Marie-Pierre (65 ans) et Richard (67 ans) « Je ne savais plus ce qu’on faisait ensemble »

Marie-Pierre (65 ans) et Richard (67 ans) « Je ne savais plus ce qu’on faisait ensemble »
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Marie-Pierre, 65 ans, et Richard, 67 ans, sont en couple depuis 41 ans. Ils ont vécu côte à côte leur vie d’adulte, des hauts et des bas de la vie professionnelle aux bonheurs et joies de la vie parentale. Mais lorsque le couple prend sa retraite, l’équilibre est menacé.

Marie-Pierre est visiblement en état de détresse : « Je ne pouvais que pleurer. Le matin, je me suis levé et j’ai commencé à pleurer. Je pleurais dans ma cuisine. J’ai pleuré quand Richard me disait quelque chose ou quand je devais faire une course. Tout était trop compliqué et je n’arrivais plus à gérer le quotidien. Richard a essayé de m’aider en prenant un peu plus que sa part ou en me parlant. Mais je ne pouvais pas le faire. Même parler avec lui était devenu difficile. Tout était bloqué, surtout ce qui le concernait. La seule fois où je me sentais un peu mieux, c’était lorsque j’étais toute seule dans mon bureau. »

Mon malheur venait de mon mari

Au début, elle pensait souffrir de dépression : « Je suis allée voir notre médecin généraliste pour qu’elle me recommande un spécialiste ou me prescrive des médicaments. Elle a pris cela au sérieux et a voulu prendre le temps d’avoir une bonne discussion. Au début, elle pensait comme moi que ça pouvait être une dépression. Et puis elle a réalisé que tout tournait autour de Richard. C’est pourquoi elle a suggéré que nous commencions par une thérapie de couple. Heureusement, elle connaissait quelqu’un et nous a obtenu un rendez-vous très rapidement. »

Il y avait quelque chose qui n’allait pas

Richard, qui s’inquiète pour sa femme, l’accompagne sans poser de questions : « Je pense que lors des premiers rendez-vous, on ne disait pas qu’on avait un problème. Il pensait qu’il faisait ça pour m’aider à aller mieux. Mais je savais déjà que le nœud du problème résidait dans notre relation. Plus j’y pensais, plus cela me paraissait logique. Il n’y avait plus quelque chose qui n’allait pas. J’étais sûre de l’aimer mais je ne savais plus comment nous pourrions vivre ensemble. C’est le fait de parler dans ce cabinet avec la thérapeute de couple qui m’a permis de bien comprendre. »

Richard entend donc sa femme lui dire qu’elle ne sait plus ce qu’ils font encore ensemble : « Pour Marie-Pierre, nous avions franchi toutes les étapes. Nous avions fait notre carrière, nous avions eu nos enfants, nous avions fait notre vie et nous étions à la retraite. Dans sa tête, il ne restait plus rien après, sauf la mort et peut-être la maladie avant. C’est une vision très sombre de l’avenir. Et comme je ne me doutais pas qu’elle pouvait penser des choses pareilles, je n’ai pas pu lui donner une vision de notre vie ensemble à moyen ou long terme.

Comprendre les problèmes

C’est à cela que servait la thérapie dans la deuxième phase. Tout d’abord, nous devions comprendre ce qui n’allait pas et ensuite ce que nous pouvions faire pour y remédier. Une fois les problèmes posés, je dirais que ça a été assez rapide. En moins de 4 mois, notre problème a été résolu. Nous devions simplement faire ce pas l’un vers l’autre et accepter l’aide de l’extérieur. Je ne dis pas que c’était facile à faire mais c’était clairement la seule bonne décision à prendre. »

Avec la thérapeute, le couple reconstruit un avenir : « Nous avons commencé par rêver de vacances ensemble, de repenser à un voyage que nous n’avions jamais fait faute de moyens et de temps et que nous pourrions envisager à nouveau. Après, nous avons pu parler de la maison et dire que peut-être nous voulions vivre ailleurs. Et puis nous avons aussi parlé des petits-enfants que nous espérons avoir un jour. Au quotidien, on ne parlait pas du tout de tout ça. Nous gérions les choses évidentes, les courses, les papiers, le jardin. Et nous n’avons jamais pris le temps d’avoir de longues conversations sur l’avenir.

En moins de 4 mois, notre problème a été résolu

Alors qu’il est évident que nous avons un avenir ! Nous sommes tous les deux en bonne santé et nous avons encore de belles années à vivre. La vie n’est pas finie à 65 ans et heureusement. Je pense que Marie-Pierre n’avait tout simplement pas de références à retenir. Ses parents sont décédés avant leur 70e anniversaire, tout comme ses grands-parents. Nous avons autour de nous des personnes qui tombent malades et même deux amis proches qui sont déjà décédés. Le frère de Marie-Pierre nous a quitté après un cancer dévastateur. Ce ne sont pas des choses qui nous aident à avancer dans la vie de personnes âgées.

Ouvrir un nouveau chapitre

Et personnellement, je ne me considère pas encore comme un senior. Mais il faut se rendre à l’évidence : après la retraite, il faut réinventer la vie. Et c’est une démarche qui demande d’être actif, qui demande de prendre le temps de réfléchir, surtout si on est deux. On laisse les choses arriver, c’est là que ça nous mène.

Marie-Pierre a beaucoup souffert pendant plusieurs mois. Mais nous avons eu la chance d’avoir une très bonne médecin généraliste qui a compris assez vite notre problème, peut-être parce qu’elle a plus ou moins notre âge. Vivre sa retraite à deux est un vrai projet de vie, cela ne se réalise pas par hasard. En faisant cette thérapie, j’avais l’impression de refaire mes vœux de mariage. C’était comme un nouveau départ, l’ouverture d’un nouveau chapitre de notre vie ensemble. »

 
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