« la glace coûte désormais plus cher que le pain et le lait »

« la glace coûte désormais plus cher que le pain et le lait »
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Légende, Fatoumata Sinaba produit et vend des sacs de glace aux familles voisines pour l’Iftar, le repas traditionnel de rupture du jeûne du Ramadan, à Bamako.
Informations sur l’article
  • Auteur, Chérif Ousman MBARDOUNKA & Priyanka Sippy
  • Rôle, BBC Afrique et BBC Afrique
  • il y a 12 minutes

Du 1er au 5 avril, le Mali et le Burkina Faso ont connu une canicule exceptionnelle, tant par sa durée que par son intensité.

Selon les scientifiques du réseau World Weather Attribution (WWA), cette canicule meurtrière qui a frappé le Sahel début avril est liée au changement climatique « d’origine humaine ».

Au Mali, des températures supérieures à 45°C ont causé la mort de plus de 100 personnes.

Les effets de la chaleur d’avril au Mali, qui a culminé à 48,5°C, ont été exacerbés par les coupures d’électricité. Le Mali connaît en effet des coupures d’électricité dues à la vétusté de ses centrales électriques. Cela limite l’utilisation de ventilateurs et de climatiseurs et affecte le fonctionnement des services de santé.

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La glace, un produit de luxe

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Légende, Les gens achètent de la glace pour se rafraîchir.

Pour faire face aux pics de chaleur, les gens achètent des glaces pour se rafraîchir.

Le prix de la glace a triplé dans certaines zones de la capitale, Bamako, en raison de la canicule et de la grave crise de l’électricité.

Dans une ville tranquille de Bamako, la capitale du Mali, Fatouma Yattara, 15 ans, s’apprête à acheter des glaces chez le vendeur local car il fait très chaud.

« Les gens doivent au moins boire de l’eau fraîche. Dans certains endroits, c’est 100 francs, 300, 500, tu sais, c’est trop cher», s’exclame-Fatouma

Mais pour beaucoup, utiliser de la glace pour se rafraîchir n’est plus une option.

Assitan Traoré habite à Magnambougou. Elle affirme que le prix des glaces a triplé dans certains endroits. Cela coûte désormais plus cher que le pain et le lait.

« Les vendeurs nous apportent de la glace du camp militaire et nous la vendent 300 francs pièce. Nous n’avons presque jamais d’électricité à Magnambougou. Donc finalement, nous n’avons pas le choix. », nous explique Assitan

Des délestages réguliers

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Légende, Des étudiants suivent des cours du soir grâce à un lampadaire solaire mobile appelé par les habitants « Foroba Yelen », en langue bambara, dans le village de Sanogola, au nord-est de Bamako.

De graves pannes de courant ont empêché les gens d’utiliser leur réfrigérateur, ce qui a rendu la glace rare et fait monter les prix.

Les pannes de courant constantes rendent également difficile le stockage des aliments.

Traoré Nana Konate vit dans la commune de Kati à Bamako. Elle dit qu’elle est restée sans électricité depuis 10 heures.

« Pour l’instant, nous ne pouvons pas stocker de nourriture car il y a trop de coupures de courant. La nourriture se gâte et il faut la jeter. Il arrive souvent que nous soyons sans électricité pendant 24 heures. Nous ne pouvons même pas dormir à cause de la chaleur. », se plaint Traoré Nana.

Pour se soulager des températures caniculaires, certains tentent de s’asperger d’eau. C’est le cas de Soumalia Maiga, qui vit à Bamako.

Il prend une petite bouilloire en métal et se verse de l’eau sur la tête. « C’est insupportable pour moi, compte tenu de mon état de santé, car je souffre de vertiges. Je me verse de l’eau toute la journée pour survivre. Nous souffrons. Nous souffrons vraiment. »

Une chaleur mortelle

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Légende, La plupart de ces patients sont arrivés déshydratés, les principaux symptômes étant la toux et la congestion des bronches.

Plus de 100 personnes sont mortes de causes liées à la chaleur depuis le début de la canicule en mars. Le professeur Yakouba Toloba travaille au CHU de Bamako où l’on enregistre une quinzaine d’hospitalisations par jour. Selon le professeur Yakouba, à travers le pays, ce chiffre dépassait les centaines. « La plupart de ces patients sont arrivés déshydratés, les principaux symptômes étant la toux et la congestion des bronches. “, il a dit.

De nombreux pays d’Afrique de l’Ouest ont connu des vagues de chaleur record que les scientifiques attribuent au changement climatique.

De retour à Bamako, les vendeurs locaux continuent de remplir leurs réfrigérateurs d’eau alors que les températures devraient rester au-dessus de 40 degrés au cours des prochaines semaines. Pour les Maliens, il s’agit pour le moment d’une nouvelle normalité.

 
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