que vaut ce thriller d’horreur français avec Virginie Ledoyen

que vaut ce thriller d’horreur français avec Virginie Ledoyen
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EEn , les bons thrillers sont rares. Par manque de moyens et de talent. Les succès au cinéma se comptent en effet sur les doigts d’une main (allez, deux, tout au plus). Et la plupart du temps, nos cinéastes sont incapables de rivaliser avec des films américains infiniment meilleurs (Le silence des agneaux, sept Ou Zodiaque restent inégalés).

Alors pourquoi refaire, avec trente ans de retard, ce qui a déjà été fait ailleurs et en mieux ? Pourtant, nos réalisateurs côtoient le genre. Et généralement, ils se cassent les dents. Les catastrophes se succèdent en France depuis des décennies. Mais on persiste à vouloir se mesurer aux thrillers américains (voire scandinaves) – souvenez-vous de la vague de thrillers nordiques lancée par les séries suédoises. Millénaire il y a quinze ans).

Heureusement, le thriller est aussi un genre littéraire qui connaît un grand succès dans notre pays. De brillants auteurs français comme Bernard Minier, Michel Bussi, Chattam, Jean-Christophe Grangé, Franck Thilliez et Olivier Norek ont ​​écrit des romans policiers qui ont conquis le public.

Derrière la caméra, l’expérimenté tandem Bustillo-Maury

Le mangeur d’âmes, qui sort ce mercredi en salles, est aussi l’adaptation d’un livre d’Alexis Laipsker, publié en 2021 chez Michel Lafon. Ancien journaliste à Indiquer, ce grand spécialiste du poker s’est imposé comme l’une des plumes les plus aiguisées du polar français. C’est pourquoi son travail suscite rapidement l’intérêt des producteurs français. Et notamment Fabrice Lambot, co-fondateur de la société indépendante Phase 4 Productions, qui a acquis les droits de ce best-seller. Et a proposé au tandem Alexandre Bustillo et Julien Maury d’en réaliser une adaptation cinématographique.

Depuis dix-sept ans, Bustillo et Maury travaillent dans le cinéma d’horreur. En 2007, leur premier long métrage, À l’intérieur, a fait l’effet d’une petite bombe. Sélectionné au Festival de Cannes à la Semaine de la Critique, ce film très gore raconte l’histoire d’un fou (Béatrice Dalle) qui a persécuté une jeune femme enceinte (Alysson Paradis, la sœur de Vanessa) afin de lui arracher son bébé !

Interdit aux moins de 16 ans, le film dérangeait par son extrême violence. Dix ans plus tard, le duo vit également sa première expérience américaine en tournant Visage en cuir (2017), une préquelle radicale et nihiliste de Massacre à la tronçonneuse (1974).

Tourné en Bulgarie, ce film avec Stephen Dorff et Lili Taylor retrace en 1965 au Texas les origines et l’adolescence du célèbre tueur imaginé par Tobe Hooper. D’une rare cruauté, ce huitième opus de la saga a été reçu comme un uppercut.

Plus récemment, Bustillo et Maury ont également co-réalisé le très claustro La maison profonde (2021). L’histoire d’un jeune couple américain qui a plongé au fond d’un lac et a découvert l’existence d’une maison hantée sous l’eau (« Respirez profondément », recommandait l’affiche). Véritable prouesse technique, ce film à la belle performance visuelle a connu un grand succès avec plus de 200 000 entrées dans les salles françaises.

Une intrigue ambiguë

Bref, le duo s’efforce visiblement depuis des années de faire circuler le cinéma de genre en France. Pleins de bonne volonté, les Bustillo-Maury travaillent dur pour défendre un cinéma qui reste encore minoritaire en France. Celle de la pure imagination. Avec leur septième long métrage, Le mangeur d’âmeces anciens journalistes du magazine Films fous aborde pour la première fois un sujet qui n’a rien de fantastique. Même s’ils jouent avec l’ambiguïté de l’intrigue – on se demande tout au long du film si des éléments surnaturels interviennent ou non dans l’histoire – il faudra attendre le rebondissement final pour le savoir.

Ce thriller vosgien s’articule autour de deux enquêtes policières qui vont bientôt se croiser. Celui du capitaine de gendarmerie Franck de Rolan (Paul Hamy) qui fait face à une série de disparitions d’enfants dans un petit village de montagne sans histoire. Et l’enquête d’une commandante de police, Élisabeth Guardiano (Virginie Ledoyen), qui a découvert dans la même commune vosgienne un couple qui s’est entretué dans un pavillon avec une brutalité incroyable. Frank se demande qui a kidnappé les enfants. Élisabeth, de son côté, cherche à comprendre le mobile du double homicide entre cette femme et son mari.

Depuis la construction d’une autoroute à proximité de cette commune isolée, Roquenoir est devenue une ville fantôme abandonnée par les touristes. Et ses habitants, plutôt sauvages, se montrent peu coopératifs avec la police. Voire carrément hostile dans certains cas.

Pour compliquer les choses, une vieille légende de la région prétend qu’un croque-mitaine, le « Mangeur d’âmes », s’emparerait des enfants la nuit tombée. Une croyance locale qui semble terrifier la population. Bientôt, nos deux policiers découvrent que leurs enquêtes sont liées. Et par la force des choses, Franck et Élisabeth sont obligés d’unir leurs forces et de faire équipe pour découvrir la vérité. D’autant que les meurtres se succèdent dans cette commune à flanc de montagne…

Cauchemar provincial

Financé en partie par la Région Grand Est, ce film au tout petit budget d’environ 3,5 millions d’euros a été tourné en CinémaScope dans de superbes décors naturels et de beaux extérieurs. On pense forcément à un autre thriller montagnard, Les rivières pourpres (2000) de Mathieu Kassovitz, d’après un roman de Jean-Christophe Grangé.

Mais l’obscurité de Mangeur d’âme dépasse celui du film « Kasso ». L’action se déroule dans des lieux particulièrement sinistres (chalet lugubre, immeuble abandonné, hôpital déserté, sanatorium désaffecté, etc.) qui confèrent au film une atmosphère inquiétante à la limite du fantastique. De plus, tous les personnages cachent un sombre secret. Paul Hamy, que nous avons découvert et beaucoup aimé Elle part (2013) d’Emmanuelle Bercot où il donne face à Catherine Deneuve, il incarne ici un flic au passé trouble.

Un homme hanté par un traumatisme. Avec sa voix grave, Virginie Ledoyen incarne, quant à elle, une policière peu agréable au premier abord. Un dur à cuire autoritaire qui dirige les hommes d’une main de fer. Plus tard, dans une séquence émouvante, on découvre que cette femme a vécu une tragédie personnelle avec la mort de sa fille. Une adolescente qu’elle n’a pas pu sauver du suicide. On comprend mieux donc son espoir de sauver les enfants disparus de cette ville maudite. Il y a aussi la médecin d’un hôpital, Carole Marbas (Sandrine Bonnaire), qui aide la police dans son enquête…

Visuellement soigné, ce thriller local propose également quelques scènes d’action, comme cette longue course-poursuite entre Franck et un mystérieux suspect, qui débute dans une scierie et se termine sur des rondins. Ou une altercation avec un motard énigmatique dont le visage est caché par un casque. Mais ce n’est pas là le plus intéressant.

Virginie Ledoyen très à l’aise dans les films de genre

Le tandem Bustillo-Maury semble plus inspiré pour filmer des ambiances sombres. Des flics armés de lampes de poche parcourent des couloirs sombres et ouvrent des portes, se demandant quel danger il y a au-delà. Quels secrets se cachent dans l’ombre. Ils aiment aussi tourner des scènes presque irréelles comme l’apparition nocturne d’une créature aux bois de cerf dans un hôpital. Aujourd’hui, le film ne tient pas vraiment ses promesses. Le dernier acte est trop long et grand-guignolesque.

On note également quelques invraisemblances et une forte impression de déjà vu qui peut gâcher notre plaisir. Mais nous saluons cet effort. Et on apprécie l’ambition des auteurs. Virginie Ledoyen est plus surprenante dans ce thriller régional. Elle avait déjà travaillé avec des films de genre comme Saint Ange (2004) de Pascal Laugier, l’excellent Les Backwoods (2006) avec Gary Oldman ou Furieux (2015), le remake de Chiens enragés par Mario Bava. Et elle semble très à l’aise dans cet univers.

Plus grand public que les précédents films de Bustillo-Maury – ce long métrage n’est interdit aux moins de 12 ans qu’avec un avertissement –, Le mangeur d’âme réserve néanmoins quelques scènes très collantes qui devraient émouvoir le spectateur. Fans de Tuché et de Cocoricopassez votre chemin !

The Soul Eater de Julien Maury et Alexandre Bustillo avec Virginie Ledoyen, Paul Hamy, Sandrine Bonnaire. 1h50 Sortie le 24 avril.

 
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