« Les prix des produits laitiers ne baisseront pas » pour la FNIL

« Les prix des produits laitiers ne baisseront pas » pour la FNIL
« Les prix des produits laitiers ne baisseront pas » pour la FNIL

« Face à une demande de réduction de 5% des tarifs douaniers, que l’on entend parfois, de la part des GMS », François-Xavier Huard, PDG de la Fédération nationale de l’industrie laitière, espère au moins « une stabilisation » des prix dans les futures négociations commerciales avec la distribution. Le 24 septembre, lors d’une conférence de presse, il a fait le point sur les enjeux actuels auxquels sont confrontés les industriels à un moment « où la filière est à la croisée des chemins ». Cette stabilisation « devrait être suffisante pour maintenir nos marges » et pour « stabiliser le prix producteur », poursuit-il dans un contexte de « non-déconsommation de produits laitiers ». Il évoque directement « une marge pour les agriculteurs actuellement très élevée » et cite, en exemple, « un bénéfice net moyen avant impôt des éleveurs laitiers en 2022 de 54 000 € (Source : Réseau d’information comptable agricole RICA). Je ne pense pas que la marge pour les agriculteurs va baisser. La Milc n’a jamais été aussi élevée depuis 2012. La situation de l’élevage est unanimement reconnue comme satisfaisante. » Et de poursuivre : « Les prix des produits laitiers ne reviendront pas aux prix d’avant Covid. La demande est là.

La décarbonisation, un « levier de compétitivité »

Face aux échos d’un recul des distributeurs pour préserver le pouvoir d’achat du consommateur, il estime « que certains veulent revenir à une destruction de valeurs dans les filières alimentaires » alors que « nous co-construisons depuis 3-4 ans ». Et surtout, il met en avant les investissements réalisés dans le cadre de la décarburation pour un montant estimé à près d’un milliard d’euros. « La décarbonation est de plus en plus un sujet dans les cases de négociation », affirme-t-il, avant de préciser que « les matières premières industrielles (MPI) sont les grandes absentes depuis deux ans », au profit in fine des matières premières agricoles (MPA). Sur le fond, « il n’y a pas d’obligation légale » d’atteindre les objectifs de décarbonation, mais « l’idée est d’en faire un levier de compétitivité ». Et la compétitivité des industriels est régulièrement revenue sur le tapis, la perdant sa capacité d’exportation. « Si les laiteries et les éleveurs jouent leur rôle dans la décarbonation, les consommateurs doivent aussi jouer leur rôle, y compris les pouvoirs publics », souligne-t-il. Interrogé sur le pouvoir d’achat du consommateur, plutôt en baisse aujourd’hui, pour un produit laitier décarboné, il répond : « Le citoyen est très exigeant vis-à-vis de ce produit. [la décarbonation, N.D.L.R.]Le consommateur peut avoir des attentes différentes.

La CRDCA « menace le droit des affaires »

« L’industrie laitière a besoin de stabilité. Elle n’a pas besoin d’une énième loi. Égal. Il s’agit déjà de renforcer ce qui existe déjà, comme pour la question des centrales d’achat européennes », s’insurge-t-il, avant de citer l’annonce toute récente de l’arrivée deIntermarché, Casino Et Auchan au sein de la centrale d’achat européenne Everest (retrait de la Coopérative U). Il s’attaque directement à « une dérive » du Comité de règlement des différends commerciaux agricoles (CRDCA) « d’énoncer le droit sans contrôle », en allant « au-delà de son seul champ d’application », et ainsi « menacer le droit des affaires. Cela l’amène à prendre des orientations qui vont au-delà des lois Egalim ». De plus, « la CRDCA est une commission qui n’a de comptes à rendre à personne » alors que « ses décisions sont exécutoires ». Il dénonce un retard important dans un éventuel recours suite à la décision de la CRDCA. Le nœud du problème réside dans les formules de prix avec les producteurs et notamment certains indicateurs. À ce sujet, il s’exclame : « Je ne crois pas à un prix du lait avec une formule purement administrative » et « s’entendre sur des indicateurs, c’est s’entendre sur un prix », ce qui va à l’encontre de l’Autorité de la concurrence. Il cite en exemple l’indicateur de prix de revient, publié par le Cniel et construit par l’Idele. « Nous nous sommes mis d’accord sur une méthode globale en 2019. Mais la pratique de cet indicateur diverge et soulève plusieurs questions », selon lui. Il évoque la représentativité de l’échantillon (environ 14% des éleveurs), la prise en compte des coûts de production trop tardive avec un décalage de deux ans, un échantillon instable avec des exploitations en rotation et des comptes clos trop tôt dans l’année pour 2023.

 
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