Cheikh Oumar Diagne est allé plus loin, en accusant l’actuel roi Mohammed VI de faits que la décence nous interdit de reproduire ici. Ces propos, relayés massivement sur Facebook, ont provoqué un tollé général au Maroc, où la monarchie est une institution sacrée et respectée, mais aussi au Sénégal. Les liens entre le Sénégal et le Maroc remontent bien avant l’indépendance des deux pays et se sont consolidés au fil des décennies.
La suppression des visas pour les Sénégalais désireux de se rendre au Maroc, les échanges économiques robustes symbolisés par la présence marocaine dans le secteur bancaire sénégalais à travers la CBAO, ainsi que la formation d’officiers sénégalais à l’Académie Militaire de Meknès, sont autant d’exemples de la profondeur de cette relation.
Les relations personnelles entre les rois Hassan II et Mohammed VI et les présidents sénégalais, de Léopold Sédar Senghor à Macky Sall, en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, ont toujours été marquées par un respect mutuel et une étroite coopération.
Selon le journal « Point Actu », les déclarations de Cheikh Oumar Diagne, qui s’est déjà illustré à travers de nombreuses polémiques qui lui ont déjà valu une peine de prison, pourraient bien constituer la plus grosse bévue diplomatique qu’ait connue le Sénégal depuis son indépendance. Devenu ministre à la présidence sous le nouveau régime de Bassirou Diomaye Faye, ses propos ont pris une dimension encore plus alarmante.
La gravité des accusations et leur potentiel de nuisance dans les relations sénégalaises-marocaines soulèvent une question cruciale : le président Bassirou Diomaye Faye sera-t-il contraint de limoger Cheikh Oumar Diagne pour calmer les esprits à Rabat et éviter une rupture totale des relations entre les deux pays ?
Le Maroc, pays où la monarchie est un pilier de la stabilité nationale, ne peut tolérer de telles accusations sans réagir. Les premières réactions à Rabat laissent entrevoir une réponse ferme des autorités marocaines. Le Sénégal, de son côté, devra faire preuve de diplomatie pour désamorcer cette crise naissante, avec un allié précieux, qui a toujours été là lorsque le Sénégal traversait des moments difficiles. L’avenir de la relation entre ces deux pays frères pourrait bien dépendre de la gestion de cette affaire.
Rabat attendra sûrement des mesures fortes de la part de Dakar et la communauté internationale suit de près l’évolution de la situation. Ce qui est sûr, c’est que cette affaire, si elle n’est pas résolue rapidement, pourrait marquer un tournant dans les relations entre le Sénégal et le Maroc. On voit mal comment Rabat pourrait tolérer une telle offense.