Israël frappe à nouveau le Liban après une journée meurtrière

Israël frappe à nouveau le Liban après une journée meurtrière
Israël frappe à nouveau le Liban après une journée meurtrière

Israël a mené mardi de nouvelles frappes meurtrières au Liban contre le Hezbollah, qui a riposté par des salves de tirs, au lendemain de bombardements ayant fait plus de 550 morts, attisant les craintes d’un embrasement régional, près d’un an après le début de la guerre à Gaza.

L’inquiétude face à cette escalade entre l’armée israélienne et le Hezbollah, allié du Hamas palestinien, a dominé l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations unies à New York.

« Le Liban est au bord du gouffre », a averti le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à la tribune.

Dans l’après-midi, l’armée israélienne a indiqué mener de nouvelles « frappes massives » contre le Hezbollah, après des premiers raids sur « des dizaines de cibles » du mouvement dans le sud du Liban.

Elle a annoncé avoir tué dans une frappe aérienne à Beyrouth, «Ibrahim Mohammed Kobeissi, le commandant du système de missiles et de roquettes» du mouvement islamiste, dont la mort a été confirmée par une Source proche du Hezbollah. «Au moins deux autres commandants» ont succombé, selon l’armée.

Le raid contre un immeuble de la banlieue sud de la capitale, bastion du Hezbollah, a fait six morts, selon le ministère de la Santé.

En réponse, le Hezbollah a tiré « environ 300 roquettes » vers le territoire israélien, « blessant six civils et soldats, la plupart légèrement », selon l’armée.

Le mouvement libanais a revendiqué la responsabilité de 18 attaques visant le territoire israélien, dont le tir de 90 roquettes contre le siège du commandement nord de l’armée israélienne près de Safed et des drones explosifs contre une base navale au sud de Haïfa, le principal port du nord.

Il a également déclaré avoir tiré, pour la première fois depuis qu’il a ouvert un front à la frontière avec Israël au lendemain du début de la guerre à Gaza, des roquettes Fadi 2 pour cibler des sites militaires près de Haïfa et de la ville de Kiryat Shmona.

« Aucune envie » d’invasion

« Nous allons continuer à frapper le Hezbollah. Et je dis au peuple libanais : notre guerre n’est pas contre vous », mais « contre le Hezbollah », a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans une vidéo diffusée par son bureau.

Israël n’a “aucune envie” d’envahir le Liban sur le terrain et préférerait une solution diplomatique pour mettre fin à son conflit avec le Hezbollah, a déclaré l’ambassadeur israélien à l’ONU Danny Danon, rappelant que le but de l’opération au Liban était de rapatrier des dizaines de milliers d’habitants du nord d’Israël déplacés par les violences transfrontalières.

Israël a en outre accusé l’ONU de ne rien faire pour « empêcher les attaques du Hezbollah » sur son territoire après que M. Guterres a comparé la guerre à Gaza à un « cauchemar permanent » menaçant d’entraîner le Liban dans le « chaos ».

A Haïfa, où des avions de chasse ont survolé, écoles, universités et commerces sont restés fermés, selon un journaliste de l’AFP.

Les frappes aériennes israéliennes de lundi, d’une intensité inédite depuis le début des échanges de tirs à la frontière israélo-libanaise en octobre 2023, ont fait 558 morts, dont 50 enfants et 94 femmes, et 1.835 blessés, selon les autorités libanaises, le bilan humain le plus lourd en une journée depuis la fin de la guerre civile (1975-1990).

Selon l’armée, ils ont ciblé environ 1.600 cibles du Hezbollah dans le sud du Liban et la vallée de la Bekaa à l’est, tuant « un grand nombre » de ses membres.

« Encore plus de barbarie »

Des dizaines de milliers de personnes, selon l’ONU, ont fui les zones bombardées vers Saïda, la plus grande ville du sud, Beyrouth ou la Syrie.

Zeinab Diab, 32 ans, qui a trouvé refuge avec des centaines de familles dans une école transformée en centre d’accueil près de Beyrouth, raconte que son village près de la frontière, qu’elle a fui avec son mari et leurs quatre enfants, a été « pratiquement détruit ».

« Nous ne savions même pas d’où venaient les bombardements. C’est comme si cette fois-ci, la barbarie était encore plus grande. »

Les écoles et universités resteront fermées jusqu’à la fin de la semaine au Liban. De nombreuses compagnies aériennes ont annoncé mardi qu’elles suspendaient leurs vols vers Beyrouth.

« Je ne voulais pas partir, mais les enfants avaient peur », a ajouté la femme.

« Au bord du gouffre »

Israël a annoncé mi-septembre qu’il déplaçait le « centre de gravité » de ses opérations militaires de Gaza vers le nord du pays, pour permettre le retour des habitants déplacés.

Le Hezbollah a juré de continuer à attaquer Israël « jusqu’à la fin de l’agression à Gaza », où la guerre a été déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien.

Les échanges de tirs entre les deux camps se sont intensifiés depuis la vague d’explosions meurtrières d’appareils de transmission du Hezbollah, attribuées à Israël, les 17 et 18 septembre au Liban, puis une frappe israélienne le 20 septembre sur la banlieue sud de Beyrouth, qui a décapité l’unité d’élite du mouvement.

À la tribune de l’ONU, le président américain Joe Biden a fait écho aux propos de M. Guterres, mettant en garde contre une « guerre à grande échelle » au Liban et affirmant qu’il était « temps de finaliser maintenant » un accord de cessez-le-feu à Gaza.

D’autres dirigeants ont fustigé les actions d’Israël à Gaza et au Liban. L’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a qualifié la guerre à Gaza de « crime de génocide ».

Le président iranien Massoud Pezeshkian a qualifié d’« incompréhensible » « l’inaction » des Nations Unies envers Israël, sur X. Il a déclaré à CNN que le Hezbollah ne pouvait « pas se défendre seul » contre Israël.

Pour l’analyste politique israélien Michael Horowitz, les deux camps sont conscients des risques d’une guerre à grande échelle. La situation est “extrêmement dangereuse” mais “il y a encore de la place pour la diplomatie”, a-t-il déclaré à l’AFP.

L’attaque du Hamas qui a déclenché la guerre à Gaza a tué 1.205 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels israéliens qui incluent les otages morts ou tués en captivité à Gaza.

Sur les 251 personnes enlevées, 97 sont toujours détenues à Gaza, dont 33 déclarées mortes par l’armée.

En représailles, Israël s’est engagé à détruire le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu’il considère comme une organisation terroriste, tout comme les États-Unis et l’Union européenne.

L’offensive militaire du Hamas à Gaza a fait jusqu’à présent 41.467 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, considérées comme fiables par l’ONU. Elle a également provoqué une catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza.

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