« Si cela continue, nous fermerons nos portes dans trois ans ! »

« Si cela continue, nous fermerons nos portes dans trois ans ! »
« Si cela continue, nous fermerons nos portes dans trois ans ! »

l’essentiel
Première manifestation hier dans la plus ancienne maison de retraite du département.

A la mémoire des anciens, la mobilisation qui a eu lieu hier au cœur du village de Saint-Chély-d’Aubrac était une première. Une première à l’appel de la mobilisation nationale pour la plus ancienne maison de retraite du département comme en témoigne la banderole accrochée sur l’une des façades, rappelant la fondation de l’hospice en 1873. Mais l’avenir est en pointillés : « Nos charges d’exploitation ont explosé, créant un déficit record l’an dernier de plus de 317 000 € ! Il faut revoir le mode de financement, si cela continue, nous serons en faillite d’ici trois ans. »explique David Morin, directeur de la maison de retraite qui héberge 65 résidents.

Face à ce contexte devenu une épée de Damoclès, membres du personnel, personnes âgées et résidents ont répondu à la mobilisation, brandissant des pancartes avec le slogan « les personnes âgées méritent mieux ». « L’Ehpad bénéficie d’une excellente gestion mais comme partout, le déficit se creuse. Nous manquons de financements pour embaucher. Sachant que la population vieillit en France avec 49% de Français de plus âgés de 75 à 84 ans d’ici 2030, il faut une politique nationale. Nous voulons accompagner les personnes dignement et correctement »“C’est un défi de taille, explique Patrick Gomez, président de la fondation. D’autant que dans les zones rurales, sur l’Aubrac, se pose en plus le problème de l’emploi.”

« Il y a eu la crise du Covid, l’inflation, on a rendu le personnel malade »poursuit David Morin, qui a déboursé 517 000 euros l’an dernier pour recourir à du personnel intérimaire.Nous sommes sous-payés, sous pression, nous continuons à promettre des choses qui n’arrivent jamais », confie l’un des quelque 40 salariés, dont une dizaine d’étrangers, de la maison de retraite.

Alors, symboliquement hier, le directeur de la maison de retraite, David Morin, a remis les clés de l’établissement au chef de la mairie (en l’absence de Christiane Marfin, maire, retenue en conseil communautaire à Brommat, NDLR) afin qu’elle puisse « envoyer au préfet une lettre pour alerter sur la situation »Egalement membre du collectif des professionnels au service des personnes âgées en Aveyron, la maison de retraite de Saint-Chély-d’Aubrac avait déjà pris part au livre blanc remis au Département en décembre dernier. « Augmenter le prix n’est pas la solution puisque le coût d’un résident est de 2 100 € par mois alors que le coût de la retraite est de 1 200 € en moyenne, et nous ne sommes pas dans le privé pour réduire le nombre de biscuits »conclut David Morin, inquiet comme les villageois présents hier, pointant du doigt « la déconnexion des dirigeants… »

 
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