Eau, pétrole, sécurité régionale : le président turc Erdogan à Bagdad

Eau, pétrole, sécurité régionale : le président turc Erdogan à Bagdad
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Le président turc Recep Tayyip Erdogan est lundi à Bagdad pour sa première visite d’Etat depuis plus d’une décennie, avec au programme la signature d’une vingtaine d’accords et d’épineuses discussions sur la sécurité régionale, le partage de l’eau, mais aussi la coopération économique.

M. Erdogan a été accueilli à sa descente de l’avion sur le tarmac de l’aéroport de Bagdad par le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani, tandis que 21 coups de canon ont retenti en guise de salut d’honneur.

Le dernier voyage du président Erdogan en Irak remonte à 2011. En tant que Premier ministre, il avait exhorté les autorités irakiennes à coopérer dans la lutte contre les combattants kurdes turcs du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, classé groupe « terroriste » par Ankara et ses alliés. Occidentaux.

Lundi, sur des sujets qui fâchent, MM. Erdogan et Soudani ont repris les positions traditionnelles de leur pays, tout en soulignant les opportunités économiques qui accompagnent la visite du président turc.

M. Soudani s’est félicité de la signature d’un « accord-cadre stratégique » visant à « construire une coopération durable dans tous les domaines » via des commissions permanentes « pour la sécurité, l’énergie et l’économie ».

Outre la signature de 24 mémorandums d’accord, les discussions ont porté sur le PKK et les questions de sécurité.

“Nous avons discuté des mesures communes qui peuvent être prises contre le PKK et ses extensions, qui ciblent la Turquie depuis le territoire irakien”, a insisté M. Erdogan lors d’un discours commun.

“A cette occasion, j’ai partagé avec mes homologues ma ferme conviction que la présence du PKK sur le territoire irakien prendra fin le plus rapidement possible, en étant officiellement déclaré organisation terroriste”, a-t-il soutenu.

« Coordination sécuritaire bilatérale »

Depuis 25 ans, la Turquie installe des bases militaires au Kurdistan irakien pour lutter contre les bases arrière du PKK. Elle mène régulièrement des opérations contre ces combattants sur le territoire irakien.

M. Soudani a sobrement parlé d’une “coordination sécuritaire bilatérale” qui répondra “aux besoins des deux parties, et permettra de faire face aux défis posés par la présence d’éléments armés, susceptibles de coopérer avec le terrorisme et de porter atteinte à la sécurité des deux parties”. des pays”.

En mars, le ministre irakien de la Défense, Thabet al-Abassi, a exclu « des opérations militaires conjointes » contre le PKK, tout en soulignant que Bagdad et Ankara travailleraient « où et quand cela serait nécessaire » pour établir « un centre conjoint de coordination du renseignement ».

Autre sujet de discorde, la question du partage de l’eau. Les autorités irakiennes fustigeent le voisin turc pour les barrages construits en amont sur le Tigre et l’Euphrate, qui ont drastiquement réduit le débit des deux fleuves mythiques arrivant sur le territoire irakien.

Lundi, les deux pays ont signé un « accord-cadre sur la question de l’eau » d’une durée de dix ans.

Objectif : des projets communs visant à « améliorer la gestion de l’eau » des deux fleuves, a assuré M. Soudani, qui espère ainsi une « administration commune et équitable des ressources en eau ».

« Il n’est dans l’intérêt de personne que la situation s’aggrave concernant l’eau et les quotas de l’Irak », a-t-il déclaré.

“C’est un fait que la crise climatique affecte négativement la Turquie (…) ainsi que l’Irak”, a rappelé M. Erdogan. « Utiliser l’eau efficacement en évitant le gaspillage est aussi important que la quantité d’eau », a-t-il souligné.

« Stimuler la croissance »

A l’ordre du jour figurait également la « Development Road », un ambitieux projet routier et ferroviaire, un corridor de 1 200 km devant relier le Golfe à la Turquie via l’Irak d’ici 2030.

Lundi, en présence d’Erdogan et de Soudani, quatre ministres représentant l’Irak, la Turquie, mais aussi les Émirats arabes unis et le Qatar ont signé un « protocole d’accord quadripartite » sur leur coopération dans le « développement routier », selon un communiqué irakien. .

Les pays signataires devront « installer les cadres nécessaires à la mise en œuvre du projet », précise le texte, qui rappelle que l’initiative « contribuera à stimuler la croissance économique ».

Après Bagdad, le président turc passera la soirée à Erbil, capitale du Kurdistan autonome, au nord de l’Irak.

Parmi les questions sensibles sur lesquelles les deux pays voisins ne parviennent pas à s’entendre, il y a les exportations de pétrole, autrefois réalisées par le Kurdistan irakien sans l’accord de Bagdad, qui transitaient par le port turc de Ceyhan. Ils sont arrêtés depuis plus d’un an, en raison de litiges et de problèmes techniques.

burx-tgg/hj

 
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