« Quand ma femme est rentrée, elle m’a dit : ‘Il y a le feu, il y a le feu !’ J’ai attrapé des seaux et je suis sorti en courant de la maison. » Pierre Bocage, habitant de Poey-de-Lescar, dans le Béarn, fait partie des cinq personnes qui sont intervenues, lundi 24 septembre 2024, pour circonscrire un incendie… à l’aide de seaux remplis d’eau d’une piscine voisine.
« Il y avait déjà quelqu’un qui passait par là en emmenant ses enfants au match de foot et qui s’était arrêté. Il avait déjà laissé sortir le chien du jardin et était rentré dans l’appartement », a-t-il raconté au lendemain des faits. « Au pied de l’immeuble, il y avait une piscine, heureusement car il n’y avait pas d’autre point d’eau. Cela nous a permis à cinq de nous relayer pour lancer des seaux depuis la piscine, en chaîne, directement à l’intérieur. Je pense que sinon le feu se serait propagé. Je ne saurais pas vous dire ce qui avait commencé à l’intérieur, en tout cas le propriétaire n’était pas là. Les autres voisins ont pu sortir rapidement. On a lancé des seaux comme ça jusqu’à ce que les pompiers arrivent et finissent de l’éteindre avec leur matériel… ce qui était plus adapté ! »
Les pompiers du Sdis 64 sont intervenus avec notamment un camion de pompiers et une échelle rotative automatique et ont pu éteindre l’incendie à l’aide d’une lance à incendie. Les dégâts sont importants dans l’appartement, qui est inhabitable.
Le maire admiratif
Selon le maire, Pierre Soler, l’action des citoyens a permis d’éviter un sinistre beaucoup plus grave dans cette résidence de plain-pied de la rue du Pic d’Anie, qui compte une vingtaine de logements au total.
« Ils sont intervenus en passant par l’arrière de la maison où une fenêtre avait explosé, et ont utilisé des seaux avec l’eau de la piscine extérieure. Ils ont circonscrit l’incendie dans une chambre pendant que les pompiers intervenaient, et ont empêché que l’incendie ne devienne beaucoup plus grave car il aurait pu se propager à tout l’appartement et aux autres. »
Le maire, alerté par les pompiers, s’est rapidement rendu sur les lieux « où les cinq étaient toujours là, à travailler avec des seaux d’eau ; ils avaient même pensé à couper le gaz ! Leur comportement était assez exceptionnel, tous les cinq se sont battus… L’un des cinq jeunes est un agent municipal recruté il y a six mois et qui habite le quartier ».
Ont-ils conscience d’avoir accompli un acte, sinon héroïque, du moins remarquable, de solidarité ? « Pour moi, c’est normal. On est là pour s’entraider au moins un peu, confie Pierre Bocage. Il n’y a eu que des dégâts matériels heureusement – même si c’est triste pour la personne qui vivait ici… »
