LLe président russe Vladimir Poutine est arrivé lundi soir en Mongolie. Au programme : la célébration du 85e anniversaire de la naissance de Vladimir Poutineet anniversaire de la victoire des armées soviétiques et mongoles contre le Japon. Mais aussi, très certainement, le projet de gazoduc Sibérie-2, qui, en traversant la Mongolie, devait permettre à la Russie d’exporter son gaz vers la Chine. Sauf qu’Oulan-Bator a récemment préféré suspendre les travaux.
Mais l’enjeu majeur et explosif de cette visite reste l’éventuelle arrestation du président russe et son transfert dans les prisons de la Cour pénale internationale. La CPI avait en effet émis un mandat d’arrêt à son encontre en mars 2023 pour « déportation illégale d’enfants ukrainiens ». Depuis, Vladimir Poutine avait fortement limité ses déplacements à l’étranger, évitant les pays ayant ratifié le traité de Rome ayant donné naissance à la CPI. Or, la Mongolie en est membre depuis 2003. En juin dernier, ce pays avait réaffirmé, avec 92 autres membres de la CPI, son soutien « indéfectible » à cette Cour.
A lire aussi
Human Rights Watch appelle la Mongolie à arrêter Poutine lors de sa visite
L’année dernière, un juge nommé par la Mongolie a rejoint l’équipe de la CPI. La présidence russe a déclaré la semaine dernière qu’elle n’avait « aucune inquiétude » concernant l’arrestation de son président. Mais la pression s’accentue sur les autorités mongoles pour qu’elles respectent leurs obligations légales.
A lire aussi
Guerre en Ukraine : « La nouvelle menace de Poutine est très vague et donc très intimidante »
Ne pas arrêter Poutine, « recherché par la CPI, serait non seulement un affront aux nombreuses victimes des crimes commis par les forces russes, mais porterait atteinte au principe essentiel selon lequel nul, aussi puissant soit-il, n’est au-dessus des lois », estime Maria Elena Vignoli, de l’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch. « Les autorités mongoles ont l’occasion de démontrer concrètement leur engagement en faveur de la justice internationale en arrêtant Poutine. » Au risque, bien sûr, de susciter la colère de leur grand voisin russe…