« Je ne pensais pas que c’était strict comme ça »… L’internat comme solution au décrochage scolaire ? Le test vient de démarrer à Nice

« Je ne pensais pas que c’était strict comme ça »… L’internat comme solution au décrochage scolaire ? Le test vient de démarrer à Nice
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Ils s’appellent Kamilia, Lenny, Amine… Leur premier jour ? Ils ne l’oublieront pas de sitôt. C’est sous une nuée d’objectifs et au milieu de la déferlante médiatique qu’une vingtaine de jeunes ont fait leur rentrée ce lundi 22 avril au collège du Parc Impérial de Nice. Ils n’y sont pas scolarisés. Mais pour les jours à venir, ce sera leur maison, leur salle de classe et leur terrain de jeu. Pour les accueillir : le Premier ministre Gabriel Attal, le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti et la ministre de la Jeunesse Sarah El Haïry.

L’opération « La Boussole » est éminemment politique. Après avoir évoqué le « déferlement d’autorité » Il y a quelques jours, face aux violences sur mineurs, le chef du gouvernement est passé de la théorie à la pratique. L’internat comme solution, extraire les adolescents de leur quotidien comme réponse : c’est ainsi que se présente cette expérimentation grandeur nature. « Cela permet à un jeune d’être coupé des mauvaises associations. Nous disposons aujourd’hui de 50 000 places gratuites en internat en France. Nous allons en placer davantage tout au long de l’année mais aussi organiser des séjours en échappée comme celui-ci”soutient le chef du gouvernement.

Étiquette d’abandon

“Il s’agit de prévention et non de punition”, insiste le garde des Sceaux, en s’adressant aux familles qui confient leur enfant à l’équipe d’encadrement pendant douze jours. Il fait une distinction : “Il y a des parents défaillants qui doivent être davantage punis et il y a des parents dépassés qu’il faut aider.” Aucun enfant du système n’a commis d’actes de délinquance. Mais ils ont tous déjà une étiquette : celle de “abandonner”.

“Je dérive”reconnaît Rayane en 4ème, membre d’une famille de quatre personnes : “Je ne rentre pas à l’heure, je sors quand je veux…” Visiblement les jeunes présents – qui ont tous dû troquer leurs tenues contre un uniforme – ne sont pas ravis d’être là. Et ils ne cachent pas qu’ils le font savoir au Premier ministre. “Ma mère m’a forcé”soupire Djebril qui va devoir composer avec.

Durant ce stage, les journées se dérouleront sous le signe de la rigueur : lever à 7h, revue de la salle avant rassemblement pour se présenter sous le drapeau à 8h30, extinction des lumières à 21h30. “On m’a dit que c’était des vacances, je ne pensais pas que c’était strict comme ça”» souffle Emna, 15 ans, en 2e année. “Je pensais que c’était une punition parce que j’ai vu la police ici”ajoute Anthony, qui reconnaît avoir fait l’objet de plusieurs expulsions temporaires dans son collège.

Quand Haytam, écolier à Jean-Rostand, apprend qu’il va devoir se séparer de son smartphone adoré – qu’il ne pourra consulter qu’une heure par jour –, il pâlit. D’autant qu’il avait d’autres activités à son agenda pour ces vacances : « Être avec mes collègues, manger en ville… » Eh bien, c’est usé. Sa mère est d’accord, elle a inscrit son fils dans ce cadre : “Il n’y a rien qui l’intéresse…”

“Je ne t’abandonne pas”

Respect de l’autorité, distance des écrans, possibilité de découvrir autre chose : autant d’arguments qui reviennent dans la bouche des parents.

“C’est pour les sauver, sauver leur avenir”, raconte Henda, qui vit avec ses deux adolescents dans le quartier Ariane. Il leur est adressé : “Je ne t’abandonne pas.”

Pour les accompagner ? Un directeur, retraité de la gendarmerie, encadrera des instructeurs éducateurs, des éducateurs spécialisés, des enseignants spécialisés, des professeurs d’activité physique, des psychologues et quatre réservistes de gendarmerie. Au programme : boxe, soutien scolaire, sorties culturelles, action solidaire, visites de musées, atelier estime de soi, visite mémorielle… Coût de l’opération : 60 000 euros injectés par le Département.

Et après? Un bilan sera fait avec les parents. « Il faut un départ collectif »avance Gabriel Attal, évoquant la généralisation du système : « Dès cette année, d’autres séjours en échappée comme celui-ci seront proposés dans la région. »

 
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