Tesla à la recherche d’un second souffle. Mardi, le célèbre constructeur automobile a annoncé une baisse de 55% de son bénéfice net au premier trimestre. La direction en a également profité pour révéler que le projet de véhicule électrique peu coûteux serait accéléré afin qu’il soit disponible « le plus rapidement possible ». Pour les analystes, ce véhicule surnommé Model 2 serait vendu autour de 25 000 dollars.
Selon Factset, le prix moyen de tous les modèles Tesla combinés était de 42 110 $ au premier trimestre, contre 46 000 $ un an plus tôt. Le prix « est l’un des plus grands obstacles. L’industrie a besoin de plus de produits de moins de 30 000 $ », a déclaré Stephanie Valdez Streaty, directrice de Industry Insight chez Cox Automotive.
Une capitalisation boursière en baisse de 40%
Les analystes attendaient des éclaircissements de la part du patron Elon Musk et de l’équipe dirigeante sur la stratégie du groupe après un mois d’avril assez mouvementé, ponctué d’annonces officielles sporadiques et de spéculations. Autant d’incertitudes qui ont fait plonger sa capitalisation boursière de près de 40% depuis le début de l’année. Tesla a levé un coin du voile mardi, affirmant avoir investi 2,8 milliards de dollars au premier trimestre dans son infrastructure d’intelligence artificielle, ses capacités de production, son réseau de Superchargers et sa nouvelle infrastructure de production.
“Nous avons mis à jour notre programmation de véhicules pour accélérer le lancement de nouveaux modèles dont nous avions prévu de démarrer la production au second semestre 2025”, a expliqué Elon Musk aux analystes. “Nous pensons désormais que ce sera au début de 2025, voire à la fin de cette année”, a-t-il ajouté, précisant que les lignes de production existantes seraient utilisées et que cela devrait permettre d’atteindre une capacité de production annuelle de trois millions de véhicules.
Un marché « sous pression »
Le groupe a également discuté des avancées futures en matière d’autonomie et de la sortie, parmi les nouveaux modèles, de la très attendue voiture low-cost et de Semi, son camion semi-remorque. Sans oublier son robotaxi, un véhicule 100 % autonome, qui doit être présenté le 8 août. Concernant ce dernier, l’objectif est de démarrer la production fin 2025 pour de premières livraisons l’année suivante.
En attendant l’achèvement de tous ces projets et développements, la croissance des volumes en 2024 devrait être “nettement inférieure” à celle de 2023, a prévenu Tesla, soulignant que le marché des véhicules électriques était toujours “sous pression”. Outre un marché des véhicules électriques moins dynamique que prévu aux Etats-Unis, Tesla fait également face à des difficultés en Chine avec une forte concurrence des constructeurs locaux, y compris à l’international. BYD a ainsi arraché le titre de premier vendeur mondial de véhicules électriques au quatrième trimestre.
« Une période de correction »
L’honneur est sauf : la Tesla Model Y a été la voiture la plus vendue au monde en 2023, une première pour un véhicule électrique. Mais, entre janvier et mars, elle a livré moins de véhicules qu’un an plus tôt et, surtout, beaucoup moins que prévu par les analystes. La production a également déçu, avec un repli de 8,5% sur un an. Sur les trois premiers mois de l’année, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 21,30 milliards de dollars (-9% sur un an) et un bénéfice net de 1,30 milliard de dollars (-55%). Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, le bénéfice net s’élève à 45 centimes.
Ces résultats sont inférieurs aux attentes du marché. “Tesla est dans une période de correction et devra procéder avec prudence si elle veut éviter une baisse plus importante de ses ventes”, a commenté Gadjo Sevilla, analyste technologique chez EMarketer. Par ailleurs, concernant les licenciements annoncés le 15 avril, qui devraient concerner au total environ 14 000 personnes sur les 140 000 salariés du groupe – ce qui n’a pas confirmé ces chiffres – Tesla a été légalement contraint de fournir des précisions. Elle a informé lundi les autorités texanes du licenciement, à partir du 14 juin, de 2.688 salariés de sa méga-usine d’Austin (Texas).
