L’économie russe résiste malgré l’inflation et la pénurie de main d’oeuvre

L’économie russe résiste malgré l’inflation et la pénurie de main d’oeuvre
L’économie russe résiste malgré l’inflation et la pénurie de main d’oeuvre
>>
Un café près de la Place Rouge à Moscou le 22 septembre 2024. ALYONA MALKOWSKAYA POUR « LE MONDE »

« Regardez Moscou et son métro en pleine expansion : sommes-nous en crise économique, frappés par des sanctions ? Non ! » Plus de deux ans et demi après le lancement de « l’opération spéciale » russe en Ukraine, ce Moscovite anonyme, portrait typique de la classe moyenne aisée, se dit tiraillé entre, d’un côté, son opposition au régime du Kremlin et à l’offensive militaire et, de l’autre, son quotidien quasiment inchangé dans une économie apparemment florissante.

Le développement rapide du réseau de transports publics à Moscou est un exemple de ce paradoxe. Depuis février 2022, les sanctions économiques imposées par l’Union européenne et les États-Unis ont limité les capacités financières de la Russie et réduit les importations de technologies occidentales, y compris dans les transports. Pourtant, samedi 7 septembre, la capitale s’est offert le luxe d’ouvrir sa seizième ligne de métro, toute neuve et très moderne, inaugurée par Vladimir Poutine lui-même. Avec un double message, réitéré chaque semaine par le président : la Russie poursuit son développement ; les sanctions occidentales sont un échec.

« Le budget de la mairie n’est pas affecté par les sanctions. Il y a certes parfois des problèmes logistiques, des retards plus longs et des coûts plus élevés. Mais des équipements importés arrivent toujours ici, occidentaux et maintenant en partie chinois. »explique, dans les coulisses, l’un des acteurs européens de la modernisation des infrastructures de Moscou.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Après deux ans de sanctions contre Moscou, l’UE tente de limiter leur contournement

Ajoutez à vos sélections

Comme l’ensemble de l’économie russe, les secteurs de la construction et des transports n’échappent pas aux incertitudes liées aux sanctions occidentales. Ainsi, les serveurs informatiques regorgent d’ordinateurs venus de l’Ouest. La garantie américaine ne couvrant plus le remplacement des pièces, il faut recourir à de nouvelles importations en provenance de « pays amis » – ex-républiques soviétiques, Chine, Turquie ou Inde. Autre exemple : pour contourner l’embargo occidental sur le diesel russe, Moscou s’est tourné vers l’un de ses principaux alliés en Méditerranée, le Maroc, où ses cargaisons sont transbordées, avant d’être réexportées vers… l’Europe.

Réforme fiscale

Aucun secteur n’a été épargné par les effets des sanctions, qui ont rapidement été touchés en 2022 dans leurs transactions logistiques et bancaires. Mais de nombreux matériaux importés d’Europe par les usines depuis plus de dix ans ont été remplacés par de nouveaux équipements, notamment en provenance de Biélorussie. Les approvisionnements ont été maintenus grâce à la production locale – une substitution aux importations qui a dopé la croissance – mais aussi à des importations… parallèles.

Il vous reste 60.51% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT Lézat-sur-Lèze. Great success for Heritage Day