Une étude publiée par la Commission européenne examine les bénéfices de la concurrence dans le secteur ferroviaire pour les usagers. La ligne Barcelone-Madrid est un succès.
La fin du monopole des entreprises nationales, qui tarde à s’amorcer en France, est une réalité plus marquée dans certains pays. La Commission européenne cite en exemple l’Espagne et l’Italie dans un rapport publié lundi 23 septembre.
Des pays dans lesquels l’intensification de la concurrence a conduit à des « améliorations significatives » de la qualité du service. Une libéralisation du marché qui, selon la Commission, a entraîné une baisse des tarifs. Ainsi, l’entrée d’un nouveau concurrent sur le marché influence très vite la stratégie tarifaire des autres compagnies. Et le rapport cite l’Espagne où Renfe a adapté ses tarifs pour obtenir plus de fréquentation de ses trains.
C’est la ligne Barcelone-Madrid qui a le plus bénéficié de la baisse des tarifs, avec une réduction moyenne de 43% sur cet itinéraire depuis l’arrivée des opérateurs italiens (Iryo), français (OuiGo) et low-cost Renfe (Avlo).
Selon le document, le prix moyen d’un billet sur la ligne Barcelone-Madrid était de 81 euros en 2019, alors qu’en 2022 il a été réduit à 46 euros. Dans le cas de la ligne Madrid-Séville, la réduction a été de 33%, pour la ligne Madrid-Alicante, la réduction est de 24% et, pour la ligne Madrid-Málaga, de 16%.
Entrée difficile sur le marché libéré
Le rapport de la Commission évoque également les difficultés rencontrées par les entreprises tierces pour entrer et se maintenir sur un marché libéralisé. Un peu à l’image de la France, où la concurrence tarde très longtemps à s’installer.
« Une fois que les nouvelles entreprises commencent à opérer, elles sont confrontées à des obstacles pour rivaliser sur un pied d’égalité ; la domination des entreprises traditionnelles sur les plateformes de billetterie est perçue comme un obstacle, ce qui rend difficile pour les passagers de savoir qu’il existe un concurrent alternatif sur le marché », a ajouté la Commission.
Afin d’alléger ces contraintes, la Commission suggère de renforcer les plateformes de billetterie indépendantes et de créer une infrastructure ferroviaire qui « encourage suffisamment la concurrence ».
A noter que le prix des trains à grande vitesse entre Barcelone et Madrid avait fait l’objet de tensions en Espagne récemment, avec les critiques du gouvernement sur les prix pratiqués par la SNCF sur son territoire. L’Indépendant révélait que le trajet Madrid-Barcelone (2h30) coûte en moyenne 37 euros avec Ouigo, alors qu’il est affiché à 62 euros chez Renfe, qui a été contrainte de baisser ses prix. « C’est la première fois qu’on nous critique pour nos prix bas », avait alors ironisé Alain Krakovitch, président de Ouigo Espagne, dénonçant des pratiques déloyales et imputant ces prix aux trains à deux étages et aux économies d’échelle.
