Toulouse, ce plafond de verre que l’UBB doit briser

Ce n’est pas nouveau. Si la véritable rivalité entre le Stade Toulousain et l’UBB n’est vieille que de quelques années, Toulouse a toujours été un plafond de verre pour les Girondins. Comme une barrière qui empêche toujours les Bordelo-Béglais de rêver plus haut, de toucher du doigt le Graal. La finale du Top 14, vécue comme une humiliationCe match n’est que le dernier d’une série de matches traumatisants pour un club dont la progression ne fait pourtant aucun doute. Souvenez-vous du penalty manqué de Beauxis en 2015, sur la pelouse d’Ernest-Wallon, alors que l’ouvreur aurait pu envoyer son club en phase finale pour la première fois de son histoire. En 2017, Matthieu Jalibert avait connu un malheur similaire, au même endroit. Souvenez-vous aussi de cette folle remontée toulousaine à Chaban-Delmas en 2019, où un cuisant 36-0 avait été infligé par les Haut-Garonnais en seconde période. Souvenez-vous enfin de ces deux demi-finales (Coupe des Champions et Top 14) perdues par l’UBB contre Toulouse en 2021.

Autant de souvenirs douloureux qui remontent à la surface lorsqu’il est temps d’évoquer les grands affrontements entre les deux équipes. Dimanche soir, l’UBB aura donc pour mission de les faire oublier, en remportant le premier succès de son histoire sur les terres toulousaines. Car oui, après le succès fou de Mayol l’année dernièreErnest-Wallon est le seul stade de Top 14 où les Bordelais et les Blancs n’ont jamais gagné depuis leur montée en 2011 (aucun match n’a encore été joué à Vannes). Battre Toulouse sur sa pelouse permettrait également d’expier l’affront de cette dernière finale de championnat, remportée 59 à 3 par les Rouge et Noir. « C’est une cicatrice qui restera ouverte pendant un certain temps, Maxime Lamothe l’a admis fin août. Mais c’est une nouvelle saison, nous avons changé quelques choses.

Jalibert : « C’est un vrai test face à la meilleure équipe d’Europe »

Ces ajustements, ajoutés certainement à une volonté de se faire pardonner, ont permis au club de Laurent Marti de réaliser un début de saison convaincant. Notamment avec des succès probants face au Stade Français (malgré la perte du bonus) et le Racing 92, l’UBB a montré qu’elle avait les armes pour rivaliser avec les toutes meilleures équipes du championnat, voire peut-être Toulouse.

En bonne position au classement, les Bordelo-Béglais ne sont dépassés que par… les hommes d’Ugo MolaLe duel de dimanche ressemble donc à un sommet, où se mêlent envies de revanche et enjeux sportifs. « En tant que compétiteurs, nous voulons toujours affronter les meilleurs, a lancé Matthieu Jalibert. C’est une bonne occasion pour nous de voir où nous en sommes. C’est un vrai test contre la meilleure équipe d’Europe. Ils sont tellement forts que je ne pense pas qu’il y ait un bon moment pour y aller mais c’est bien de les affronter lors du quatrième match. En groupe et avec un peu d’égo, nous voulons juste montrer que cette finale n’était pas nous. Peu importe le résultat de dimanche prochain, nous voulons juste montrer une image positive et notre vraie valeur. Nous allons là-bas pour nous battre pendant 80 minutes.

Un choix s’offre alors à Yannick Bru, l’entraîneur bordelais-béglais. Doit-il aligner sa meilleure équipe ce dimanche ou bien laisser au repos ses joueurs clés, au risque d’être sévèrement punis par un Stade Toulousain en forme ? Tout en sachant que ce dernier scénario n’améliorerait pas la confiance du groupe lors des affrontements face au double champion de France en titre…« Quand tu perds le bras de fer contre Toulouse, ils te cassent le poignet sur la table » avait soufflé l’ancien talonneur après la dernière finale du Top 14, avant de promettre que l’équipe « Ce sera mieux l’année prochaine. » Alors faut-il envoyer l’artillerie lourde à Ernest-Wallon ? Réponse dans quelques jours.