Accident « impossible », « suicide simulé », cocaïne… Ce qu’il faut retenir de la conférence des procureurs

Accident « impossible », « suicide simulé », cocaïne… Ce qu’il faut retenir de la conférence des procureurs
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Le procureur de Mont-de-Marsan a pris la parole ce jeudi 25 avril pour faire le point sur l’enquête relative à la blessure par balle du chanteur Kendji Girac.

“L’enquête judiciaire n’est pas terminée.” Le procureur de la République de Mont-de-Marsan, Olivier Janson, a tenu une conférence de presse ce jeudi 25 avril. Il a fait état de l’avancée de l’enquête sur la blessure par balle du chanteur Kendji Girac, trois jours après les faits. Un discours visant à « éviter la propagation de rumeurs », comme il l’a expliqué dans son discours introductif.

• Une enquête face à « l’omerta »

Le procureur de la République a commencé son propos en expliquant le difficile « accueil » qui a été réservé aux secours et à la police dans l’air agité où le chanteur a été secouru, aux petites heures de lundi matin à Biscarrosse.

Les secours ont été confrontés à un accueil qui, « sans être hostile (a été) assez rude ». Ils ont retrouvé le chanteur “assis sur une chaise à l’extérieur de la caravane”, alors qu’il était habillé “uniquement en boxer”. Il avait été « déplacé » vers cette chaise.

Les gendarmes ont également été reçus sur place avec froideur. “Les gendarmes (ont été) accueillis et priés de repartir aussi vite qu’ils sont arrivés”, a-t-il précisé, constatant une “forme d’omerta” sur les faits survenus au début de l’enquête.

Les personnes présentes sur place ont dans un premier temps refusé de donner leurs papiers d’identité à la police. Cependant, aucune violence n’a eu lieu.

• Un « tir à bout portant » au niveau du mamelon gauche

Olivier Janson a donné les premières conclusions de l’étude balistique. Il note que le chanteur a été touché au “mamelon gauche”, “entre deux côtes”, sans toucher aucun organe vital. Le tout avec une « trajectoire descendante » de 45 degrés.

“La distance (est) considérée comme clairement proche” et “susceptible” d’être “un tir à bout portant”, a souligné le procureur. Ce qui ne correspond pas à un « tir touchant », qui aurait impliqué un contact entre le corps et l’arme.

Le médecin légiste a également noté dans son rapport que « les conséquences de cette fusillade auraient pu être bien plus graves qu’elles ne le sont ».

• Conditions particulières d’identification de l’arme

L’arme qui a tiré le coup est un pistolet à répétition semi-automatique, « une arme ancienne très courante ». Elle a été retrouvée dans un buisson grâce au témoignage d’une personne « non identifiée », par l’intermédiaire du père du chanteur, lors d’une « visioconférence ».

Le chargeur n’a pas été retrouvé immédiatement mais a été retrouvé grâce à une autre intervention. Le procureur a précisé que les conditions ayant conduit à la découverte de l’arme et du chargeur compromettaient une partie du travail habituel d’enquête. «Trop de tiers» avaient l’arme en main après l’incident.

• Un « tir intempestif jugé impossible », pas d’intervention d’un tiers

Selon le procureur, le “tir intempestif est considéré comme impossible” compte tenu des nombreuses sécurités que possède l’arme et du fait que le chanteur était familier avec l’usage des armes à feu – il avait notamment participé à un stage au sein du RAID en 2019.

Une autre affirmation, celle de l’achat de l’arme dans une brocante voisine, est qualifiée de « hautement douteuse » par le procureur. Il souligne également que cette vente ne serait pas « conforme à la législation ».

L’intervention d’un tiers est jugée « incompatible » avec la trajectoire du tir, elle est « matériellement impossible » en raison de l’espace entre Kendji Girac et le mur extérieur de la caravane.

• « De grandes tensions » dans le couple en raison de la « dépendance à l’alcool » naissante du chanteur

Lors de son audition, la compagne de Kendji Girac, Soraya Miranda, a évoqué les « grandes tensions » au sein de leur relation, notamment en raison d’une « addiction » décrite comme naissante à l’alcool. Toujours selon elle, il consommait également de la cocaïne « une à deux fois par semaine ».

Les analyses ont permis de confirmer “un alcoolisme massif” du chanteur dont le taux d’alcoolémie était de 2,5g par litre de sang. Et, s’il n’y avait plus de « cocaïne à proprement parler », des traces étaient encore présentes dans les analyses.

Soraya Miranda, a également expliqué lors de son audition que leur « union avait suscité peu d’enthousiasme » de la part de leurs familles respectives, étant donné qu’elle ne fait pas partie de la communauté des Gens du voyage. Le couple aurait eu une violente dispute le soir de la fusillade.

• Un suicide « simulé » pour « effrayer sa femme »

Lors de cette dispute entre Kendji et sa femme, qui aurait menacé de partir, le chanteur aurait subi une « pulsion », une envie de « faire peur à sa femme », qui l’aurait amenée à « simuler un suicide ».

Selon son épouse, la star avait déjà fait état de déclarations suicidaires. Kendji Girac assure toutefois qu’il n’avait pas réellement l’intention de se tirer une balle et de se blesser. «Je voulais que Soraya entende le bruit de la gâchette, pour qu’elle ne parte pas», explique le procureur.

Il sera difficile de déterminer si cette version des faits est vraie ou fausse, selon le procureur. Véritable tentative de suicide ou simulation ratée, aucune de ces hypothèses n’est considérée comme un délit, comme le rappelle le parquet. L’enquête pourrait ainsi être close sans suite.

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