« Une journée gâchée »Voilà comment Patrick Leroy décrit son dimanche. Avec son épouse, le natif de Toulon était de passage dans les Alpes-Maritimes ce week-end. Ils profitaient, entre autres, de la dernière semaine de l’été, qui correspondait aussi aux Journées européennes du patrimoine. A cette occasion, ils avaient coché la Villa Rothschild à Cannes, la médiathèque municipale, connue pour son élégance et son jardin. A leur désespoir, Patrick et Véronique, qui possèdent une carte PMR (Personne à Mobilité Réduite), s’en sont vu refuser l’accès.
Parking PMR inaccessible
« C’est n’importe quoi »déclare Patrick Leroy, agacé et déçu pour sa femme. « Il y avait des places disponibles dans les jardins, juste devant l’entrée de la Villa, réservées aux personnes à mobilité réduite, mais personne ne voulait qu’on se gare. On refusait d’ouvrir le portail. Au final, ces places ne servent à rien. » Avant d’arriver, ils avaient fait leurs recherches. Le site internet du lieu indiquait clairement l’accessibilité pour ce type de cas.
En France, depuis la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, les établissements recevant du public doivent être accessibles à tous les types de handicap.
La Ville de Cannes assure que « Les places pour handicapés situées à l’intérieur du parc ne sont en effet pas accessibles. » C’est en fait « le site, qui est ouvert aux personnes à mobilité réduite, comme tous les équipements culturels municipaux. »
Raisons de sécurité
Le conseil municipal invoque des raisons de sécurité pour justifier cette décision. « L’ensemble du parc est fermé aux véhicules. Cela est nécessaire et indispensable afin de permettre la visite du jardin et du bâtiment dans les meilleures conditions possibles. Aucun véhicule n’est alors présent sur le parking. »
Un parti pris pour plus de confort, mais qui n’est pas compatible avec la situation de Véronique. « La seule option était de se garer dans la rue. Mais ce n’était pas possible, et c’était trop loin pour ma femme », explique Patrick. « Elle ne peut pas beaucoup marcher, elle a subi plusieurs opérations à la jambe, elle a une carte PMR pour ces cas-là. »
Face à l’affluence, Patrick et son épouse, âgée de soixante-trois ans, ont décidé de faire demi-tour et de retourner vers d’autres sites culturels.
