« Baron de la Chaume » et son épouse aux commandes

« Baron de la Chaume » et son épouse aux commandes
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“Pour nous, c’est le projet d’une vie, nous avons investi toutes nos économies”, jure Marie Dumée à la barre du tribunal judiciaire de Saintes, ce vendredi 26 avril. La gérante de la SAS Chaume Hospitality et son mari Gabriel Nakhleh doivent répondre en notamment pour mise en danger d’autrui par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence, du 1er janvier 2023 au 24 janvier 2024, à Pont-l’Abbé-d’Arnoult, entre Saintes et Rochefort.

Le couple a déjà défrayé la chronique récemment, que ce soit avec la saisie de tiny house impayées au camping des Esnandes, qu’ils exploitent également, ou encore Monsieur après une altercation avec son voisin, qui a hérité d’une ITT de 10 jours.

Pas de feu vert

En janvier 2022, le couple acquiert le Château de la Chaume pour 1,1 million d’euros via une foncière dont ils détiennent chacun 50 % des parts. L’ancien séminaire de Pont-l’Abbé-d’Arnoult sera utilisé pour l’organisation de mariages et d’événements. Avec des bâtiments de 4 000 m² et un parc de 20 hectares, il y a de la place. La SAS, en charge des opérations commerciales, a été créée en mars 2022.

Pendant environ quatre mois, de juin à septembre 2023, les lieux ont accueilli des célébrations de mariages, d’anniversaires, etc. Là où ça coince, c’est qu’en tant qu’établissement recevant du public (ERP), il y a une réglementation à respecter en matière de sécurité incendie. en particulier et aucun feu vert ne leur a été donné.

« Lorsque la commission de sécurité est venue le 23 février 2023, elle n’a pas été reçue », rappelle la présidente Laurence Lepez. Selon un témoin, il y avait des instructions de « virer tout le monde » car les travaux n’étaient pas terminés. » « Oui, nous avons demandé son report car il était en construction et je n’ai pas pu me libérer ce jour-là », déclare Marie Dumée, également chef de projet à l’université de Nice.

Son mari est administrateur des affaires maritimes à temps partiel. L’autre moitié de son activité est consacrée à la création de sites internet, « c’est ma grande passion ». Il porte également une mention à son dossier : 6 mois de prison avec sursis pour abus de confiance en 2011.

« Ça colle dans les roues »

Autre détail, les travaux réalisés à cette époque n’avaient fait l’objet d’aucune demande d’autorisation auprès de la mairie… Le président leur a demandé avec insistance s’ils étaient conscients qu’ils n’étaient pas aux normes de sécurité. « Nous ne connaissions pas précisément la réglementation, confie Marie Dumée. Personne n’a tiré la sonnette d’alarme. »

Après un premier arrêté de fermeture pour manquement aux obligations de sécurité, émis par le maire de Pont-l’Abbé-d’Arnoult, mais révoqué pour vices de procédure, un second a été affiché le 31 mai 2023. « Ce deuxième arrêté de fermeture, n’est N’est-ce pas un signal d’alarme ? » demande encore le président. « Pour nous, ce n’était qu’un conseil administratif, nous pensions que le maire voulait nous mettre des bâtons dans les roues », répond le gérant de la SAS Chaume Hospitality.

Et le procureur Benjamin Alla de demander : « Aviez-vous l’autorisation d’ouvrir un ERP ? » « Non », répond-elle d’une petite voix. Le couple espère rouvrir pour l’été 2025, même si le site Internet du château indique une réouverture ce samedi 27 avril 2024…

Faux avis Google

Deux mariages ont tout de même eu lieu malgré une troisième ordonnance le 3 août 2023. « Humainement, cela me paraissait insurmontable d’annuler leur mariage », déclare le prévenu. « Ce n’est pas plutôt parce que l’économie de votre projet a été affectée ? », renvoie le magistrat. Elle lit ensuite le mail des clients qui souhaitaient annuler leur mariage après avoir pris connaissance de la non-conformité des lieux et se faire rembourser. « Humainement, ils semblent stressés par ce problème de normes incendie… », précise Laurence Lepez.

Ce dernier pointe également du doigt les avis de Google. Marie Dumée évoque le négatif : « Oui, nous avons écrit quelques commentaires faussement positifs pour faire baisser celui-là. C’est du marketing. » Pas de bol, le président a voulu parler de quelqu’un d’autre… En janvier dernier, le couple a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d’utiliser les lieux.

Acharnement

Les « ce n’est pas ma faute » répétés ont fait sursauter le procureur : « Si vous aviez fait les choses correctement, nous n’en serions pas là ! Il fallait se tenir au courant des réglementations. » Elle requiert six mois de prison avec sursis pour le couple Nakhleh, une amende de 5 000 euros chacun et une interdiction de gérer un lieu lié au délit pendant deux ans. Pour les SAS, même interdiction et 30 000 euros d’amende.

M.e Vernet brandit la carte de l’acharnement. « Avec cette interdiction de gestion, c’est la fin de leur activité ! » Il estime que ses clients ne demandent qu’à se conformer. « Ils n’ont jamais mis la vie de qui que ce soit en danger », a-t-il conclu en demandant sa libération. La décision sera prise le 23 mai 2024.

 
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