l’essentiel
Le Moulin de la Jalousie à Belpech, dans l’Aude, a été sélectionné par la Mission Patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril dirigée par Stéphane Bern, ce lundi 2 septembre. Il fait partie des cinq sites sélectionnés en région Occitanie-Méditerranée (100 projets au total en métropole et collectivités d’outre-mer) pour bénéficier du soutien financier de la septième édition de l’offre ludique de la Mission Patrimoine lancée ce même jour.
Après l’abbaye de Lagrasse, le monastère de Prouilhe à Fanjeaux et le colombier de Bordeneuve à Bram, c’est le moulin à eau de Jalousie à Belpech qui a remporté les faveurs du jury de la Mission de préservation du patrimoine en péril dirigée par Stéphane Bern. Sélectionné parmi plus de 790 nouveaux projets ce lundi 2 septembre, ce patrimoine artisanal du XVIIIe siècle bénéficiera d’un dispositif d’aide à la restauration conçu en partenariat avec La Française des Jeux via les jeux à gratter « Mission Patrimoine » et les tirages du Loto du Patrimoine. Le montant de la subvention attribuée sera dévoilé en fin d’année, il dépendra de la participation du public.
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D’où vient ce nom étrange ?
Situé sur la Vixiège, en aval du village, à 60 km au sud-est de Toulouse, ce moulin en péril doit son nom insolite à l’histoire de son fondateur : en 1795, Raymond Fenasse, ancien meunier du moulin seigneurial de l’I’Hers à Belpech, lance la construction de son propre moulin en application de la loi du 4 août 1789 abolissant les privilèges et droits féodaux. Mais les habitants du lieu, poussés par le curé jurant Fontès, le jalousent tellement qu’il tient à inscrire ce sentiment d’opposition dans la plaque baptismale de l’édifice… Sa fonction consiste à l’origine à moudre du grain pour en faire de la farine, mais il est ensuite étendu pour abriter une scierie et une forge, ainsi que des machines à travailler l’acier.
Site muséal, galerie d’art, atelier de réhabilitation
L’Agence de Développement Touristique de l’Aude soutient ce projet de réhabilitation du moulin qui vise à valoriser les savoir-faire audois dans le Lauragais. Une fois restauré, il abritera le siège de l’association Moulin des bois ovales, dont la mission est de sauvegarder ce patrimoine historique et de lui redonner vie en proposant des visites du site, un musée doublé d’une galerie d’art. Il accueillera également des animations socio-éducatives et culturelles, un tiers-lieu, et un atelier de réinsertion autour du travail du bois sur les mécanismes de la scierie, toujours opérationnels, qui fonctionnent grâce à l’énergie hydraulique, une activité éco-responsable qui sera mise en avant.
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Un risque d’effondrement important
Les travaux débuteront au printemps 2025. Trois toitures des bâtiments sont dans un état de délabrement très avancé, avec un risque important d’effondrement, tout comme les murs porteurs de la partie scierie, côté rivière, qui menacent de tomber. Les poutres maîtresses sont pourries, la turbine de 1910 qui servait à scier les arbres est complètement rouillée, le rouet pour moudre la farine de maïs ne fonctionne plus et le plancher de la salle du moulin à grains s’affaisse, tout comme certaines poutres porteuses. Bref, le chantier est gigantesque.