Au lendemain d’une attaque coordonnée avec des explosions de bipeurs appartenant à des membres du Hezbollah, de nouvelles explosions se sont produites ce mercredi après-midi au Liban, touchant cette fois des talkies-walkies. Que s’est-il passé exactement ? Qui est derrière cette attaque ? Quelles sont les premières réactions ? 20 Minutes fait le point.
Que s’est-il passé exactement ?
Après que plusieurs centaines de membres du Hezbollah ont été blessés mardi dans l’explosion simultanée de leurs bipeurs, de nouvelles détonations ont retenti mercredi après-midi suite à l’explosion de talkies-walkies dans la banlieue sud de Beyrouth, au moment des funérailles de quatre membres du Hezbollah tués la veille dans l’explosion de bipeurs. Les explosions ont provoqué un vent de panique. Les autorités libanaises ont également fait état d’événements à Saïda (sud) et Baalbeck (est).
Comme hier, Israël n’a pas revendiqué la responsabilité de ces nouvelles attaques simultanées. Mais de nombreux observateurs ont attribué les deux événements à l’Etat hébreu. Certains d’entre eux ont souligné que cette méthode a déjà été testée à plusieurs reprises par les services israéliens pour traquer et assassiner leurs ennemis.
Le nombre de morts augmente d’heure en heure
Au fil des heures, le bilan des victimes ne cessait d’augmenter. Dans la nuit, le ministère libanais de la Santé annonçait un total de vingt morts et plus de 450 blessés. Aucune information n’a été communiquée sur la gravité des blessures. Les hôpitaux ont de nouveau été débordés par l’afflux de victimes alors qu’ils étaient déjà saturés après que 2.800 personnes ont été blessées dans les attentats de mardi.
Sur le réseau social Telegram, le Hezbollah a pour l’instant annoncé la mort de cinq de ses combattants dans le sud du Liban. Le mouvement islamiste n’a toutefois pas précisé s’ils ont été tués par les explosions d’appareils de communication. Outre le bilan humain, la défense civile libanaise a également fait état de nombreux incendies dans plusieurs régions. Selon elle, plus d’une soixantaine ont été éteints dans des habitations et des commerces. Une quinzaine de voitures et plusieurs dizaines de deux-roues ont également pris feu après l’explosion des talkies-walkies.
Que dit la communauté internationale ?
De nombreux pays ont réagi, exprimant leur inquiétude quant aux conséquences de ces explosions. L’ONU a également annoncé qu’une réunion du Conseil de sécurité se tiendrait vendredi pour discuter de ces doubles explosions. L’organisation a également appelé à la fin de l’occupation israélienne des territoires palestiniens d’ici douze mois. De son côté, la France a exprimé son inquiétude, estimant « que les récents développements sécuritaires au Liban contribuent à une dangereuse escalade des tensions dans la région », a indiqué le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
Aux Etats-Unis, un porte-parole de la Maison Blanche a mis en garde mercredi contre toute « escalade ». Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirny, a répété que les Etats-Unis n’étaient « pas impliqués » dans ces opérations, sans faire davantage de commentaires sur l’origine de ces explosions. La Russie a déploré « une escalade des tensions » et appelé à la « retenue ». Enfin, des représentants des diplomaties américaine, française, allemande, italienne et britannique se réuniront jeudi à Paris pour faire le point sur l’état des négociations pour une trêve à Gaza et la situation au Liban, a-t-on appris de sources diplomatiques.
Vers un risque d’embrasement dans la région ?
Les responsables du Hezbollah ont publié un communiqué indiquant que Hassan Nasrallah, le chef du mouvement islamiste, prononcera jeudi un discours sur les « derniers développements ». Le Hamas a pour sa part fermement condamné « l’agression sioniste répétée et continue contre le peuple libanais frère ». Le mouvement islamiste a également estimé que cette nouvelle attaque « menace désormais la sécurité et la stabilité de la région », a-t-il indiqué dans un communiqué. A noter également que l’Irak a annoncé un renforcement de ses frontières pour « empêcher toute infiltration ».
Côté israélien, Yoav Gallant, le ministre israélien de la Défense, a déclaré que le « centre de gravité » de la guerre « se déplace vers le nord », en référence au front avec le Hezbollah libanais. La 98e division de l’armée israélienne, engagée dans la bande de Gaza, a également reçu l’ordre de se redéployer vers le nord. « Nous n’avons pas oublié les otages et nous n’avons pas oublié nos missions dans le sud », a-t-il également rappelé dans un communiqué.
