accueillir des enfants qui, avant 1969, étaient dispersés dans des établissements de soins non spécialisés dans tout le département. En outre, la population vit de plus en plus longtemps et le nombre de personnes âgées atteintes de démence sénile est de plus en plus élevé. Comme Etoc-Demazy, l’hôpital psychiatrique historique (appelé asile jusqu’en 1938, ndlr) ouvert en 1834 est devenu vétuste, un nouvel hôpital a été créé à Allonnes en 1968. Mais la demande était telle que les deux établissements ont coexisté jusqu’en 2011 avec, quand le deuxième hôpital ouvre, d’une capacité maximale de 1 400 lits. »

1 400 lits alors qu’il n’y en a que 214 aujourd’hui dans la Sarthe ?

Il faut rappeler que la psychiatrie, auparavant, était beaucoup moins médicalisée. Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, il n’y avait qu’un seul psychiatre dans la Sarthe. Les patients étaient…

 
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