Plutôt que d’avoir peur, faites confiance à nos élèves et à nos professeurs ! – .

Plutôt que d’avoir peur, faites confiance à nos élèves et à nos professeurs ! – .
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Depuis plusieurs semaines, des titres alarmistes, voire apocalyptiques, inondent nos journaux. Si le nombre exact semblait encore sujet à discussion, il n’en était rien : des dizaines de milliers de nos étudiants, dont nous jouions l’avenir à la « roulette russe », allaient être « menacés d’expulsion » par une « machine d’exclusion » complètement sourde aux la « détresse des jeunes et de leurs familles ». Cette « catastrophe » était si grave qu’elle semblait susceptible de légitimement provoquer la chute du gouvernement !

La réforme du décret paysage est-elle vraiment dans l’intérêt des étudiants ?

La cause d’une telle envolée ? La volonté soudaine d’abandonner la réforme du décret Paysage, pourtant dûment votée par nos partis politiques avant d’être annoncée et expliquée Urbi et Orbi afin que tous les étudiants concernés puissent adapter sereinement leur stratégie en conséquence.

La liste des nombreux perdants

En réaction à ces gros titres alarmistes, une multitude de voix en faveur du maintien de cette réforme se sont rapidement fait entendre dans tous les horizons. Le bon sens et la raison semblaient l’emporter sur une position largement déterminée par l’approche des élections. Cela ne s’est pas produit. On pourrait donc croire que la farce a été jouée et que tout a été dit. Mais est-ce si sûr ? Ne faut-il pas encore s’interroger sur la répartition des rôles que certains ont voulu imposer au début de ce débat et sur les présupposés – largement inconscients, mais néanmoins fondamentaux – qui régissent les positions de certains ? ? Essayons l’exercice.

mouette

Le camp présenté comme celui de la « sévérité », qui n’est que celui d’une exigence bénéfique à la valeur des diplômes, ne pourrait-il pas aussi être sensible à « certaines » souffrances, notamment chez les étudiants ?

Tout d’abord, la répartition des rôles. C’est d’une simplicité désarmante : d’un côté, la reconnaissance de la souffrance qui suscite la bienveillance ; de l’autre, un élitisme, voire une indifférence, qui s’accommode d’une plus grande sévérité. Mais est-il si sûr que les partisans de l’abandon, d’un moratoire, et in fine d’amendements à cette réforme soient les seuls à être sensibles à ce que serait « la » souffrance étudiante ? Le camp présenté comme celui de la « sévérité » ne pourrait-il pas aussi être sensible à « certaines » souffrances, notamment chez les étudiants ? Ceux de ceux qui, trop avancés dans des études qui ne leur conviennent pas vraiment, n’ont plus le choix de faire marche arrière ? Ceux de ceux qui perçoivent clairement, aux yeux des autres étudiants ralentis par leur présence, qu’ils ne sont pas vraiment à leur place ? Mais aussi celles de ces familles dont la situation financière commence à devenir problématique à cause d’études interminables ? Ou encore ceux de ces enseignants contraints de devoir, encore et encore, échouer à la fin de leurs cours à des élèves dont le système nous fait croire depuis si longtemps qu’à long terme, inévitablement, ils réussiraient ? Non, même si on veut nous le faire croire, personne dans ce débat n’a le monopole du cœur !

Quels élèves seront encore finançables à la rentrée de septembre ? Les jurys auront un rôle important à jouer dans les délibérations à venir

Enfin, les présupposés. J’en vois deux principales qui se succèdent logiquement : sans diplôme d’études supérieures il n’y a pas de salut ; il ne peut donc être question de limiter le nombre de tentatives pour obtenir un tel diplôme, car cela équivaudrait à des « expulsions » qui sont Source de « détresse » insurmontables.

« Il faut tout pour faire un monde »

Il suffit d’imaginer ce que serait un monde composé uniquement de diplômés de l’enseignement supérieur pour constater l’ineptie de ce premier présupposé, d’ailleurs contredit par cette expression populaire : « il faut tout pour faire un monde » ! Mais si cette phrase est fréquemment prononcée avec un ton de résignation, il n’en reste pas moins que la nécessité qu’elle exprime est bien heureuse. Très heureux pour le monde, dont la beauté réside dans la diversité, mais aussi pour nos jeunes, dont le seul souci doit être de trouver, dans ce monde, leur place et donc leur bonheur… sans avoir à se soucier que ce soit dans ou hors de celui-ci. l’enseignement supérieur auquel j’ai pourtant consacré toute ma vie. Devoir reconnaître qu’on ne possède pas les compétences nécessaires pour réussir dans l’enseignement supérieur et devoir s’orienter vers un autre secteur de formation ne compromet en aucun cas ni son avenir professionnel ni son épanouissement personnel. Oserais-je ajouter, avec une pointe de malice, qu’un tel présupposé – « il n’y a pas de salut hors de l’enseignement supérieur » – démontre la présence d’une posture élitiste dans le camp de ceux-là mêmes qui aiment dénoncer l’élitisme de leurs adversaires. ?

mouette

Réserver une nouvelle tentative ou poursuivre ses études aux seuls étudiants pour qui cela a vraiment du sens, n’est-ce pas une preuve de confiance ?

Le deuxième présupposé est, à mon avis, le plus insidieux. Assimiler à un drame insurmontable le fait que certains étudiants soient plus rapidement amenés à se réorienter ne signifie pas douter de leur capacité à enfin accueillir positivement ce qui leur apparaît d’emblée sans doute comme un échec ? N’est-ce donc pas, sous couvert de les défendre haut et fort, douter fondamentalement de leur résilience, voire de leur intelligence ? A l’inverse, réserver une nouvelle tentative ou la poursuite de leurs études aux seuls étudiants pour lesquels une telle mesure a réellement du sens, n’est-ce pas au contraire une marque de confiance ? Confiant dans la capacité des jurys à choisir ce qui convient le mieux à chaque cas particulier. Confiant dans la capacité de nos jeunes à rebondir. Confiants dans la capacité de leurs enseignants et de leurs parents à les aider.

L’appel de plus de 1000 professeurs et assistants : Il faut maintenir la réforme du décret Paysage

S’il y a du vrai dans cette remarque, la répartition initiale des rôles est une fois de plus troublée : ceux qui semblent défendre le mieux nos étudiants ne seraient pas forcément ceux qui leur transmettent la plus grande confiance en eux ! Et ceux que l’on aime montrer comme les plus indifférents ne sont pas forcément ceux qui véhiculent les messages les moins positifs. Rien d’étonnant ! Car si chacun a, j’en suis sûr, l’intime conviction de travailler pour le bien de nos étudiants, il n’en demeure pas moins, Montesquieu le disait déjà, qu’« il est mille fois plus facile de bien faire que de bien faire ». En d’autres termes, il ne suffit pas de vouloir bien faire pour réussir.

Défendre le maintien

Au-delà des nombreux arguments avancés, c’est donc parce que j’ai foi dans la résilience de nos élèves et confiance dans la capacité de discernement de mes confrères enseignants, mais aussi dans la capacité de nos politiques à se remettre en question pour enfin en sortir. grandi que j’ose encore prendre la plume pour défendre le maintien de ce qui est l’essence de la réforme « Glatigny ».

 
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