Aujourd’hui, hier et pour toujours | Accrochez-vous, Diane Dufresne arrive !

Ces jours-ci, Arsenal nous plonge dans l’univers créatif de la diva québécoise Diane Dufresne. Une exposition commissariée par son partenaire des 30 dernières années, Richard Langevin, qui revient sur la fabuleuse carrière de la chanteuse, à travers sa musique, bien sûr, ses spectacles, qu’elle a mis en scène, mais aussi ses costumes de scène, ses pochettes de disques et même ses peintures.


Publié à 01:17

Mise à jour à 9h00

« Quand j’écris quelque chose, je l’écris toujours pour le public, nous confie Diane Dufresne à propos des spectacles qu’elle a conçus et mis en scène. Je rêve de ce dont le monde pourrait rêver et de ce qu’il aimerait voir. Je me mets toujours à la place du public, j’ai toujours travaillé pour lui. »

Diane Dufresne parlera régulièrement de ce lien quasi sacré qu’elle entretient avec son public depuis près de 60 ans lors de la visite de l’exposition qui lui est consacrée.

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PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

Diane Dufresne nous a guidé à travers les différentes salles de l’Arsenal, commentant l’exposition en son honneur.

« Je ne suis pas sociable, je sors peu, mais quand je sors, je pense au monde. Et le public le sait », confie l’artiste, qui fêtera ses 80 ans le 30 septembre prochain. « Dans la vie, je ne suis pas forcément quelqu’un de très sophistiqué, mais sur scène, oui. Parce que c’est peut-être là que se trouve le rêve. »

La visite – qui s’effectue avec un audioguide – débute dans une grande salle où sont projetés sur les quatre murs des extraits d’une quinzaine de ses spectacles les plus emblématiques, Sans entracte (1977) à Intemporel (2016), en passant par Magie rose (1984), N’Roll symphonique (1988) ou Détournement majeur (1993).

Au milieu de la salle, on trouve un îlot avec des instruments de musique – guitares, violons, harpe, etc. – mais aussi des bancs du stade olympique peints en rose.

Que se souvient-elle de ces moments-là ? Y a-t-il un spectacle qui l’a marquée plus que tout autre ? Diane Dufresne répond d’emblée : « On n’a pas le temps de les revoir. On les revisite à travers d’autres créateurs. » [comme ceux qui ont participé à cette exposition]. Quand je fais un spectacle, après il n’est plus à moi, il appartient au public.

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PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

Dans la deuxième salle, le carrousel de robes tourne lentement. Au moins huit robes que la chanteuse a portées sont exposées.

Dans la deuxième salle, on retrouve plusieurs robes de l’artiste qui sont présentées dans une sorte de carrousel, clin d’œil au parc Belmont. Sa robe « Magie rose », dessinée par Mario Di Nardo, sa robe « Symphonique N’Roll » de Michel Robidas, la robe de la tournée « Les violons du roi » de Marie Saint Pierre ou encore la robe « Couleurs symphoniques » du créateur Mario Davignon, qui a créé l’espace pour ces robes.

Ces costumes emblématiques sont devenus la marque de fabrique de Diane Dufresne, qui les considère comme « des prières » faites par des créateurs. En se déguisant sur scène, elle donnait en quelque sorte la « permission » à son public de s’exprimer comme il le souhaitait, nous dit-elle, « parce qu’il y avait beaucoup de tabous à une certaine époque. » « Peut-être que je l’ai permis avec mon extravagance sur scène. »

L’exposition de toutes ces robes et costumes de scène tient presque du miracle, apprend-on. Un incendie dans l’appartement de la diva – en 1994 – a presque emporté sa garde-robe au paradis des tissus et des textiles. « Les pompiers étaient très fiers de dire : on les a protégés », raconte Diane Dufresne.

Dans la salle, on peut aussi voir une vidéo d’une trentaine de minutes où Diane Dufresne parle d’elle aujourd’hui dans une loge – c’est André Ducharme qui lui pose des questions. On découvre une artiste et une créatrice jusqu’au bout des ongles, qui a toujours été au service… de son public.

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PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

Richard Langevin réfléchissait à cette exposition depuis une dizaine d’années.

Richard Langevin parle du « regard pluriel » qu’il a voulu porter sur sa bien-aimée. « Diane a écrit tous ses spectacles. Ils sont écrits à la main dans des cahiers que j’ai trouvés. Les lumières, le rythme, les effets spéciaux, les décors, les costumes. Elle faisait la même chose pour ses pochettes de disques, c’est donc la première fois qu’on montre ça. »

On lui reparle de musique – vu l’accrochage de toutes ses pochettes de disques, depuis ses débuts en 1972 avec Tiens-toi bien, j’arrive ! a Épanchements en 2007, en passant par Strip-tease (1979), Turbulence (1982), Top secret (1987) ou Dérivation majeure (1993).

« La musique est divine, elle vient de quelque part, c’est un souvenir », croit Diane Dufresne.

Interrogée sur ses fameux cris qu’elle poussait sur scène ou sur disque, la diva explique : « J’ai beaucoup crié pour des gens qui ne pouvaient pas crier. C’était une façon d’aller au bout de ce que je pouvais faire. J’interprète les émotions à travers ma voix, parce que chanter des chansons, je ne dirais pas que c’est ennuyeux, mais il y a beaucoup de gens qui chantent… »

On verra également une installation conçue par Richard Langevin, où l’on peut voir une Diane Dufresne en plastique en position semi-assise dans un cercueil qui se balance. « Pour moi, ce n’est pas quelque chose de triste, nous dit Diane Dufresne, c’est une belle installation. L’idée de la balançoire est d’enlever la peur de la mort. »

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PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

L’installation de Catherine Deauville présente une performance de Diane Dufresne au piano.

Dans une autre installation, conçue cette fois par Catherine Deauville, on peut voir une autre représentation de Diane Dufresne au piano, avec une robe signée Michel Robidas. Dans nos écouteurs, on peut entendre des versions instrumentales de ses chansons, interprétées par le pianiste Olivier Godin. « C’est une réminiscence d’une émission de télévision, Follement vôtreoù Diane jouait du piano et le spectacle Sur mon 36quand Diane entrait en scène avec des ballons qui montaient dans le ciel», nous explique Richard Langevin.

Enfin, on peut voir quelques-unes des toiles qu’elle a peintes ces dernières années et des sculptures en argile (100 petites têtes), un travail qui lui procure une immense joie, nous dit-elle. « J’aime faire ça, je ne suis pas une personne heureuse, mais ça me parle. »

Nostalgique, Diane Dufresne, en parcourant les salles de cette exposition ? « Non, répond-elle spontanément. Ça m’émeut de voir le public, je suis toujours émue quand le public est ému. » Un public qui sera certainement ému en parcourant ces salles remplies de pépites d’or, qui rendent hommage à un artiste plus grand que nature.

L’exposition Aujourd’hui, hier et pour toujoursjusqu’au 13 octobre, à l’Arsenal art contemporain

Visitez la page de l’exposition

 
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