Ottawa resserre la vis sur l’immigration temporaire

Ottawa resserre la vis sur l’immigration temporaire
Ottawa resserre la vis sur l’immigration temporaire

OTTAWA – Le gouvernement fédéral resserre à nouveau l’immigration temporaire pour s’assurer que les travailleurs locaux soient embauchés en premier.

À compter du 26 septembre, les entreprises québécoises pourront embaucher deux fois moins de travailleurs étrangers à bas salaire, soit un maximum de 10 % de leur effectif, contre 20 % actuellement. De plus, ces travailleurs pourront obtenir un visa de travail d’une durée maximale d’un an plutôt que de deux ans.

Annoncée en août pour le reste du pays, cette mesure s’appliquera désormais aussi au « traitement simplifié », une liste de professions désignées comme en pénurie par Québec. Pour les postes à bas salaire figurant sur cette liste, qui comprend plus de 250 professions, un gel complet de l’embauche sera aussi imposé dans certaines villes.

Ces mesures n’entraîneront toutefois pas de licenciements ni d’expulsions. À l’expiration du permis de travail d’un travailleur étranger, si l’entreprise qui l’emploie compte plus de 10 % d’employés étrangers, Ottawa ne renouvellera tout simplement pas son visa.

De plus, tous les conjoints de travailleurs temporaires n’auront pas accès à un permis de travail. Seuls ceux dont le conjoint occupe un poste professionnel ou de gestion ou travaille dans un secteur confronté à une pénurie de main-d’œuvre pourront demander un tel permis.

Ces annonces s’inscrivent dans une série de mesures prises par Ottawa pour réduire le nombre de résidents temporaires. L’objectif du gouvernement fédéral est de le ramener de 6,5 % de la population totale du Canada à 5 % d’ici 2026.

Le ministre de l’Emploi, Randy Boissonnault, a indiqué que les différentes mesures annoncées aujourd’hui réduiront le nombre de travailleurs étrangers temporaires admis au pays d’au moins 70 000 sur 170 000. « C’est une réduction énorme », a-t-il insisté.

« La réalité est que tous ceux qui veulent venir au Canada ne pourront pas le faire, tout comme c’est le cas pour ceux qui veulent rester au Canada », a déclaré le ministre de l’Immigration, Marc Miller. « Venir au Canada est peut-être un rêve, mais c’est un privilège, pas un droit », a-t-il ajouté.

Priorité aux travailleurs canadiens

« Consterné » par cette annonce, le président du Conseil du patronat du Québec, Karl Blackburn, a déclaré qu’« on met des bâtons dans les roues des entreprises qui sont à court de solutions pour trouver des employés ».

Mais le ministre Boissonnault a répondu que le programme des travailleurs temporaires a été conçu pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre suite à la pandémie et qu’il faut maintenant s’assurer que « la priorité soit donnée aux travailleurs canadiens ».

En août, le taux de chômage a atteint son plus haut niveau depuis mai 2017, à 6,6 %, selon Statistique Canada. La hausse touche principalement les étudiants de 15 à 24 ans, à 16,7 % en moyenne de mai à août, contre 12,9 % en 2023.

Moins d’étudiants étrangers

Le Canada accordera également moins de permis d’études en 2025, soit 10 % de moins qu’en 2024. Ainsi, 437 000 permis d’études seront délivrés contre 485 000. Le même nombre de visas sera délivré en 2026.

En réponse aux critiques des économistes en chef des principales banques canadiennes selon lesquelles le gouvernement Trudeau a été trop lent à réduire l’immigration, créant ainsi des problèmes d’accessibilité, M. Miller a déclaré qu’Ottawa avait ouvert les vannes à la demande provinciale à la fin de la pandémie.

« Nous essayons de ralentir un très gros navire et cela prend du temps », a-t-il dit, prévenant qu’il faudrait attendre le deuxième trimestre de 2025 avant de voir des résultats significatifs des différentes mesures annoncées pour réduire l’immigration.

 
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