Qui est Hassan Nasrallah, le pire ennemi d’Israël

Qui est Hassan Nasrallah, le pire ennemi d’Israël
Qui est Hassan Nasrallah, le pire ennemi d’Israël
Le chef du Hezbollah Sayyed Hassan Nasrallah lors de son discours du 7 août 2020, 3 jours après l’explosion du port de Beyrouth

Hassan Nasrallah, né le 31 août 1960 à Bourj Hammoud, un quartier de Beyrouth, est une personnalité politique majeure du Moyen-Orient et le secrétaire général du Hezbollah, mouvement chiite libanais et organisation politique et militaire. Il est connu pour sa rhétorique enflammée contre Israël et les États-Unis, ainsi que pour son rôle central dans la résistance armée contre l’occupation israélienne du Liban.

Jeunesse et formation

Hassan Nasrallah est issu d’une famille modeste du village d’Al-Bazouriya, situé au sud du Liban, près de Tyr. Ses parents ont déménagé à Bourj Hammoud, une banlieue de Beyrouth, en raison de la situation économique difficile dans le sud du pays. Son père, Abdel Karim Nasrallah, était marchand de fruits et légumes.

Très jeune, Hassan Nasrallah s’intéresse à la religion et à la politique. Il fréquente les écoles locales et se démarque rapidement par son talent oratoire et son intelligence. En 1975, alors qu’il est encore adolescent, la guerre civile éclate au Liban. A cette époque, Nasrallah se tourne vers la mosquée et se rapproche des milieux chiites influencés par le mouvement Amal, organisation chiite libanaise fondée par Moussa Sadr.

Études religieuses et influence de l’ayatollah Mohammad Baqir al-Sadr

Nasrallah s’est davantage engagé dans l’étude de la théologie chiite. En 1976, il part en Irak pour étudier à Najaf, un centre important de la théologie chiite. Là, il devient disciple de l’ayatollah Mohammad Baqir al-Sadr, figure influente du chiisme. Cette période fut cruciale pour la formation idéologique de Nasrallah, car il fut exposé à l’idée de wilayat al-faqih (le gouvernement des juristes islamiques), promue par l’ayatollah Ruhollah Khomeini, futur leader de la révolution iranienne.

Cependant, l’arrivée au pouvoir de Saddam Hussein en Irak et la répression contre les mouvements islamistes chiites contraignent Nasrallah à quitter Najaf en 1978. Il retourne au Liban où il reprend ses études religieuses, cette fois dans la ville sainte de Baalbek, sous la direction de L’ayatollah Mohammad Hussein Fadlallah, considéré comme le guide spirituel de nombreux chiites libanais.

Monter dans les rangs du Hezbollah

Le retour de Nasrallah au Liban coïncide avec un bouleversement politique et militaire majeur : l’invasion israélienne du sud-Liban en 1982. Cette invasion pousse plusieurs groupes chiites à s’organiser et à résister. C’est dans ce contexte qu’est né le Hezbollah, fondé par des membres influencés par la Révolution islamique iranienne et soutenus par le Corps des Gardiens de la révolution islamique.

Nasrallah rejoint rapidement les rangs du Hezbollah, où il se distingue par ses compétences en stratégie militaire et ses talents de diplomate. Au départ, il a travaillé sous la direction de Subhi al-Tufayli, premier secrétaire général du Hezbollah, mais il a rapidement gravi les échelons. En 1992, après l’assassinat d’Abbas al-Moussaoui par Israël, Nasrallah est choisi pour lui succéder à la tête du mouvement.

Secrétaire général du Hezbollah

A tout juste 32 ans, Hassan Nasrallah devient secrétaire général du Hezbollah. Ce choix a surpris certains observateurs de l’époque en raison de son jeune âge, mais Nasrallah s’est rapidement imposé comme un leader charismatique et efficace. Sous sa direction, le Hezbollah est passé d’un groupe militant à une organisation politique puissante, tout en maintenant sa branche militaire active dans la résistance contre Israël.

L’une des premières grandes victoires du Hezbollah sous Nasrallah a été l’expulsion des forces israéliennes du sud du Liban en mai 2000, après près de deux décennies d’occupation. Cette victoire est vécue comme une humiliation pour Israël et renforce considérablement la popularité de Nasrallah au Liban, notamment auprès de la communauté chiite, mais aussi dans l’ensemble du monde arabe.

Nasrallah, en habile stratège, combine force militaire et diplomatie politique. Sous sa direction, le Hezbollah s’est intégré au système politique libanais, remportant des sièges au Parlement et s’alliant à d’autres factions, tout en continuant à se présenter comme la principale force de résistance contre Israël. Ce double rôle de force armée et de parti politique confère au Hezbollah une influence considérable au Liban.

Le conflit de 2006

L’un des moments les plus marquants de la carrière de Nasrallah a été la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël. Le 12 juillet 2006, le Hezbollah a capturé deux soldats israéliens lors d’un raid transfrontalier, provoquant une réponse militaire massive d’Israël. Ce conflit de 34 jours a causé d’importantes destructions au Liban, notamment à Beyrouth et dans le sud du pays, mais le Hezbollah a réussi à infliger des pertes importantes à l’armée israélienne, renforçant ainsi la réputation de Nasrallah comme un leader capable de résister à l’une des armées les plus puissantes. dans la région.

Durant ce conflit, Nasrallah est devenu un symbole de résistance non seulement pour les chiites libanais, mais aussi pour une grande partie du monde arabe. Son image est projetée sur les murs de nombreuses villes du Moyen-Orient et des foules scandent son nom lors de manifestations de soutien.

Un leader dans l’ombre

Depuis la guerre de 2006, Nasrallah vit caché, par peur d’une tentative d’assassinat de la part d’Israël. Il fait rarement des apparitions publiques, préférant s’adresser à ses partisans à travers des discours télévisés en direct. Cette stratégie renforce son aura et sa mystique de leader insaisissable et invincible, ce qui contribue à la loyauté inébranlable de ses partisans.

Nasrallah a su exploiter habilement la médiatisation de ses discours. Ses discours sont souvent longs et très bien préparés. Il mélange rhétorique religieuse, arguments politiques, critiques acerbes de ses adversaires (notamment Israël et les États-Unis) et analyses géopolitiques précises. Son style oratoire, bien que parfois considéré comme provocateur, est l’un des facteurs de son influence durable.

Le rôle de l’Iran et de la Syrie

Le Hezbollah, sous la direction de Nasrallah, entretient des relations étroites avec l’Iran, qui lui apporte un soutien financier et militaire considérable. Le mouvement a également été un fidèle allié du régime syrien de Bachar al-Assad, notamment pendant la guerre civile syrienne qui a éclaté en 2011.

Lorsque la guerre civile en Syrie a éclaté, Nasrallah a pris la décision stratégique d’engager les forces du Hezbollah aux côtés de l’armée syrienne, justifiant cette intervention comme un moyen de protéger le Liban des groupes djihadistes sunnites, comme l’État islamique et al-Nosra, qui s’étaient infiltrés. les régions frontalières. Cette intervention coûte au Hezbollah des milliers de combattants, mais maintient Bachar al-Assad au pouvoir. Ce rôle renforcé du Hezbollah en Syrie contribue à étendre son influence régionale, tout en faisant de Nasrallah un acteur clé de l’axe chiite dirigé par l’Iran.

Critiques et controverses

Hassan Nasrallah et le Hezbollah ont également été au centre de nombreuses controverses. Bien que considéré par certains comme un héros de la résistance, Nasrallah est accusé par ses opposants libanais d’agir davantage dans l’intérêt de l’Iran que dans celui du Liban. Certains estiment que le Hezbollah, en tant qu’entité armée indépendante au sein de l’État libanais, porte atteinte à la souveraineté du pays et contribue à la polarisation politique.

La participation du Hezbollah à la guerre civile syrienne a également été Source de division au Liban, de nombreux Libanais sunnites et chrétiens dénonçant l’implication du mouvement dans un conflit qui s’étend au-delà des frontières du pays.

Au niveau international, le Hezbollah est classé comme organisation terroriste par plusieurs pays, dont les États-Unis, Israël, le Canada et certains pays européens. Cependant, d’autres pays, notamment en Europe, font une distinction entre les ailes politique et militaire du Hezbollah, cherchant ainsi à maintenir un canal de dialogue ouvert avec Nasrallah.

Vie privée et personnalité

On sait très peu de choses sur la vie privée de Hassan Nasrallah, hormis le fait qu’il est marié et père de plusieurs enfants. Son fils aîné, Hadi Nasrallah, est mort au combat en 1997 lors d’une opération contre Israël. Cet événement a renforcé l’image de Nasrallah comme un leader prêt à sacrifier sa propre famille pour la cause qu’il défend.

Sur le plan personnel, Nasrallah est décrit comme un homme très réservé, mais extrêmement déterminé. Il vit selon des principes religieux stricts et est profondément influencé par les doctrines du chiisme. Ses partisans le considèrent comme un homme d’une grande sagesse et d’un dévouement sans faille à la cause de la résistance.

Héritage et influence

Hassan Nasrallah est sans aucun doute l’une des personnalités les plus influentes du Moyen-Orient contemporain. Sous sa direction, le Hezbollah est devenu une force essentielle au Liban et dans la région, capable de défier Israël et d’influencer les dynamiques politiques au-delà des frontières libanaises.

Toutefois, la longévité de sa direction dépendra de la capacité du Hezbollah à s’adapter à l’évolution du paysage géopolitique. Le Liban est actuellement plongé dans une crise économique sans précédent et des questions se posent désormais également sur sa survie après la frappe israélienne contre le siège du mouvement chiite le 27 septembre.

 
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