Interpellé avec 400 kg de cannabis au viaduc de Millau « Je me suis dit que ça passerait » avoue le chauffard

Interpellé avec 400 kg de cannabis au viaduc de Millau « Je me suis dit que ça passerait » avoue le chauffard
Interpellé avec 400 kg de cannabis au viaduc de Millau « Je me suis dit que ça passerait » avoue le chauffard

Récidiviste, ce Parisien de 36 ans a transporté près de 400 kg de cannabis depuis l’Espagne. Il a été condamné à 8 ans de prison.

Les affaires de trafic de drogue se succèdent et ne se ressemblent pas forcément. Le 23 juin 2024, la douane de Millau, au péage de Saint-Germain, a réalisé une prise qui ne ressemblait à aucune autre. Près de 400 kg de résine de cannabis se trouvaient à bord du véhicule que les agents ont intercepté ce soir-là, vers 23 heures. La valeur était estimée à 1 271 179 €. La marchandise se trouvait dans dix colis, recouverts d’un drap, à la place des sièges retirés.

Conscient de ce qu’il transporte depuis l’Espagne, le conducteur accélère et tente de se soustraire au contrôle. Les herses arrêtent le véhicule volé et permettent aux douaniers de retrouver le butin. « Ils étaient en civil, ils n’avaient pas de brassard. »L’accusé tente de se défendre. Calme, la barbe noire, il reste très factuel dans ses réponses. « J’ai peur des représailles » il martèle à répétition. « Ils étaient en civil, avec des gilets et des brassards. »corrige le représentant des douanes près le tribunal de Rodez, ce mercredi 25 septembre.

Déjà pris avec 2 tonnes de cannabis

Le prévenu, un Parisien de bientôt 36 ans, n’en est pas à son premier transport de stupéfiants. Quelques années plus tôt, il avait été interpellé avec près de 2 tonnes de résine de cannabis. Il avait été condamné pour ces faits à 7 ans de prison avec une peine réduite. Une affaire qui, selon lui, est revenue récemment sur le tapis. D’où ce trajet assuré entre la région parisienne et l’Espagne, accompagné de deux voitures de tête au retour. « J’assume la responsabilité de ce que j’ai fait, il l’admet devant le tribunal. « J’ai pris une mauvaise décision, j’ai reçu des menaces, j’ai perdu ma femme et mes enfants à cause de cela. » Il évoque notamment une dette envers les personnes pour lesquelles il travaillait lorsqu’il a été arrêté en 2018 et identifié comme “logisticien”d’un grand réseau. « J’ai fait un mauvais geste, je me suis dit que ça passerait »il avoue au procureur, Chérif Chabbi.

Le père a cependant tenté de sortir du trafic de drogue après sa sortie de prison. Il a travaillé jusqu’en 2022, dans le bâtiment, où il avait un CDI, puis comme chauffeur, également en CDI, avant de vouloir « se consacrer à ses enfants et à sa femme. » Il tente d’ouvrir sa propre entreprise de réparation automobile, échoue et replonge dans cet aller-retour entre l’Espagne et Paris.

« Il y avait une certaine anticipation »

A bord de sa voiture, les douaniers ont retrouvé une balise GPS et deux jeux de plaques d’immatriculation. « Il y avait une certaine anticipation, le voyage était bien préparé, dit Chérif Chabbi. Ce n’est pas une simple mule. Un proverbe wolof dit « la chèvre mange là où elle est attachée », elle n’est pas là par hasard. Vous savez la différence entre une simple mule et quelqu’un d’expérimenté. Ce n’est pas un procès comme les autres. Il s’agit de cas de conducteurs étrangers qui déclarent souvent ne pas savoir ce qu’ils transportent lorsqu’ils comparaissent devant le tribunal.

« C’est du crime organisé »soutient le procureur. Il a demandé une peine comprise entre 10 et 12 ans, compte tenu de la récidive du prévenu. « Il avait été condamné à sept ans de prison dans une affaire où il était logisticien et détenait des armes, rappelle Met Stanley Morris, pour le défendeur. Quelle est la valeur d’un lift de 400 kg par rapport à cela ? Si vous aviez des indices sérieux et concordants, pourquoi n’avez-vous pas cherché plus loin, notamment sur les voitures de tête ? Avez-vous souvent vu des chefs de réseau au volant de véhicules en apparition immédiate ?

Le tribunal, présidé aujourd’hui par Mélanie Cabal, a opté pour une peine de 8 ans de prison, avec maintien en détention et une amende douanière de 120 000 €.

 
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