Avec « Megalopolis », Francis Ford Coppola brise le 4e mur… mais pas en Suisse

Publié le 24 septembre 2024 à 18h01 / Modifié le 25 septembre 2024 à 8h16

« Briser le quatrième mur », au cinéma ou à la télévision, est un procédé narratif qui montre un acteur se tourner vers la caméra pour s’adresser directement aux spectateurs. Une manière d’abolir la limite qui sépare la fiction de la réalité, de créer une complicité entre les personnages et le public. Les célèbres apartés de Kevin Spacey dans Château de cartes a popularisé l’effet et le super-héros Deadpool s’en est depuis donné à cœur joie dans les films de la franchise. La liste des séries et longs métrages qui l’utilisent est si longue que l’exercice est devenu un sport à part entière : au réalisateur d’être le plus innovant dans l’utilisation de ce gimmick… A ce petit jeu, Francis Ford Coppola, 85 ans, donne une belle leçon de MégalopoleLe problème est que sa proposition est tellement hors du commun qu’on ne la verra pas en Suisse…

Lors de la présentation de son épopée futuriste au dernier Festival de Cannes, les festivaliers ont eu la surprise, au moment où Cesar Catalina, le personnage incarné par Adam Driver, donne une conférence de presse pour expliquer un ambitieux projet architectural, de voir un homme muni d’un micro sur pied monter sur scène pour se placer devant l’écran… Problème technique ? Intrusion d’un manifestant venant perturber la projection ? Pas du tout. Le film a simplement suivi son cours avec cet intrus qui a soudainement pris la parole pour poser une question à Catalina, qui lui a répondu en le regardant droit dans les yeux, comme si la toile n’existait plus.