Que retenir du discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe ? – .

Que retenir du discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe ? – .
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« Je suis venu vous parler de notre avenir et donc de l’Europe. » Emmanuel Macron est revenu sur les lieux de son premier grand discours sur l’Union européenne en tant que président de la France. Il était ce jeudi 25 avril à la Sorbonne Université à Paris pour donner sa vision de l’avenir de l’Europe. Le chef de l’Etat a fait, comme il y a sept ans, de nombreuses propositions sur des sujets très divers : défense, commerce mondial, souveraineté européenne, etc.

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Drapeau bleu étoilé, grande inscription « Discours sur l’Europe », mais avec un pupitre affichant uniquement les couleurs du drapeau français… Le cadre était bien défini, il s’agissait bien d’un discours sur l’UE d’un président français.

L’idée de souveraineté s’est « imposée » au niveau européen

Emmanuel Macron a commencé son discours en disant « Nous n’avons pas tout réussi. Et il faut être lucide notamment quand on veut rendre notre Europe plus démocratique, force est de constater que les progrès ont été limités sur ce point, parfois en raison de réticences, à changer les traités, à changer nos règles de notre organisation collective. »

Le président français était alors dans lesatisfaction de soi tout au long de la première partie de son discours. Il estime ainsi que face à la pandémie de Covid et à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le «concept qui aurait pu paraître très français il y a sept ans de souveraineté» c’est “imposé” au niveau européen. Avec une certaine “pas décisif” dans « Planification européenne » sur les vaccins, les emprunts communs pour la relance post-pandémique, la régulation numérique, la transition écologique et énergétique. « Il faut désormais apporter une flexibilité d’application dans chaque pays et surtout la politique d’investissement qui va avec »a déclaré Emmanuel Macron.

Le chef de l’État reconnaît qu’il s’agit d’un travail « collectif », mais s’est également placé en acteur central : “Nous l’avons aussi fait avec une méthode sans doute différente qui n’était pas qu’une méthode bruxelloise”a-t-il affirmé, soulignant ses nombreux contacts noués avec « toutes les capitales européennes ».

Un « risque immense » de voir l’Europe « reléguée »

Alors tout va bien ? « La lucidité et l’honnêteté nous obligent à reconnaître que la bataille n’est pas encore gagnée, loin de là »a confié Emmanuel Macron. « Notre Europe est mortelle, elle peut mourir et cela ne dépend que de nos choix, qui doivent être faits maintenant »croyant que « nous sommes à un point critique ».

Il évoque plusieurs domaines à commencer par l’armement, “où nous sommes trop lents” par rapport aux États-Unis et à la Chine. « Cette époque où l’Europe achetait son énergie et ses engrais à la Russie, produits en Chine, déléguait sa sécurité aux États-Unis d’Amérique est révolue »dit le président.

D’un point de vue économique, l’Europe se retrouverait face à des concurrents, la Chine et les Etats-Unis, « qui commencent à changer les règles du jeu » Échange international, “qui sursubventionne”. D’autant plus que le « modèle social et solidaire » européen de l’Est « le plus généreux du monde »que resterait-il « une force ». En matière de climat, l’engagement de l’UE en faveur d’un « énergie sans carbone »fais ça « nous sommes le seul espace géographique à avoir adopté les règles pour y parvenir. Les autres ne vont pas au même rythme »fait-il remarquer.

« Notre démocratie libérale et nos valeurs sont de plus en plus contestées dans notre capacité à être attractive sur son modèle politique », a déclaré le président français. Pour répondre à ces enjeux, Emmanuel Macron définit trois axes : « puissance, prospérité et humanisme » Pour « reprendre le contrôle de notre destin ».

Créer une « Europe de la défense crédible » grâce à un « emprunt européen »

Au pouvoir, Emmanuel Macron prône un « L’Europe électrique » OMS “est respecté” Et « assurez votre sécurité » contre la Russie, “un voisin agressif” OMS “n’a pas de limites”.

Obtenir « une défense crédible du continent »en tant que membre de « Pilier européen au sein de l’OTAN que nous construisons […] est essentiel. Mais il faut donner un contenu à ce qu’est cette défense crédible de l’Europe, qui est la condition même de la reconstruction d’un cadre de sécurité commun.». Le chef de l’Etat appelle également à la création d’un « Académie militaire européenne » et davantage de coopération entre les armées européennes, notamment avec les Britanniques. « La Communauté politique européenne constitue le cadre idéal pour y parvenir. »

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Dans ce contexte, Emmanuel Macron a remis sur la table son « buy European act », un « Préférence européenne » pour les achats militaires, notamment par le biais d’un « prêt solidaire ». L’objectif est également d’avoir plus de similitudes entre les différents types d’armes détenues par les États membres, par exemple ayant la même taille d’obus. « Comment voulons-nous construire notre souveraineté, notre autonomie interne, si nous n’assumons pas également la responsabilité du développement d’une industrie européenne de défense ? »

Tout pour être « un pouvoir d’équilibrage qui parle au reste du monde et qui refuse en quelque sorte l’affrontement bipolaire ». Le président français vise ainsi les Etats-Unis et la Chine, sans les nommer. Ce serait « a montré que l’Europe n’est pas simplement un morceau de l’Occident », mais bien un continent mondial […] qui refuse la confrontation entre les assiettes et veut construire des partenariats équilibrés »il dit.

Dans ce « L’Europe de la puissance »le chef de l’Etat a inclus la politique migratoire et « contrôle de nos frontières ».

Pour un « pacte de prospérité » respectueux du climat

« Si nous voulons être souverains, nous devons construire un nouveau modèle de croissance et de production »a estimé Emmanuel Macron pour qui « Il n’y a pas de pouvoir sans base économique ». Le président français a souligné la fin d’un « modèle ordo-libéral de concurrence et de libre-échange et à une époque où les matières premières ne semblaient pas limitées ». Or, selon lui, on risque de perdre la bataille « de la production » alors que « Produire plus vert et sans carbone est une opportunité de réindustrialisation et de maintien de nos industries en Europe », il croit. Tout en mettant sur le même plan les énergies renouvelables et le nucléaire.

Pour ce faire, il veut poursuivre l’œuvre de l’ancien président de la Commission Jacques Delors dans la création complète d’un marché unique qui permettra aux champions européens de bénéficier d’un marché d’une taille comparable à ceux des Etats-Unis. Unis et Chine. L’un des principaux objectifs d’Emmanuel Macron est de promouvoir « plusieurs vagues de simplifications ». De ce point de vue, le chef de l’Etat veut aborder l’agriculture comme “une question de souveraineté, d’emploi, de production”. Il défend cependant les traités commerciaux, tout en intégrant « instruments de concurrence loyale ».

Autre point : ne plus limiter la politique de la Banque centrale européenne à l’inflation, mais à « des objectifs de croissance, voire un objectif de décarbonation pour le climat ».

Pour tous ces investissements potentiels, qui doubleraient « la capacité financière de l’UE », Emmanuel Macron revient sur le débat du financement du budget européen avec « ressources propres »c’est-à-dire des impôts prélevés directement au niveau européen. « Sans jamais peser sur les citoyens européens »selon le chef de l’Etat avec des droits de douane, notamment pour les multinationales.

Humanisme et majorité numérique à 15 ans : un modèle européen différent du reste du monde

Dans la dernière partie de son long discours de près de deux heures, Emmanuel Macron est revenu sur l’humanisme pour l’Europe. « Nous avons toujours choisi de mettre l’humain au centre de tout », il croit. Mais « L’Europe réfléchit à son déclin et doute à nouveau d’elle-même. Notre Europe ne s’aime pas. Quand on voit tout ce qu’elle a fait, ce qu’on lui doit, c’est étrange. Mais c’est comme ça. »

Dans ce contexte, le président français s’en prend aux membres de l’Union européenne qui ne respectent pas l’humanisme et l’État de droit, comme Viktor Orban en Hongrie ou Robert Fico en Slovaquie. . « Nous devons continuer à défendre ce qui constitue l’État de droit : la séparation des pouvoirs, les droits des oppositions et des minorités, la justice indépendante, la presse libre, les universités autonomes et la liberté académique. Il est réduit dans de trop nombreux pays européens. C’est pourquoi je défends ici la conditionnalité budgétaire liée à l’État de droit dans le versement des fonds de l’Union et nous devons la renforcer encore avec des procédures de signalement et d’imposition de sanctions en cas de violations graves. L’Europe n’est pas un comptoir », il a dit. La Commission européenne agit déjà aujourd’hui dans cette perspective, notamment avec la Hongrie et la Slovaquie.

Sur le climat, Emmanuel Macron a tenu à expliquer qu’il « n’est pas de ceux qui pensent que la nature a des droits supérieurs à l’homme. L’humanisme européen doit prendre la responsabilité de protéger la nature car elle fait partie de notre équilibre et de ce qui nous a été transmis, mais il doit le faire en humaniste pour nous et nos enfants. ».

Le chef de l’Etat a également défendu le principe d’une majorité numérique à 15 ans pour les adolescents, comparant les réseaux sociaux à “jungle” où les enfants sont confrontés à la pédocriminalité, à la cyberintimidation et aux continents pornographiques.

Sur la question des valeurs, le chef de l’Etat a proposé d’inscrire le droit à l’avortement dans la charte des droits fondamentaux, à l’image de ce qui a été fait récemment en France avec l’insertion de l’IVG dans la Constitution.

Appel à listes transnationales aux élections européennes

Sur le plan institutionnel, le président français est revenu sur la question des « listes transnationales ». Il déplore que « Les élections européennes que nous avons aujourd’hui sont autant d’élections nationales ». Malgré le manque d’enthousiasme de ses partenaires européens sur le sujet, le chef de l’État réclame davantage « également audacieux pour plus de démocratie européenne ».

Il soutient ainsi l’extension de « la majorité qualifiée en matière de police, de politique étrangère et de fiscalité » au sein de l’organisme qui représente les États membres auprès des institutions européennes, du Conseil européen et du Conseil des ministres de l’Union européenne.

 
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