Quito, enveloppée mardi soir par des nuages de cendres et de fumée provenant de cinq incendies simultanés, fait face à une situation « critique », selon le maire de la capitale équatorienne.
« Nous avons au moins cinq incendies », a déclaré Pabel Muñoz sur X, qualifiant la situation actuelle de « critique ». L’élu a estimé que la lutte contre les flammes « ne s’arrêtera pas dans les prochaines heures, elle se poursuivra certainement toute la nuit ».
Quatorze maisons ont été évacuées par mesure de précaution, a indiqué la municipalité dans un communiqué. Le ministère de l’Éducation a ordonné mercredi la suspension des cours en présentiel dans toute la zone métropolitaine de Quito en raison de la « mauvaise qualité de l’air ».
D’importants nuages de fumée s’élevaient de la périphérie est de la capitale, où étaient concentrés deux des incendies, et de nombreuses routes étaient coupées, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Dans le quartier résidentiel de Bellavista, au nord-est de Quito, des habitants ont formé des chaînes humaines pour, disent-ils, “arroser la route pour que le feu ne se déclare pas”. Des personnes âgées ont quitté leur domicile avec l’aide de policiers et de militaires, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Le président Daniel Noboa a mobilisé les forces armées. « Les hélicoptères (de lutte contre les incendies) viendront en renfort dès que les pilotes pourront accomplir leur mission en toute sécurité », a-t-il écrit sur X.
« Actuellement, toutes nos équipes sont déployées sur trois incendies : Guapulo, Itchimbia (deux quartiers du centre-est) et La Forestal (sud) », avaient indiqué plus tôt les pompiers sur X. « En raison de l’incendie de forêt dans le secteur de Guapulo, il y a de la fumée et des résidus de combustion (cendres) dans certains secteurs du district métropolitain de Quito », ont-ils ajouté. Des chutes de cendres ont été signalées dans le nord de la ville et dans le centre historique, site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Il y a trois semaines, quatre incendies de forêt avaient déjà recouvert de fumée et de cendres plusieurs zones de la capitale et de ses environs, sans affecter les opérations aéroportuaires.
L’Equateur est confronté à sa pire sécheresse depuis six décennies, qui alimente les incendies et entraîne un rationnement de l’eau et de l’électricité, principalement hydroélectrique. Le rationnement rotatif de l’électricité, prévu mardi, a été suspendu. « Sauf changement (…) Quito devrait avoir de l’électricité toute la nuit ce soir », a déclaré le maire.
Au cours de l’année écoulée, 3 302 incendies de forêt ont été enregistrés, brûlant 37 808 hectares de végétation. Quatorze personnes ont été blessées, 797 ont été affectées et 44 742 têtes de bétail sont mortes, selon le rapport publié mardi par le Secrétariat aux risques. Sur les 24 provinces du pays, 20 sont en alerte rouge en raison d’une crise de l’eau qui met en péril 40 000 hectares de cultures.
