Depuis les explosions de bips du Hezbollah, qui n’ont pas été officiellement revendiquées par Israël, les tensions sont montées avec Beyrouth alors que les dirigeants de l’ONU se réunissent à New York jusqu’au 27 septembre.
Et si le Liban n’a pas les moyens (financiers et logistiques) d’entrer en guerre contre Israël, la politique de Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, laisse peu de place au doute selon Mariam Pirzadeh, journaliste à France 24, ancienne correspondante en Iran et spécialiste de la géopolitique locale : « La guerre a éclaté entre le Liban et Israël. On le voit depuis l’opération spectaculaire menée, vraisemblablement par Israël, qui n’a pas revendiqué sa responsabilité », […] « Des attentats qui ont fait plus de 3 000 blessés, dont l’ambassadeur iranien à Beyrouth, qui a perdu la vue. Alors bien sûr, la guerre est déclarée. »
Les dernières offensives israéliennes de lundi et mardi peuvent aussi être considérées comme un tournant selon Le Monde dans le conflit qui dure depuis près d’un an (7 octobre 2023, date de l’attaque du Hamas en Israël). Selon nos confrères, le conflit est passé d’une « guerre de basse intensité » à une « confrontation de haute intensité ». Plus de 550 personnes ont été tuées dans la nuit de lundi à mardi dans tout le Liban. Ibrahim Qubaisi, responsable du développement et de la gestion de l’arsenal de missiles et de roquettes du Hezbollah, a été tué mardi lors d’une frappe aérienne israélienne dans le sud de Beyrouth.
Les propos tenus par Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations Unies sur CNN dimanche, vont dans ce sens : « Ce qui m’inquiète le plus, c’est la possibilité d’une escalade encore plus dramatique. Une conflagration totale. (,,,) La logique derrière cette opération (l’explosion des bipeurs et des talkies-walkies du Hezbollah, ndlr)« Il s’agissait d’une frappe préventive visant à détruire les capacités de communication de votre adversaire. Cela indique qu’il existe un risque d’escalade encore plus grande. Que le Liban devienne un autre Gaza. »
Herzi Haleyi, le chef d’état-major de Tsahal, l’armée israélienne, a prévenu qu’il n’était pas question d’accorder un quelconque répit au Hezbollah : « La situation exige une action continue et intense sur tous les fronts »rapporte Reuters, tandis que le Hezbollah affirme soutenir le Hamas depuis le 7 octobre 2023.
Mariam Pirzadeh poursuit : « L’objectif (d’Israël) est de saper l’axe de la résistance islamique (Iran), de saper le Hezbollah, de les forcer à appliquer la résolution 1701 de l’ONU (lire ailleurs, NDLR)“C’est-à-dire créer une zone tampon au sud du Liban. Et Benjamin Netanyahu l’a dit : le but de cette guerre, c’est le nord d’Israël.” Et pour conclure : « La guerre va plus vite que la diplomatie, il n’y a plus de place pour la diplomatie. Benjamin Netanyahu n’écoute personne […]Il y va à fond. Le 7 octobre, les services de renseignements israéliens ont été humiliés. Les opérations menées par le Mossad (Services de renseignement israéliens) et le Shin Beth (Service de sécurité intérieure israélien) montrent leur connaissance détaillée du fonctionnement du Hezbollah et des mandataires iraniens (groupes armés proches de Téhéran) et les gardiens de la révolution (Organisation militaire iranienne). Il met Hassan Nasrallah au pied du mur (Secrétaire général du Hezbollah) qui ne veut pas d’une guerre totale, normalement.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a annoncé lundi avoir demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations unies. Ses dirigeants, réunis à New York pour la 79e session de l’Assemblée générale, ont été convoqués en urgence.et L’Assemblée générale de l’ONU parviendra-t-elle à ralentir l’escalade ? Pas sûr.
Que dit la résolution 1701 de l’ONU ?
Adoptée le 11 août 2006, la résolution 1701 des Nations Unies, rédigée sur cinq pages, exige la cessation complète des hostilités entre le Liban et Israël. Elle exige également le retrait des combattants du Hezbollah au nord du fleuve Litani, situé au nord de la frontière entre Israël et le Liban. Elle exige également qu’Israël retire ses troupes du sud du Liban. La résolution appelle à un cessez-le-feu permanent et exige également qu’Israël respecte la souveraineté du Liban.
