Edouard Philippe annonce sa candidature à l’élection présidentielle de 2027

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Edouard Philippe, in Besançon, April 5, 2024. ARNAUD FINISTRE / AFP

Sa candidature ne fait plus aucun doute, mais elle intervient dans un contexte d’instabilité politique. L’ancien Premier ministre Edouard Philippe a officialisé sa candidature pour 2027, dans un entretien à l’hebdomadaire Le point publié mardi soir, précisant : « Je serai candidat à la prochaine élection présidentielle. ». « Je me prépare à proposer des choses aux Français. Ce que je vais proposer sera énorme. Ce sont les Français qui décideront. »explique le président du parti Horizons, Premier ministre d’Emmanuel Macron de 2017 à 2020.

Si les ambitions du maire du Havre pour l’Elysée n’étaient guère un mystère, notamment au vu de sa popularité constante dans les sondages, M. Philippe n’avait jamais affirmé publiquement sa présence sur la ligne de départ en 2027. « On dit souvent que pour une élection présidentielle, il ne faut rien souhaiter d’autre. Je suis d’accord avec ça. »a insisté M. Philippe, se disant prêt, même en cas d’élection présidentielle anticipée.

Sur le fond, l’ancien pensionnaire de Matignon évoque notamment quatre périls auxquels la France doit faire face dans la période actuelle : le péril “démocratique”le danger “budgétaire”le danger de “immobilité” et le danger de « ordre et sécurité publics ». Du résultat des élections législatives, M. Philippe dit retenir principalement : « le caractère ingouvernable d’une Assemblée sans majorité claire. » Mais aussi qu’à ses yeux « Le bloc du Nouveau Front populaire est plus petit que celui du bloc central. »

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Interrogé sur Matignon et les hypothèses Xavier Bertrand et Bernard Cazeneuve, le maire du Havre a répondu qu’il soutiendrait « tout premier ministre choisi dans un espace politique allant de la droite conservatrice à la social-démocratie ». « Tous les partis au pouvoir devraient avoir comme objectif principal de promouvoir la stabilisation de la vie politique »M. Philippe exhorte à nouveau. Un message adressé notamment à son ancienne famille politique des Républicains : « La droite doit s’impliquer. En refusant de participer à ce bloc central, elle pousse tout vers la gauche. ».

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« Loyal mais libre »

Depuis 2020, Edouard Philippe s’affaire à cocher toutes les cases pour l’ascension au sommet de l’élection. Trois ans plus tôt, Emmanuel Macron, élu à l’Elysée, confiait Matignon à la surprise générale à ce cadre des Républicains (LR), issu de l’ENA, élu maire du Havre en 2010.

Le bail à Matignon a été parfois compliqué, avec la crise violente des « gilets jaunes », et les relations avec le président, rapidement délicates. Elles ont conduit à son remplacement par Jean Castex en juillet 2020, après la première phase de la crise du Covid-19, ce qui a valu à Édouard Philippe une popularité notable, fait rare au moment de quitter la rue de Varenne.

Depuis, ce conseiller d’Etat de 53 ans à la silhouette longiligne, à la barbe d’abord brune, puis poivre et sel et quasiment disparue, qui souffre d’alopécie, s’est employé à préparer sa candidature, fondant son propre parti, Horizons, fin 2021, avant même la campagne de réélection d’Emmanuel Macron.

Maintenu en étau dans une majorité relative, cultivant à l’Assemblée le credo « loyal mais libre » décrétée par son patron, Horizons a haussé le ton après la dissolution, accentuant son indépendance financière tout en parvenant, fait unique dans l’ancienne majorité, à maintenir son nombre de députés.

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De quoi permettre à Edouard Philippe d’afficher de plus en plus ostentatoirement sa distance avec le chef de l’Etat. Et de cultiver sa singularité, quitte à provoquer la polémique en affirmant avoir partagé une « dîner cordial » avec Marine Le Pen l’année dernière, ce qui lui a permis d’observer, dit-il, « Des désaccords très profonds sur de nombreux sujets ».

Sollicité par l’Agence France-Presse, l’Élysée n’a fait aucun commentaire.

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Le Monde avec l’AFP

 
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