pourquoi les prix des denrées alimentaires y sont-ils 40% plus chers qu’en France métropolitaine ?

pourquoi les prix des denrées alimentaires y sont-ils 40% plus chers qu’en France métropolitaine ?
pourquoi les prix des denrées alimentaires y sont-ils 40% plus chers qu’en France métropolitaine ?

l’essentiel
Depuis le début du mois, des émeutiers manifestent en Martinique contre la cherté de la vie et réclament un alignement des prix des denrées alimentaires sur ceux pratiqués en métropole, 40 % moins chers. Comment expliquer un tel écart ?

Un paquet de pain de mie à 4,30 euros, une boîte de fromage Caprice des Dieux à 6 euros, un pot de Nutella à 8 euros… Les Martiniquais dépensent beaucoup pour se nourrir.

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Les prix des denrées alimentaires sont 40 % plus élevés qu’en métropole, selon les chiffres de l’Insee. Alors que 27 % de la population vit sous le seuil de pauvreté national, contre 14,4 % en France. « C’est un double coup dur, ça pique plus et c’est plus douloureux », résume Olivier Dauvers, spécialiste de la grande consommation, sur RTL. Comment expliquer un tel écart de prix ?

Moins de concurrence

La Martinique compte 350 000 habitants, « un marché étroit » […] « Cela n’encouragera pas les investisseurs à venir », estime Michel Ruimy, économiste et professeur à Sciences-po Paris et à l’ESCP, interrogé par Le Parisien. Ce que relativise Olivier Dauvers. « Il y a six enseignes de distribution en Martinique, contre neuf en métropole, donc la concurrence n’est pas déterminante. »

Le coût de l’importation

La Martinique est contrainte d’importer la grande majorité de ses produits alimentaires. Le premier coût est donc le prix du transport vers les Antilles, par voie maritime ou aérienne. Oliviers Dauvers prend l’exemple d’un steak haché de marque Charal. « C’est un produit extra-frais qui ne peut pas voyager par bateau. Il coûte 20 €/kg en métropole, contre 50 €/kg en Martinique ». La différence tient donc, en partie, au prix du billet d’avion.

La multiplication des intermédiaires

Importer des produits de métropole vers la Martinique implique l’intervention de nombreux intermédiaires supplémentaires. « Celui qui met la marchandise dans le conteneur, celui qui la met sur le bateau, ceux qui gèrent les grues dans le port, etc. Chacun prend sa marge et cela se répercute sur les prix », explique le spécialiste.

Droits de douane

La plupart des produits importés en Martinique sont soumis à un « octroi de mer ». « C’est une taxe anti-importation pour ne pas pénaliser les producteurs locaux », traduit Olivier Dauvers. Bien que l’île bénéficie de taux de TVA réduits de 2,1 % sur les produits alimentaires, selon la Chambre de commerce et d’industrie, au final, « un Martiniquais paie plus d’impôts qu’un résident de métropole », calcule Olivier Sudrie, économiste spécialiste des territoires d’outre-mer, dans Le Parisien.

Des solutions pour réduire l’écart

Pour compenser l’écart de prix entre l’île et la métropole, la collectivité territoriale de Martinique a décidé de supprimer l’octroi de mer. De leur côté, les distributeurs, les collectivités locales et l’Etat planchent sur une « baisse moyenne de prix de 20 % » sur 2 500 produits de première nécessité. De toute façon, selon Olivier Dauvers, « cela coûtera toujours plus cher » d’acheter de la nourriture dans les DOM-TOM.

 
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