Avec seulement trois joueurs officiellement licenciés, le seul club de crosse normand ne peut même pas constituer une équipe complète pour le moment. Mais les JO de Los Angeles changent la donne, et quelques curieux viennent déjà s’entraîner du côté de Caen. Découverte d’un sport surprenant.
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Souvenez-vous de vos séries ou films d’ados : American Pie, Teen Wolf ou encore plus récemment Modern Family. Certains jeunes pratiquent un sport totalement inconnu ici en France… Equipés d’un casque et de protections type football américain, ainsi que d’une crosse avec un filet au bout, ils doivent mettre un petit ballon dans le but adverse, quitte à jouer avec les coudes.
Peu connu en France, le lacrosse (ou crosse) remplit les stades outre-Atlantique. « C’est le sport national du Canada »assure même Charles James, fondateur du club de Caen.
Et comme les prochains Jeux Olympiques auront lieu à Los Angeles en 2028, nos amis américains ont pris un malin plaisir à l’ajouter aux disciplines olympiques, au même titre que le cricket, le flag football, le softball et le squash. Exit le surf, le breakdance, l’escalade et le skateboard !
Les premières traces de crosse remonteraient à près de 1000 ans, chez les peuples autochtones d’Amérique du Nord. Ils l’utilisaient comme rituel et comme entraînement à la guerre… Il y aurait même eu des sacrifices, et des sorciers pour mettre les équipes en forme.
Les colons l’ont découvert, l’ont adapté, et les jeux de Paris 1904 et de Londres 1908 ont contribué à faire connaître ce sport, avant qu’il ne retombe ici dans l’oubli. « La France est le pays d’Europe où elle est la moins développée »regrette Charles James.
Le bâton de crosse est léger, avec un filet à l’extrémité, pour attraper et lancer la balle.
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© France 3 Normandie
Aujourd’hui, seuls 11 clubs existent en France, dont un seul en Normandie par exemple. Il n’est donc pas simple d’organiser des compétitions régulières et d’espérer qualifier la France pour les prochains Jeux Olympiques.
Pour faciliter la pratique, le sport a été diversifié avec une version française et olympique de 6 contre 6, au lieu du 10-10 original.
L’entraînement à Caen se déroule également avec très peu de contact, sans nécessité de plastron ou de casque. « Hé, doucement »Charles prévient également son meilleur ami. « Il ne faut pas risquer de leur faire du mal. »
Nous souhaitons que tout le monde puisse pratiquer, hommes ou femmes, quel que soit l’âge ou le niveau physique ! N’ayez pas peur et venez essayer.
Charles JamesFondateur du club de crosse de Caen
Ce jour-là, pour l’un des premiers entraînements de rentrée, ils sont six sur un bel espace vert jouxtant un terrain de football à Colleville-Montgomery, près de Caen. Trois habitués, et trois autres en mode essai.
Charles donne des conseils aux nouveaux joueurs
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© France 3 Normandie
Thomas vient du judo, Antoine de Quidditchet Jérôme est tout simplement en train de se remettre au sport. Des chemins différents, mais très vite les passes s’enchaînent, les déplacements aussi en changeant de bâton de main en main, sans trop de ratés, avant un petit match et quelques bonnes rigolades.
Mais attention, une première compétition les attend début octobre à Orléans avec les championnats de France. Ils seront quatre à partir, et à rejoindre l’équipe d’Orléans, championne en titre, qui les accueille de manière très solidaire.
Les championnats de France seront l’occasion de rencontrer d’autres passionnés, de découvrir le rythme d’un vrai match, d’échanger sur le matériel. Bref, de bénéficier de nombreux bons conseils.
Charles JamesFondateur du club de crosse de Caen
En attendant, il est 20 heures, et faute de lumière, tout le monde doit arrêter de jouer… « Nous n’avons pas encore réussi à trouver un terrain de foot éclairé qui puisse nous accueillir pour nos entraînements du lundi soir. A chaque fois, les mairies nous disent de nous arranger avec le foot, mais elles n’ont pas de créneaux à nous libérer. »
Frustrant, comme pour beaucoup d’autres sports méconnus, il faut se battre pour se faire une place. Attention, ils ont quand même des bâtons, des casques et des épaulières, mieux vaut ne pas les contrarier !
