La matière qui compose notre corps, notre environnement et nous-mêmes provient du cœur des étoiles, véritable usine à matière de l’Univers (fer, carbone, or, calcium, oxygène…). C’est pourquoi il est si poétique – et physiquement correct – de dire que nous sommes des poussières d’étoiles. Une étude a également montré qu’une supernova proche avait directement modifié notre code génétique.
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Certaines étoiles explosent en fin de vie : les plus massives dont le noyau s’effondre littéralement sur lui-même et celles qui forment un couple, lorsque la plus petite (une naine blanche) « vole » de la matière à sa compagne géante rouge. Rassurez-vous, le Soleil n’entre dans aucune de ces deux catégories ; il s’éteindra paisiblement dans 5 milliards d’années.
L’étape finale avant l’effondrement et l’explosion des étoiles massives est la synthèse du fer, en particulier du Fe60un isotope stable de cet élément. C’est précisément le fer projeté dans l’espace par les explosions et ce Fe60 déposés dans des sédiments terrestres dont les scientifiques mesurent l’âge et la vitesse pour déterminer leur origine. Il existe actuellement deux dépôts importants sur Terre : il y a 5 millions et environ 2,5 millions d’années.
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La Terre navigue dans un vide de 1000 années-lumière
Les supernovae ne sont pas seulement responsables de l’abondance et de la diversité des éléments de l’Univers. Leur explosion produit également le rayonnement le plus puissant qui existe, appelé rayonnement gamma. Les explosions d’étoiles gigantesques (de type O) sont si colossales qu’elles créent des cavités radiatives dans la Galaxie. Ces deux phénomènes combinés ont façonné la vie et l’environnement galactique dans lequel nous nous trouvons : la Terre et le Système solaire naviguent dans un vide galactique de 1000 années-lumière, appelé la bulle locale. Les auteurs de l’étude ont réussi à relier les dépôts terrestres d’isotopes de Fe60 aux bulles de vide et à leur origine probable. Ces bulles de radiation auraient participé à l’évolution de la vie sur Terre…
Venez muter dans ma bulle galactique !
Selon les auteurs, « Il est probable que le pic de Fe60 Il y a environ 2,5 millions d’années, elle provenait d’une supernova de l’association Upper Centaurus Lupus dans Scorpio Centaurus (450 années-lumière) ou de l’association Tucana Horologium (220 années-lumière). Alors que le pic de cinq à six ans est probablement attribué à l’entrée du système solaire dans la bulle”.
Mais cette bulle locale n’est pas un cocon, c’est en fait un lieu violent forgé par des supernovae successives, une quinzaine au cours des 15 derniers millions d’années et neuf au cours des six derniers millions d’années. C’est une dose de radiation assez conséquente que les chercheurs ont évaluée. Cette dose leur semble incapable de déclencher une extinction massive, mais suffisante pour provoquer des cassures double brin de l’ADN et des mutations génétiques.
Diversification et augmentation du nombre de virus en Afrique, il y a 2,5 millions d’années
Les auteurs concluent en expliquant que nous ne sommes malheureusement pas encore en mesure de savoir précisément quel impact ces doses de radiations ont eu sur les êtres vivants, mais que nous avons par exemple constaté une grande diversification des virus dans le lac africain du Tanganyika, il y a exactement 2,5 millions d’années…
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