la société en charge des tests reconnaît « aucune faute », la SNCF devrait passer à la barre jeudi

la société en charge des tests reconnaît « aucune faute », la SNCF devrait passer à la barre jeudi
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Pour la deuxième journée d’interrogatoire de la filiale SNCF chargée des tests, la question du manque de formation du personnel en charge des tests ou de celle des invités a été évoquée. L’entreprise décline toute responsabilité quant à l’accident.

Après six heures d’interrogatoire la veille, Nicolas Massart, directeur technique de Systra, est de nouveau venu à la barre ce mardi 23 avril. L’entreprise, filiale de la SNCF, était chargée de tester la nouvelle ligne à grande vitesse d’Europe de l’Est (LGVEE ), lorsque le train a déraillé le 14 novembre 2015, causant la mort de onze personnes.

Averti des faits de blessures et homicides par maladresse, imprudence, négligence ou manquement à une obligation de sécurité», Systra nie toute responsabilité, notamment en rappelant que l’exploitation du train était sous le contrôle de la SNCF. Alors, qui est à blâmer? L’une des questions centrales du jour repose notamment sur la formation suffisante du personnel en charge de ces tests embauché par Systra.

Un responsable de test incompétent ?

Comme la veille, le profil de Freddy Martial, responsable d’essais engagé par Systra et décédé dans l’accident, a été évoqué par la Cour. “On a vu que M. Martial n’avait aucune expérience en essais dynamiques, ni même en pilotage, n’est-ce pas un problème ?», demande le président, précisant qu’il était le deuxième choix retenu par la filiale.

M. Martial avait un profil tout à fait légitime, ayant une bonne connaissance de la piste et de la signalisationdit le directeur technique. Et concernant les interactions avec l’équipe de conduite, sa mission consistait essentiellement à transmettre une feuille de vitesse, qui ne nécessite aucune expérience particulière.»

Le juge rappelle cependant que le responsable des tests a commis plusieurs erreurs dans la définition des niveaux de vitesse lors des tests du 11 novembre : tests au cours desquels un incident s’est produit et qui n’a pas été signalé par Freddy Martial. “J.Je n’ai aucune explication rationnelle à l’absence de cette information», répond le directeur technique. Dans la salle, sourires et rires étouffés se font entendre face à cette absence de réponse très pratique.

Le responsable des tests a parfaitement rempli ses missions

Un autre point est avancé par le président : l’utilisation par le responsable des tests de l’interphone pour donner des instructions en cabine de conduite, alors même que l’équipe de conduite s’était plainte de la mauvaise qualité de l’appareil :

  • M. Martial a utilisé l’interphone à plusieurs reprises, peut-être à des moments inappropriés et surtout on voit qu’il s’agit à chaque fois d’augmenter les vitesses et de changer ce qui est écrit sur les feuilles de vitesse : n’est-ce pas un exemple flagrant de sa ignorer la contrainte de conduire ?», demande le président.
  • Aucune utilisation involontaire de l’interphone n’a été constatéerépond l’interrogé. Pour nous, LE éléments ont été adoptéss du biene manière, et M. Martial parfaitement rempli ses missions« . Sur le banc des parties civiles, l’agacement se fait entendre.

Le cas de la formation du conducteur de traction, Philippe Bayle, est également évoqué. Ce dernier, qui avait déjà témoigné à la barre début avril, s’est plaint de ne pas avoir reçu de documentation sur le plan de la piste, alors même que sa mission était d’informer le pilote sur les particularités de la piste. ce. “Ces documents existaient, ils étaient disponibles, nous n’avions pas raison de ne pas les partager documents“, il assure. Encore une fois, c’est parole contre parole.

Lors de la phase d’interrogatoire des avocats des parties civiles, la présence d’invités à bord du train a notamment été mise en cause : «La sécurité était-elle vraiment garantie ? Pourquoi ne portait-il pas de ceinture de sécurité ?« .

Sans pouvoir apporter de réponse sur la ceinture de sécurité, le directeur technique a rappelé qu’un capitaine était présent pour accueillir les invités. “Évidemment, lorsque ces tests ont été préparés, le éléments que nous avions ne nous a pas laissé penser à l’issue tragique de cette journée», se souvient-il.

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Sophie Sarre, avocate de plusieurs parties civiles.

© Elisabeth de Pourquery

On a le sentiment de n’être plus sur le chemin de fer mais dans le langage du bois», commente l’avocat des parties civiles Gérard Chemla : «Systra se retrouve avec un certain nombre de salariés décédés, des tests qui se sont mal terminés, et on donne le sentiment de s’en laver les mains.»

Le directeur technique marque une pause avant de répondre, ce qui est rare depuis le début de cet interrogatoire. “Je comprends que cela puisse être difficile à entendre pour les victimes, mais nous pensons que nous n’avons commis aucune faute.« . Une réponse qu’il avait déjà donnée, à deux reprises, au président et à un avocat des parties civiles. Et pourtant, cela surprend toujours.

Pour sa défense, l’entreprise nie tout soupçon car l’équipe de conduite dépendait de la SNCF. Un véritable ping-pong de responsabilités auquel le groupe ferroviaire répondra, jeudi et vendredi, lors de son interrogatoire.

 
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