L’affaire prend désormais une tournure criminelle. L’homme de 30 ans qui avait été placé en garde à vue mercredi dernier dans le cadre de l’agression au couteau de deux jeunes dans le quartier Saint-Jean de Beauvais a été mis en examen ce vendredi. Le procureur de la République de Senlis, Loïc Abrial, indique que le juge d’instruction de Senlis a ouvert “une information judiciaire criminelle pour les faits de tentative d’assassinat mais également pour des faits de violences aggravées, sur la personne de X, dont ce même individu a été victime le 15 septembre 2024 à Beauvais.”
De nombreuses zones d’ombre demeurent dans cette affaire, mais le scénario d’une bagarre qui aurait mal tourné commence à se dessiner. Dans la nuit du samedi 14 au dimanche 15 septembre, une bagarre a éclaté à proximité du city stade, dans ce quartier classé en zone urbaine prioritaire (ZUP). Les faits se sont déroulés entre 2 et 3 heures du matin, selon des témoins.
Le lendemain, les habitants s’apprêtaient à célébrer leur fête de quartier. Mais cette nuit-là, deux jeunes ont été poignardés et emmenés à l’hôpital par leurs proches. La nature des blessures a poussé le personnel médical à signaler à la police « la prise en charge de deux victimes de blessures par arme blanche au ventre et au thorax », avait indiqué en fin de semaine Frédéric Trinh, procureur de la République de Beauvais.
Mais cette bagarre n’a pas fait que ces deux victimes. L’enquête a permis d’identifier un troisième individu âgé de 30 ans et principal suspect dans cette affaire. L’auteur présumé des coups de couteau a été retrouvé. Lui aussi a été blessé. « Lui-même avait été victime de violences et a dû être pris en charge par les secours », poursuit Frédéric Trinh.
A la suite de son hospitalisation, l’homme a été placé en garde à vue, mercredi 18 septembre, dans les locaux de la police judiciaire de Beauvais. S’il a reconnu avoir été en possession d’un couteau ce soir-là, il a toutefois nié avoir porté des coups aux deux victimes.
Quarante-huit heures plus tard, le trentenaire a été présenté au juge d’instruction de la chambre criminelle de Senlis. Il possède un lourd casier judiciaire marqué par des faits de violence. Au vu des éléments recueillis lors de l’enquête préliminaire, « il a été mis en examen et placé en détention par le juge des libertés et de la détention », confirme Loïc Abrial.
Le crime de tentative d’assassinat est puni de 30 ans de réclusion criminelle. Le magistrat rappelle qu’à ce stade des investigations, qui se poursuivent désormais sous l’autorité du juge d’instruction, « la personne mise en examen demeure présumée innocente ».
