Elle était accusée de harcèlement moral par six de ses collègues et/ou anciens collègues. Une cheffe de rayon de 57 ans du supermarché Leclerc d’Aire-sur-l’Adour (Landes) a été acquittée ce mardi 17 septembre au soir par le tribunal correctionnel de Mont-de-Marsan. L’affaire remonte à 2020, elle devait être jugée plus tôt mais a été reportée à plusieurs reprises. En matière de harcèlement au travail, c’est difficile de caractériser les faits.
Le dossier était pourtant solide, selon le parquet. L’Inspection du travail a enquêté. L’agent qui en était chargé était présent à l’audience. Elle a présenté les résultats. C’est elle qui est allée chercher témoignages d’anciens employés des mêmes services. Au final, alors que presque personne ne veut lui parler dans le magasin – elle décrit une véritable loi du silence –, elle recueille néanmoins le témoignage de ces six femmes.
Une enquête de l’Inspection du Travail
Ils décrivent tous les mêmes faits : un manager tout puissant, virulent, moqueur, dénigrant. Les conclusions du rapport sont claires : les faits de harcèlement sont caractérisés. Comportement autoritaire, isolement, dévalorisation du travail, le tout répété. Des six témoins cités, un seul a déposé plainte.un seul a accepté et était présent au procès.
Dans les allées d’un supermarché, il n’y a pas d’écriture, c’est un mot contre un autre. Le défendeur nie tout en bloc. Avant que les juges ne lui donnent raison. En sortant, la seule qui a osé témoigner a lâché : « J’aurais tout essayé, tant pis. J’aurais été jusqu’au bout. Maintenant, c’est enfin terminé. ». Mardi soir, le procureur ne savait pas encore s’il allait ou non faire appel. Le chef de rayon continue de travailler au Leclerc d’Aire-sur-l’Adour.
