Commentaire : le Peloton doit continuer

IMAGO/Sirotti

Soyons clairs dès le début. Oui, c’est fou. Parce que les meilleurs cyclistes du monde ne se contentent pas de gravir des montées à des vitesses folles. Les descentes sont aussi des moments de très haut niveau sportif. Femmes et hommes s’attaquent aux pourcentages négatifs simplement armés de leur machine toujours plus performante, avec un casque profilé, des lunettes, un maillot et un short de quelques millimètres d’épaisseur. Et c’est tout. Le miracle, c’est qu’il n’y a plus de morts.

En Suisse, nous avons droit à une loi sur les séries absolument infâme. Après Gino Mäder, décédé suite à une chute à grande vitesse lors du Tour de Suisse 2023, c’est la jeune Muriel Furrer qui est décédée, à 18 ans, des suites de ses blessures lors du Championnat du monde junior à Zurich. L’expression « décédé suite à ses blessures au Championnat du monde junior » ne devrait exister dans aucune langue.

Tout ceci étant dit, que faisons-nous ? Depuis le début des Championnats du monde à Zurich, non épargnés par la pluie, les chutes sont rarissimes. Avant le drame, tout le monde appréciait l’organisation locale et l’environnement dans lequel les cyclistes et paracyclistes du monde entier pouvaient s’exprimer. Des hôtels aux différents parcours, tout se passait bien dans le meilleur des mondes possible. Certains ont trouvé la descente du contre-la-montre trop complexe, mais c’est le jeu.

Il n’y a eu aucun blessé hormis l’Australien Jay Vine – qui a reconnu que sa chute était de sa faute et que l’homme, recruté pour ses exploits virtuels (!), est connu pour ne tout simplement pas savoir faire du vélo… – et le parcours du la course en ligne posait encore moins de problèmes. Le réveil a été brutal, preuve que les accidents les plus horribles peuvent survenir même quand on a tout bien fait.

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Surtout, nous n’assumerons ici aucune éventuelle responsabilité et faute qui pourraient être identifiées par l’enquête menée par les autorités locales compétentes. Mais force est de constater que depuis le début des compétitions, il y a eu très peu de chutes. Aucun blessé. Malgré la complexité des conditions climatiques – surprise, le vélo est un sport de plein air ! – tout s’est bien passé. Vendredi, des ajustements mineurs ont été effectués dans la zone de l’accident, car finalement il n’y avait rien de mieux à faire et, malgré de nouvelles averses, tout s’est très bien passé.

Le cyclisme est un sport de plein air, donc il pleut. Jeudi, ce n’était pas plus violent que les autres jours. Les routes suisses sont sûres et à ce niveau. Le véritable danger pour les athlètes professionnels réside surtout à l’entraînement. Les blessures graves et les décès s’accumulent bien plus lorsque les cyclistes de haut niveau roulent sur des routes ouvertes à d’autres véhicules. Davide Rebellin, Michele Scarponi (mort après avoir été heurté par des automobilistes) et, dans une moindre mesure, Egan Bernal, grièvement blessé après avoir pris un bus sans regarder où il allait, en sont les exemples les plus récents et les plus significatifs.

Le vélo est en fait un miracle permanent, je le répète. Qu’il n’y ait pas plus de victimes lorsque de simples spectateurs se jettent sur un porte-clés gratuit au passage de la caravane du Tour de m’étonnera toujours. Le fait que les cyclistes ne se blessent pas davantage lorsqu’ils chutent lors d’un sprint sur plat à plus de 60 km/h m’étonne à chaque fois. Que les organisateurs prennent toujours la responsabilité financière (mais pas seulement) de monter des événements malgré tous les risques et la situation me fascine. Sans eux, cela ferait beaucoup plus d’enfants coincés devant des écrans toute la journée et je vous en remercie beaucoup.

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Je les vois donc déjà venir, ceux qui voudront commenter ce commentaire. Oui, les cyclistes ne roulent même pas tout droit, ils perdent 17 secondes de leur vie dans un virage, ils ne respectent rien et ils dépassent la piste cyclable lorsqu’ils sont en groupe, ils dribblent même au feu rouge et surtout ils vont plus vite. que toi en ville et ça chatouille ta virilité. Et puis les cyclistes sont tous dopés, et puis, et puis…

J’ai d’ailleurs lu le commentaire suivant sur un site ce vendredi, qui disait : « Triste pour elle, mais 1 vélo en moins sur nos routes. Plus de quelques centaines de milliers et on se sentira mieux sans avoir à doubler des vélos roulant côte à côte, 2 ou 3 côte à côte, bloquant les passages piétons, etc.. » Cela résume le manque de respect actuel. Je vais vous dire une chose : quand je suis à vélo, je déteste aussi les voitures. Quand je suis à pied, je n’aime pas les cyclistes. Quand je suis en voiture (dans le siège de l’homme mort, heureusement que je n’ai jamais pris mon permis pour ne pas devenir comme ça), je n’aime personne.

Nous sommes toujours les imbéciles de quelqu’un. Mais avec un peu de respect pour les autres, le monde deviendra un peu meilleur.

 
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