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Un café avec… Martine Hébert

Martine Hébert est bien placée pour parler du climat des affaires. Et de mesurer l’impact qu’aurait la réélection de Donald Trump sur notre économie et sur l’industrie des batteries, entre autres.


Publié à 2h00

Mis à jour à 5h00

Jusqu’à la mi-août, Martine Hébert était déléguée générale du Québec à New York, jouant le rôle de diplomate économique du Québec dans une douzaine d’États. En 2019 et 2020, elle était déléguée à Chicago alors que Trump terminait son mandat dans le chaos.

«Avec Trump, nous étions toujours à un tweet d’un accord déchiré. Or, un des déterminants clés de l’économie, c’est la prévisibilité, le climat des affaires », m’a expliqué Martine Hébert en buvant son latté glacé.

En cas de réélection de Trump, l’ex-diplomate craint que la transition énergétique ne soit menacée aux États-Unis, avec ses effets ici, compte tenu de l’aversion de l’ex-président pour l’énergie.Loi sur la réduction de l’inflation (IRA).

L’objectif principal de cette loi – malgré sa mauvaise réputation – est d’apporter un soutien financier massif aux entreprises américaines pour la transition énergétique, soutien que le Canada a parfois dû copier pour attirer ici les assembleurs de batteries, comme Northvolt.

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PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Martine Hébert and Francis Vailles at the Café du Marché

Qu’arrivera-t-il à tous ces investissements si Trump rentre au pays ? Cela risque d’avoir des conséquences importantes sur le Canada et le Québec, non seulement dans le secteur des batteries, mais aussi sur toutes les industries qui gravitent autour de la transition énergétique. Cela représente des milliards et des milliards de dollars, c’est majeur.

Martine Hébert

Dans une telle situation, la femme de 58 ans qui s’est fait connaître comme vice-présidente de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), estime que nos entreprises feront preuve de résilience. Nos politiques et nos diplomates devront alors lutter habilement, entre autres, contre les velléités protectionnistes des élus américains – républicains comme démocrates – comme ce fut le cas lorsque Trump renégocia l’accord de libre-échange.

L’enjeu de l’élection américaine est pourtant colossal pour notre économie.

Piles : trop d’œufs…

Concernant le secteur des batteries, Martine Hébert juge que le Québec a bien fait de se concentrer sur ce secteur, d’autant plus que notre production sera plus verte et plus éthique que celle de la Chine.

« J’ai vécu aux États-Unis et j’ai remarqué que les Américains sont très préoccupés par les questions de provenance des minerais critiques et stratégiques et par la sécurisation des bases d’approvisionnement sur le continent », me raconte Martine. Hébert.

Mais elle se demande.

Avec le secteur des batteries, avons-nous mis trop d’œufs dans le même panier ? Je dirais oui. En bénéficierons-nous en recherche et développement ? Je ne suis pas sûr.

Martine Hébert

Martine Hébert est heureuse d’avoir retrouvé sa liberté de parole, après avoir porté celle du Québec à l’international sous la CAQ et celle des PME pendant 15 ans.

L’ancienne vice-présidente de la FCEI m’avait donné rendez-vous dans un coin où elle était à l’aise, au Café du Marché, face au marché Jean-Talon, où s’affairent des dizaines de PME.

«Nous avons négligé nos PME»

Selon elle, les PME ont été négligées sous la CAQ, un discours qu’on entend aussi chez les libéraux québécois. « Alors que nous nous sommes attachés à attirer de gros investissements étrangers au Québec, nous avons négligé nos PME », affirme Martine Hébert, qui se décrit comme une économiste « défroquée ».

Elle estime qu’il aurait fallu faire davantage pour les aider à accroître leur productivité et à résoudre leur problème de main-d’œuvre.

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PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Martine Hébert estime que le gouvernement Legault n’en a pas fait assez pour les PME.

Il ne faut pas oublier que si le Québec a eu une telle résilience dans son histoire, c’est parce qu’il avait une économie diversifiée, qui s’appuie sur les PME partout en région.

Martine Hébert

Selon elle, le Québec devrait se concentrer sur l’une de ses grandes forces, l’énergie. « Développons également l’innovation et la recherche et développement dans ce secteur. Dans le monde, il y a une course à l’énergie et nous sommes bien placés », dit-elle.

Des acquis sociaux fragiles

Autre inquiétude de Martine Hébert, après sa visite aux États-Unis : la fragilité de certains acquis sociaux, comme les valeurs d’inclusion, d’égalité entre les hommes et les femmes et le droit à l’avortement.

Celle qui ne cache pas son homosexualité s’inquiète du sort qui pourrait être réservé au mouvement LGBTQ+ au Canada, notamment sous un éventuel gouvernement conservateur dirigé par Pierre Poilievre. « Je reviens avec une profonde inquiétude quant à nos acquis, qui sont si fragiles », dit-elle.

L’agressivité dans les propos de certains politiques l’inquiète, aux Etats-Unis comme en France ou ici. «Je suis revenue bouleversée de constater à quel point l’équilibre dans lequel nous nous trouvions était fragile», dit-elle.

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PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Martine Hébert pourrait bien faire le grand saut en politique.

Lorsque les décideurs s’autorisent à tenir des discours agressifs, cela légitime les personnes qui ont de l’acrimonie en eux à le faire aussi. C’est incroyable ce qui se passe en ce moment.

Martine Hébert

Martine Hébert me fait savoir qu’elle est maintenant considérée pour la politique, sans vouloir dire si elle est municipale, provinciale ou fédérale. Une chose est sûre, l’ancien attaché politique du ministre péquiste André Boisclair (à la fin des années 1990) ne croit pas que le Québec serait mieux servi à l’extérieur du Canada.

Depuis son retour au Québec, Martine Hébert est parfois vue à l’émission de Gérald Fillion à la télévision de Radio-Canada. Et qui sait, peut-être la croiserons-nous bientôt sur une affiche d’un parti politique ?

Quoi qu’il en soit, les propos de Martine Hébert, qui a œuvré pendant cinq ans à établir des liens avec les Américains, laissent songeur. Et ils nous invitent à être prêts quoi qu’il arrive.

Qu’en penses-tu? Exprimez votre opinion

Questionnaire sans filtre

  • Le café et moi : un latte glacé, double dose d’espresso
  • Recevoir à ma table : Françoise Giroud, journaliste et femme politique française, et Janette Bertrand
  • La matinée idéale : me lever tôt, parcourir des livres de recettes et faire mon entraînement de boxe
  • Théâtre, cinéma, musique ? Usine C et TNM (j’aime autant l’expérimental que les classiques). Almodovar, Trogi et Ozon. Toutes les musiques (sauf le jazz).
  • Conférence : Pendant que le café est encore chaudde Toshikazu Kawaguchi, et. Birmanie : Rivières de Saveurspar Naomi Duguid
  • Mes derniers coups de coeur québécois : Beauce ceramics, chef Jean-Philippe and new blends at Épices de cru at the Jean-Talon market

Qui est Martine Hébert

  • Elle a occupé le poste de déléguée générale du Québec à New York entre 2021 et 2024, après celui de Chicago.
  • Elle a été vice-présidente de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) entre 2010 et 2019.
  • Elle est titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise en économie de l’Université de Montréal.
  • Nommé diplômé honoraire de l’Université de Montréal en 2010
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PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Martine Hébert

 
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