A peine le scrutin du 22 septembre terminé, déjà les regards se tournent vers celui de novembre. Et la campagne pour la « phase de développement des routes nationales 2023 » va bon train. Mi-août, plusieurs organisations disaient tout le mal qu’elles pensaient des six projets d’extension d’autoroutes soumis au peuple. Ce mardi, une alliance de droite est montée au créneau pour les défendre.
De quoi parle-t-on ? Le Conseil fédéral a élaboré six projets pour éliminer les goulets d’étranglement et améliorer la fluidité du trafic sur le réseau autoroutier. Coût : 5,3 milliards de francs sur 4 ans. Cinq projets (dont trois tunnels) se situent en Suisse alémanique, mais le 6e se situe chez nous. Il s’agit d’élargir l’autoroute A1 à 6 voies entre l’échangeur de Vengeron et la jonction de Nyon sur 19 km.
Ces projets sont « d’une importance capitale pour la population, les riverains, le trafic de loisirs et le tourisme », a déclaré le conseiller d’Etat Fabio Regazzi (C/TI). Les autoroutes « sont le sang de la société et de l’économie », a ajouté le sénateur Pascal Broulis (PLR/VD). « Elles transportent 45 % des personnes alors qu’elles ne représentent que 2,7 % des routes ». Or, les embouteillages continuent d’augmenter, avec une hausse de 22,4 % en 2023, a-t-il rappelé. Et cela coûte cher : 1,2 milliard par an pour les seules routes nationales.
« La Suisse de 2024 n’a rien à voir avec la Suisse de 1960, lorsque le réseau routier national a été créé. Il y avait alors 5,3 millions d’habitants. Aujourd’hui, nous sommes 9 millions », a rappelé le sénateur Mauro Poggia (MCG/GE). « Ce projet représente donc une adaptation aux besoins de la société d’aujourd’hui », selon lui.
Pour les opposants, élargir une autoroute ne peut que nuire au trafic ferroviaire et au climat. « Or tous les modes de transport sont nécessaires », a rappelé Thierry Burkart (PLR/AG). « S’opposer à la route et au rail ne peut être que néfaste. »
De plus, l’élargissement d’une autoroute permet de désengorger le réseau secondaire à proximité des goulets d’étranglement, selon l’Alliance. « Nous le voyons à Vengeron, quand il y a un embouteillage, les automobilistes quittent l’autoroute, avec les nuisances et les risques de sécurité que cela entraîne pour les riverains », a déclaré Mauro Poggia.
