Des chercheurs ont récemment dévoilé un « palette-drone « Conçu pour aider les humains à transporter des charges avec un minimum d’effort dans des environnements où il peut être difficile de manœuvrer.
Cet appareil est le fruit du travail d’une équipe du Mobile Robotics Lab de l’Université nationale des sciences et technologies de Séoul, en Corée. En pratique, il s’agit d’un drone recouvert d’un châssis en plastique perforé, afin que les propulseurs puissent brasser suffisamment d’air pour le maintenir en l’air. Ces derniers sont montés sur des bras articulés et soutenus par plusieurs capteurs qui leur permettent de s’adapter en temps réel aux variations d’orientation pour rester parfaitement horizontal, même si la charge est répartie de manière inégale.
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Le système de commande est très intuitif et élégant. Grâce à quelques capteurs supplémentaires, il peut percevoir une impulsion donnée par l’utilisateur pour se déplacer dans la direction souhaitée. Un peu comme un chariot de supermarché avec des roues exceptionnellement bien lubrifiées, mais en trois dimensions au lieu de deux. Il dispose également d’une large poignée horizontale qui rend cette comparaison encore plus évidente.
Un concept intéressant mais encore trop limité
Selon les auteurs de l’étude cités par IEEE Spectrum, il pourrait également accueillir un trépied pour stabiliser une caméra. Mais aujourd’hui, il existe de nombreux modèles de drones qui disposent de systèmes de stabilisation d’image très impressionnants. Et ces capacités ne se limitent plus aux drones de cinéma professionnels coûtant des dizaines voire des centaines de milliers d’euros ; même de nombreux appareils grand public de milieu de gamme en sont dotés. La pertinence de cet usage est donc discutable.
Mais ce n’est pas le véritable but de ce drone à palettes, qui est principalement destiné au transport d’objets. Il faut admettre qu’à première vue, un tel appareil pourrait s’avérer utile dans ces scénarios. Il pourrait par exemple rendre de grands services au personnel d’une plateforme logistique, ou à tous les employés qui ont régulièrement besoin de déplacer des objets lourds ou encombrants. Mais pour l’instant, cet appareil semble encore loin de pouvoir les remplacer entièrement.
La première contrainte est évidemment celle de la poids. Il va sans dire qu’un drone, aussi puissant soit-il, aura du mal à supporter une charge comparable à celle d’un bon vieux transpalette — sans parler des transpalettes motorisés qui peuvent transporter plusieurs tonnes de matériel. Et ce défaut est particulièrement criant sur ce prototype, qui peut supporter une charge d’à peine 3 kg. C’est très largement supportable pour un adulte sans troubles moteurs ; pour référence, la limite légale pour la manutention manuelle en France est de 25 kg pour les hommes et de 15 kg pour les femmes. En l’état, cela ne serait donc pas particulièrement utile en pratique, à moins de chercher à transporter des objets très délicats dans un environnement problématique (escaliers, chantier jonché d’ornières, zone humide, etc.).
L’autre préoccupation est laautonomieMême les drones très légers, conçus pour embarquer une petite caméra, ont déjà une autonomie très limitée. Mais transporter plusieurs kilos de matériel nécessiterait des hélices bien plus performantes, et donc plus gourmandes en énergie. Or, un engin qui doit retourner très régulièrement à sa station de charge risque d’être quasiment inutile dans un environnement professionnel.
Les chercheurs pensent toutefois avoir trouvé une solution à ce problème majeur. Dans l’article d’IEEE Spectrum, ils expliquent avoir développé un système qui permet à un deuxième drone de distribution de remplacer la batterie du premier en temps réel, sans que celui-ci ait à atterrir. Reste à savoir si cela suffirait à convaincre une entreprise de l’adopter.
Dans l’ensemble, c’est un concept très intéressant. Mais il faudra probablement attendre des avancées substantielles dans les technologies de propulsion et/ou de stockage d’énergie avant qu’un véritable drone à palettes puisse devenir grand public.
Le texte de l’étude est disponible ici.
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