Avec l’envolée de l’or, la clientèle ariégeoise se bouscule pour revendre ses bijoux de famille

Avec l’envolée de l’or, la clientèle ariégeoise se bouscule pour revendre ses bijoux de famille
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l’essentiel
Face à la hausse spectaculaire du prix de l’or depuis plusieurs mois, certains Ariégeois tentent leur chance pour décrocher le jackpot, comme Josiane, la soixantaine, venue vendre des bijoux de famille.

“Je pensais que j’allais devenir riche et finalement ce ne sera pas pour aujourd’hui !”, dit en riant Josiane*, 60 ans.

Ce jeudi 18 avril, cette habitante de Luzenac en Ariège a passé une énième fois la porte de la boutique Mac Greg’Or à Fux pour tenter de récupérer un peu plus d’argent avec les bijoux de sa sœur, décédée il y a plusieurs années.

« J’avais récupéré sa maison avec tous ses meubles mais c’est vrai qu’au lieu de la vendre, j’ai tout donné à des associations au profit de l’Ukraine notamment. Là, toutes ses bagues ne me servent à rien alors j’essaye, j’aimerais installer un adoucisseur d’eau chez moi”, explique le client qui, face à la hausse historique du prix de l’or, souhaite prendre en profiter. L’or a effectivement la cote en ce moment, son kilo est évalué à plus de 71 000 euros.

Bagues, bracelets, colliers ou encore pièces de monnaie, comme Josiane, beaucoup ont déjà pensé à vendre ce qu’ils ont dans leur dressing à des magasins spécialisés.

“Bon, je pensais que cette bague un peu lourde allait me rapporter beaucoup d’argent mais rien du tout !”, ajoute-t-elle en faisant la moue, d’autant que la retraitée se souvient encore de ce jour où elle a empoché plus de 3 000 euros grâce à les innombrables bijoux de sa sœur.

“C’est justement quand ils vont bien qu’ils sont souvent en or” a rebondi, loupe à la main, Romain, gérant du magasin depuis le 1er janvier, lui posant alors la question fatidique : “Es-tu sûr de vouloir les vendre ?” , avant de retirer les pierres de couleurs de chaque bague afin qu’elles ne partent pas à la fonderie.

Après quelques minutes d’observation puis de pesée, verdict de la vente pour Josiane : environ 300 euros de gain, bien loin des 3 000 euros dont elle aurait besoin pour son adoucisseur… « Je compléterai par la vente du fusil de mon mari mort puis par la vente de mes arbres», explique-t-elle avant de reprendre ses activités.
Les clients réguliers comme Josiane, la gérante du magasin, l’avoue, ils sont peu nombreux.

« C’est avant tout une histoire de succession, de gens qui héritent de tout et en viennent à valoriser les joyaux de famille. Ce qui est assez intéressant, c’est que la majorité de mes clients sont des femmes », dit-il avec un léger rire.

S’il n’observe pas de flux plus important dans son magasin et se dit « inquiet » du contexte géopolitique qui influence l’envolée de l’or, un peu plus loin, au Comptoir Ariégeois des Métaux Précieux, dont la boutique regorge d’objets de collection, les gens se précipitent parfois à la porte depuis plusieurs mois.

« Nous avons d’un côté des gens qui viennent avec des lots plus importants et de l’autre, beaucoup plus d’acheteurs de pièces d’or qui souhaitent désormais investir », souligne l’un des gérants, Vassili. “C’est sûr, c’est le bon moment pour vendre !”

Grâce à de nombreuses années d’activité réussie et au contexte actuel favorable, cette dernière devrait ouvrir un deuxième magasin à Lavelanet pour profiter du passé industriel de la commune et envisage déjà d’en ouvrir un troisième à Saint-Girons. “Là aussi il y a un passé agricole fort, franchement s’il n’y a pas d’or à Saint-Girons, je mangerai mon chapeau !”, plaisante-t-il.

*Le prénom a été modifié

 
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