Mobilisation pour sauver le Grütli

«La Ville souhaite que le Grütli reste un café historique»

Une pétition de 11 500 signatures pour la protection de l’établissement a été remise ce vendredi au syndic Grégoire Junod, qui lui a réservé un chaleureux accueil.

Publié : 27/09/2024, 19h23

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«Cela me fait chaud au cœur», confie Willi Prutsch, propriétaire du Café du Grütli à Lausanne, dont l’avenir est incertain. Ce vendredi, sous la pluie, devant l’Hôtel de Ville, une trentaine de personnes ont assisté à la remise à la Municipalité de la pétition pour la préservation de l’établissement emblématique.

« Faites ce qui est en votre pouvoir pour préserver l’activité de ce café tel que nous le connaissons aujourd’hui ! a lancé Benoît Gaillard, fer de lance des pétitionnaires et conseiller municipal, au syndic Grégoire Junod.

«La Ville souhaite que le Grütli garde son identité et reste un café historique car il participe à l’identité lausannoise», réagit Grégoire Junod. Depuis son classement par la Ville, le Canton lui a attribué une notation pour mieux le protéger. Le lieu n’est donc pas menacé, mais son exploitation dépend des choix du propriétaire, libre de changer d’exploitant et de concept. La Ville n’a aucune compétence en la matière. Mais nous sommes disposés à discuter avec les parties pour voir comment préserver l’identité du lieu et répondre au mieux aux demandes des pétitionnaires.

Un prix excessif

La pétition déposée auprès de la Municipalité compte 11 500 signatures dûment certifiées par le secrétariat municipal. Cette action fait suite à la résiliation du bail de cet établissement des années 1850 exploité depuis une quarantaine d’années par la famille Prutsch. Vendredi, devant l’Hôtel de Ville, la présence de Roland Ribi, petit-fils de Fritz Ribi, propriétaire du Grütli de 1899 à 1930, accentuait encore la dimension familiale de l’établissement.

La pétition soumise par Benoît Gaillard à Grégoire Junod compte 11 500 signatures.

La Ville n’aurait-elle pas pu acheter le bâtiment ? Réponse de Grégoire Junod : « Théoriquement oui, mais le prix était beaucoup trop élevé, d’autant que le café nécessitera de gros travaux de rénovation à moyen terme. La Ville compte déjà une quarantaine d’établissements publics et un patrimoine immobilier important qu’il nous faut également entretenir.

Selon le syndic, la Ville ne disposait pas d’un droit de préemption sur cet objet. « La Municipalité peut anticiper la création de logements d’utilité publique, ce qui n’est pas possible ici. L’immeuble du 2, rue de la Mercerie est principalement à usage commercial.

Restaurant historique de Lausanne, le Grütli trouve ses origines dans la Société du Grütli, premier mouvement ouvrier de Suisse romande.

De l’avis des nouveaux propriétaires, particuliers basés en Allemagne et qui ont racheté l’immeuble en 2023 à la société Inovil SA, les étages et appartements du 2, rue de la Mercerie devraient être réaffectés, et le vénérable Grütli, transformé en « restaurant inclusif ». » : un établissement de réinsertion, ouvert et pensé pour les personnes handicapées, tant en cuisine qu’en service.

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Claude Béda est journaliste aux 24 heures vaudoises. Passionné par les questions de société et la vie des gens d’ici, il a couvert plusieurs régions du canton, avant de rejoindre la rédaction de Lausanne. Plus d’informations

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