L’homme de 36 ans risque une peine de 15 ans de prison, selon le parquet dirigé par Fabien Villemaire.
« À toutes les étapes, c’est la participation de Guénette qui a facilité et mené à bien la mise en œuvre du projet de tuer la victime », souligne le procureur.
Éric Guénette a été reconnu coupable d’homicide involontaire à l’issue d’un procès devant jury en juin. Il agissait comme chauffeur pour Keven Prévost-Bouchard en août 2022 à Stoneham. Le duo devait récupérer un kilo de cocaïne chez Achraf Thimouni.
Prévost-Bouchard a toutefois décidé de tuer le jeune livreur, tirant au moins six coups de feu. Il a été reconnu coupable de meurtre au deuxième degré et condamné à la prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle avant 17 ans.
Éric Guénette n’a pas tiré, mais il a pris la fuite avec son complice, en plus de garder le meurtre secret pendant plusieurs semaines.
Selon la poursuite, l’accusé se présente comme une victime dans cette affaire. Il ne croit toujours pas être responsable de la mort du jeune Achraf, ni directement ni indirectement. Guénette dit avoir été formé par Prévost-Bouchard, un criminel violent associé aux gangs de rue.
Après le meurtre, Guénette a poursuivi ses activités criminelles au nom de Prévost-Bouchard jusqu’à son arrestation.
Aux yeux de la poursuite, les circonstances atténuantes dans le cas de Guénette sont peu nombreuses. L’homme ne manifeste même aucun remords.
Cinq à huit ans, dit la défense
En défense, la lecture du dossier est tout autre. Me Louis Belliard estime que son client a été entraîné dans des activités illicites par l’appât du gain et des problèmes de consommation.
« Il ne s’attendait pas à ça. Pour lui, c’était un braquage, il n’a vu aucun mort », insiste l’avocat de la défense.
Par l’intermédiaire de son avocat, Guénette persiste et insiste : il n’avait aucune intention de tuer le livreur de cocaïne et ignorait que Prévost-Bouchard pouvait en être capable.
Aux yeux de la défense, son implication mérite cinq à huit ans de prison. Le tribunal devrait se concentrer sur la réhabilitation du délinquant, qui est toujours bien entouré de sa famille et de ses amis.
« Le tribunal ne peut ignorer que les crimes commis avec des armes à feu deviennent un fléau. Ça a commencé et ça continue, ça amène les forces policières à demander plus de ressources. On est à la veille d’une autre guerre comme on l’a vécu en 1990 avec les Hells Angels », a rappelé le juge Dionne lors de l’audience.
La poursuite soutient que Guénette savait que Prévost-Bouchard avait une arme chargée en sa possession et qu’il n’hésiterait pas à s’en servir.
Le magistrat devrait rendre sa décision en octobre.