Biennale d’art contemporain de Lyon : quatre œuvres incontournables

Biennale d’art contemporain de Lyon édition 2024 est déployé dans plusieurs endroits, pour présenter ses 280 œuvres réalisées par 78 artistes : la Cité Internationale de la Gastronomie, le Maclyon et des lieux insolites avec le Grosses Locos à La Mulatièrel’ancien centre technique SNCF reconverti en lieu culturel, artisanal et commercial.

L’événement artistique occupe deux salles, à savoir 20 000 m2. La première, gigantesque, abrite les œuvres de 31 artistes. La seconde, quelques dizaines de mètres plus loin, un peu moins grande, qui en accueille quelques autres, dont l’installation magistrale d’Oliver Beer, Projet Résonance (La Grotte) fait frémir toutes les oreilles.

Toutes ces créations s’articulent autour du thème : La voix des rivières/La traversée de l’eau. Quatre œuvres ont retenu notre attention.

Nos quatre œuvres préférées de la Biennale d’art contemporain de Lyon 2024

© GVP.

En arrivant à la Les grosses locomotivesc’est la première œuvre que l’on voit. Chourouk Hriech déploie sur la façade d’un bâtiment face au hall 1 deux très grands dessins de paysages urbains imaginaires, la partie inférieure reprenant l’histoire de the Mulatière et la partie supérieure des images de ses voyages à travers le monde. On se perd facilement dans ces grands formats dessinés à l’encre de Chine ou à la gouache, apparaissant sur différents supports, papier, tissu, murs.

De sa « pratique paysagère » émerge une cosmogonie fantasmatique, inspirée par les histoires de lieux anciens, réels ou inventés. Où motifs végétaux et oiseaux migrateurs se mêlent à l’architecture contemporaine ou ancienne et recomposent des mondes kaléidoscopiques fantasmés. De subtiles cartographies poétiques apparaissent… s’imprimant sur la rétine.

© Jair Lanes.

La native d’Hyères développe un univers extravagant et coloré où le rose prédomine largement. Entre tissage et bande dessinée, broderie et jacquard, son travail Cactus – à voir à Les grosses locomotives –défis par sa rigueur et sa vivacité. Prenant sa Source dans l’histoire du café Vola, situé dans la station balnéaire varoise, Mona Cara élabore un récit autour de son histoire collective en entremêlant savoir-faire et composition artistique.

Tendue par des cordes, sa tapisserie hybride a été conçue par plusieurs mains, celle de Mona Cara elle-même, mais aussi celles des bénévoles de la Guillotière and Moncey-Voltaire districtscelle des ouvrières des Tissages de Charlieu, spécialisées dans le jacquard et celle des dentellières de l’Hôtel de la dentelle de Brioude. Elle décrit un joyeux chaos où personnages et paysages s’entrechoquent.

© Jair Lanes.

Guadalupe Maravillaun artiste d’origine salvadorienne, a choisi le décor de la cité de la gastronomie de Lyon et son dôme à quatre rangées pour installer ses hamacs et ce qu’il appelle son Lanceurs de maladies, des « machines de guérison » qui ressemblent à de grands trônes, de grands retables ou de grands totems baroques.

Pleines de détails, de références aux cultures précolombiennes et à ses propres expériences, qu’elles soient d’exil ou de maladie, elles ne ressemblent à rien de connu et nous émeuvent par leur profusion et leur délicatesse. Comme ces grands hamacs violets tendus depuis le plafond du dôme et affichant l’inscription Pour les ancêtresune allusion claire à la mort et au culte des ancêtres, ou à celui des Dieux…

Biennale d’art contemporain de Lyon : une édition 2024 à la fois visuelle et politique

Cette Biennale d’art contemporain 2024, imaginée par Alexia Fabre, commissaire de la Biennale, enchante par sa poésie et sa gravité. Les œuvres sont à la fois plastiques et politiques, comme Levez la main lorsque vous parlezune installation de moulages de bras de femmes levant leurs index plantés sur des piquets de fer utilisés sur les chantiers de construction, Myriam Mihindouqui accueille les visiteurs dans le Hall 1.

Ou Rien/Tout à retenir de Victoire InchauspéUne tente de toile blanche entourée de sel, deux tournesols en bronze délavé et des étoiles de cire, distillant mélancolie et effroi. Malgré l’immensité des espaces des Grandes locos de La Mulatière, les œuvres ne se perdent pas, et parfois même se répondent, comme la couleur répond au noir et blanc, la cire au métal ou au bois.

© Jair Lanes.

Plongées dans l’obscurité, les œuvres de Battre Satarijeune artiste iranienne installée en France depuis 2019, revêtent une force poétique saisissante. Multidisciplinaire, son travail se déploie sous forme de sculptures mêlant végétaux et humains, de dessins où les fleurs s’amenuisent pour se transformer en traces ténues.

Dans le cadre de cité de la gastronomie à Lyonelle se décline également sous la forme de photographies et de carnets pris au cours de ses pérégrinations en montagne, que ce soit dans le massif des Écrins lors de sa résidence pour la Biennale ou dans le Pamir. Dans une démarche visant à « Envisager de partager la planète avec d’autres formes de vie » et de « ralentir la désintégration du monde »elle propose de réinventer notre rapport au vivant, aux végétaux, aux minéraux et aux animaux.

 
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