Même si on le pensait devenu obsolète, le char de combat revient sur le devant de la scène avec la guerre en Ukraine. Bien que vulnérable aux missiles antichar et aux drones tueurs, l’armée de Volodymyr Zelensky en demande toujours plus. Cette arme, considérée comme essentielle dans les conflits de moyenne et haute intensité, était même l’une des priorités de Kiev pour la contre-offensive de l’été 2023.
C’est dans ce contexte que le projet du futur char franco-allemand, Main Ground Combat System (MGCS), va se concrétiser ce vendredi avec la signature d’un accord entre le ministre des Armées Sébastien Lecornu et son homologue allemand, Boris Pistorius.
Programme lancé en 2012, le char du futur est resté longtemps en suspens mais les – très – bonnes relations entre les deux ministres auraient permis au projet de se décanter. En effet, le MGCS ambitionne de succéder au français Leclerc et à l’allemand Leopard 2 d’ici 2040-2045, deux véhicules blindés concurrents à l’export…
Comme pour l’avion du futur (Scaf), il aura fallu plus d’une décennie pour trouver un compromis entre les deux Etats et leurs constructeurs. ” Nous sommes satisfaits de cet accord », explique sobrement au JDD une Source du groupe franco-allemand KNDS, refusant d’en dire plus avant les propos officiels de ce vendredi. Outre Nexter-KNDS, l’allemand Rheinmetall et des dizaines d’autres entreprises seront impliquées dans le programme comme MBDA ou Safran.
Un coût de 500 millions d’euros pour la France
Concrètement, quelles seront les nouveautés de ce véhicule blindé ? C’est ” bien plus qu’un véhicule blindé lourd traditionnel. Le MGCS est conçu comme un système multiplateforme : un char lui-même, équipé d’un canon de gros calibre, accompagné d’autres modules supplémentaires interconnectés », affirme le ministère des Armées. Parmi les éléments d’appui, le MGCS pourra donc compter sur « un véhicule blindé lourd équipé de puissants missiles antichar, un véhicule de soutien nativement robotisé équipé d’armes laser, de drones et d’autres armes innovantes « .
Le reste après cette annonce
S’il se dit « du futur “, le char franco-allemand pourra compter sur l’intelligence artificielle ” fournir un soutien en matière de renseignement, de planification, de commandement et de coordination des tirs. Autant de données analysées qui permettront une prise de décision rapide par le commandement », poursuit l’institution militaire.
Le char du futur sera connecté à d’autres unités – terrestres, mais aussi navales et aériennes
Le fonctionnement du MGCS reposera également sur une connectivité renforcée permettant le partage d’informations tactiques en temps réel, grâce à un cloud de combat intégré. Lors d’un entretien avec BFM Business, le général Schill, chef d’état-major de l’armée de terre, avait déjà révélé que le char du futur serait connecté à d’autres unités non seulement terrestres, mais aussi navales et aériennes, afin de mieux comprendre l’environnement et « être capable de décider plus vite que l’adversaire ».
Dans la loi de programmation militaire 2024-2030, 500 millions d’euros étaient prévus pour le MGCS.
